Corse
Bernard Bonnet à la barre
Une confrontation très attendue entre l’ancien préfet Bernard Bonnet et ses deux principaux accusateurs : son ex-directeur de cabinet Gérard Pardini et le colonel de gendarmerie Henri Mazères, a ouvert la deuxième semaine du procès des paillotes devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio.
Silencieux lors des deux dernières journées d’audience, Bernard Bonnet s’est expliqué lundi à la barre du tribunal correctionnel d’Ajaccio, dans l’affaire des paillotes. Depuis ses accusations de «barbouzerie» portées, lundi dernier, contre Alain Christnacht, conseiller de Lionel Jospin à Matignon et sa petite victoire avec la venue, vendredi prochain comme témoin de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Bonnet est resté étrangement calme, durant la première semaine de son procès, affichant même sans cesse un sourire qui en a irrité plus d’un.
L’ancien préfet de Corse, aujourd’hui préfet hors-cadre et sans affectation, a donc été confronté, ce lundi après-midi, à ses deux accusateurs directs : son ancien directeur de cabinet Gérard Pardini et le colonel de gendarmerie Henri Mazères, qui ont déclaré de nouveau avoir incendié les paillotes sur son ordre. Mercredi dernier, lors de l’examen de personnalité des huit prévenus, Bernard Bonnet s’était dit «aussi innocent» que Dominique Strauss-Kahn ou Robert Hue, tous deux relaxés ces dernières semaines. Cependant, le colonel Mazères a maintenu, ce lundi, sa version des faits et a expliqué au tribunal avoir reçu un ordre «ferme et formel» d’incendier un certain nombre de paillotes. Gérard Pardini, quant à lui, a soutenu à la barre que le préfet lui avait demandé de dresser une liste des établissements construits illégalement et qui pouvaient être détruits. De leur côté, les cinq officiers de gendarmerie du Groupement des pelotons de sécurité qui ont mis le feu à la paillote «Chez Francis» dans la nuit du 19 au 20 avril 1999 ont déclaré avoir agi sur instruction du colonel Mazères, qui aurait répercuté l’ordre du préfet Bonnet.
Jean-Pierre Chevènement appelé à témoigner
L’ancien préfet de Corse qui a toujours farouchement nié avoir eu vent de ces opérations clandestines avant qu'elles ne se produisent, a pourtant déclaré, ce lundi matin sur la chaîne privée LCI, avoir «couvert» sur ordre les commandos incendiaires mais aussi en connaître l’instigateur : «Je sais qui est l’instigateur de ces missions, je dirais médiocres et cachées (…). Je le dirai cet après-midi» a-t-il assuré.
Au-delà de l’examen des relations compliquées qu’entretenaient les prévenus, le tribunal va se pencher sur les différentes responsabilités au sein de la gendarmerie mais aussi sur les liens hiérarchiques unissant l’ancien préfet au gouvernement. Ainsi, trois témoins se déplaceront vendredi à Ajaccio : Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l’Intérieur qui avait choisi Bernard Bonnet pour succéder au préfet assassiné Claude Erignac, et deux des principaux conseillers de Lionel Jospin, Alain Christnacht et Clotilde Valter. L’occasion pour le préfet d’étayer sa thèse selon laquelle le gouvernement se serait servi de l’affaire des paillotes pour changer le cap de sa politique en Corse. Des accusations qui ont été récemment qualifiées «d’affabulations» par Matignon. La troisième et dernière semaine du procès sera consacrée aux réquisitions et aux plaidoiries. Le procès doit durer jusqu'au 7 décembre. Le jugement sera ensuite mis en délibéré. Par ailleurs, le statut de la Corse revient à partir du 27 novembre à l’Assemblée nationale pour une nouvelle lecture qui risque fort de se dérouler dans un contexte singulièrement difficile pour le gouvernement.
L’ancien préfet de Corse, aujourd’hui préfet hors-cadre et sans affectation, a donc été confronté, ce lundi après-midi, à ses deux accusateurs directs : son ancien directeur de cabinet Gérard Pardini et le colonel de gendarmerie Henri Mazères, qui ont déclaré de nouveau avoir incendié les paillotes sur son ordre. Mercredi dernier, lors de l’examen de personnalité des huit prévenus, Bernard Bonnet s’était dit «aussi innocent» que Dominique Strauss-Kahn ou Robert Hue, tous deux relaxés ces dernières semaines. Cependant, le colonel Mazères a maintenu, ce lundi, sa version des faits et a expliqué au tribunal avoir reçu un ordre «ferme et formel» d’incendier un certain nombre de paillotes. Gérard Pardini, quant à lui, a soutenu à la barre que le préfet lui avait demandé de dresser une liste des établissements construits illégalement et qui pouvaient être détruits. De leur côté, les cinq officiers de gendarmerie du Groupement des pelotons de sécurité qui ont mis le feu à la paillote «Chez Francis» dans la nuit du 19 au 20 avril 1999 ont déclaré avoir agi sur instruction du colonel Mazères, qui aurait répercuté l’ordre du préfet Bonnet.
Jean-Pierre Chevènement appelé à témoigner
L’ancien préfet de Corse qui a toujours farouchement nié avoir eu vent de ces opérations clandestines avant qu'elles ne se produisent, a pourtant déclaré, ce lundi matin sur la chaîne privée LCI, avoir «couvert» sur ordre les commandos incendiaires mais aussi en connaître l’instigateur : «Je sais qui est l’instigateur de ces missions, je dirais médiocres et cachées (…). Je le dirai cet après-midi» a-t-il assuré.
Au-delà de l’examen des relations compliquées qu’entretenaient les prévenus, le tribunal va se pencher sur les différentes responsabilités au sein de la gendarmerie mais aussi sur les liens hiérarchiques unissant l’ancien préfet au gouvernement. Ainsi, trois témoins se déplaceront vendredi à Ajaccio : Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l’Intérieur qui avait choisi Bernard Bonnet pour succéder au préfet assassiné Claude Erignac, et deux des principaux conseillers de Lionel Jospin, Alain Christnacht et Clotilde Valter. L’occasion pour le préfet d’étayer sa thèse selon laquelle le gouvernement se serait servi de l’affaire des paillotes pour changer le cap de sa politique en Corse. Des accusations qui ont été récemment qualifiées «d’affabulations» par Matignon. La troisième et dernière semaine du procès sera consacrée aux réquisitions et aux plaidoiries. Le procès doit durer jusqu'au 7 décembre. Le jugement sera ensuite mis en délibéré. Par ailleurs, le statut de la Corse revient à partir du 27 novembre à l’Assemblée nationale pour une nouvelle lecture qui risque fort de se dérouler dans un contexte singulièrement difficile pour le gouvernement.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 26/11/2001