Afghanistan
«<i>Bataille rangée</i>» ou «<i>massacre</i>» ? Questions autour d'un carnage
«Bataille rangée» ou «massacre» ? De nombreuses interrogations demeurent sur le lourd bilan des combats qui ont permis d’écraser la révolte des étrangers pro-taliban, dans la forteresse de Qalae-Jangi, au nord de l’Afghanistan. Selon les derniers bilans, au moins 450 d’entre eux ont trouvé la mort, contre une centaine dans le camp adverse.
C’est une vision d’apocalypse que décrivent les journalistes présents dans les environs de la forteresse de Qalae-Jangi, près de Mazar-i-Sharif, après trois jours de combats et de violents bombardements contre les centaines de Taliban étrangers qui s’étaient révoltés, ce dimanche. Dans les ruines, de nombreux corps déchiquetés gisent à côté de carcasses calcinées de véhicules et de multiples fragments de bombes, d’obus et de roquettes, témoigne l’envoyé spécial de l’AFP. Selon lui, il est même impossible d’accéder à certaines parties du bâtiment, derrière le rempart sud, où les derniers volontaires étrangers pro-taliban ont résisté, en raison d’un amoncellement de troncs d’arbres fauchés, de ferraille tordue et de maisons écroulées.
Ce décor chaotique confirme l’extrême violence des affrontements qui ont opposé l’Alliance du Nord, soutenue par des bombardiers américains, aux partisans pakistanais, arabes, tchétchènes ou ouzbeks du Mollah Omar. Selon un dernier bilan au moins 450 d’entre eux ont trouvé la mort, alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) parle d’une centaine de victimes dans le camp adverse. Au moins un conseiller américain aurait, par ailleurs, été tué, selon des sources concordantes.
«Pas de quartier»
Que s’est-il exactement passé au cours de ces trois journées? Selon un diplomate américain, les étrangers pro-taliban n’ont pas été massacrés, mais tués au cours d’une «bataille rangée». D’après lui, les combattants, qui s’étaient auparavant rendus à l’Alliance du Nord, sont parvenus à mettre la main sur un stock d’armes et «ont pris l’initiative de l’offensive». «Ils n’ont pas fait de quartier», a-t-il ajouté, ce qui expliquerait la vigueur de la riposte.
De nombreuses questions demeurent néanmoins sans réponse, dont se fait l’écho Amnesty International, qui réclame l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la révolte. L’organisation britannique de défense des droits de l’homme s’interroge notamment sur «les manquements dans la façon dont les prisonniers ont été détenus et traités». Amnesty souhaite également que soit établi «si la réponse de l’Alliance du Nord et des forces britanniques et américaines», qui ont été impliquées dans les combats, a été proportionnée.
Les organisations humanitaires ont quelques raisons d’exiger des éclaircissements sur le déroulement de ces événements dramatiques. Bien qu’il assure avoir eu, au départ, l’intention d’épargner la vie des étrangers pro-taliban, le maître d’oeuvre de l’opération, le chef de guerre ouzbek Abdul Rachid Dostom, traîne une lourde réputation. Lorsque ses hommes ont repris Mazar-i-Sharif, principale ville du Nord de l’Afghanistan, le 9 novembre dernier, le CICR avait déjà dénombré les cadavres de quelque 600 personnes.
Ce décor chaotique confirme l’extrême violence des affrontements qui ont opposé l’Alliance du Nord, soutenue par des bombardiers américains, aux partisans pakistanais, arabes, tchétchènes ou ouzbeks du Mollah Omar. Selon un dernier bilan au moins 450 d’entre eux ont trouvé la mort, alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) parle d’une centaine de victimes dans le camp adverse. Au moins un conseiller américain aurait, par ailleurs, été tué, selon des sources concordantes.
«Pas de quartier»
Que s’est-il exactement passé au cours de ces trois journées? Selon un diplomate américain, les étrangers pro-taliban n’ont pas été massacrés, mais tués au cours d’une «bataille rangée». D’après lui, les combattants, qui s’étaient auparavant rendus à l’Alliance du Nord, sont parvenus à mettre la main sur un stock d’armes et «ont pris l’initiative de l’offensive». «Ils n’ont pas fait de quartier», a-t-il ajouté, ce qui expliquerait la vigueur de la riposte.
De nombreuses questions demeurent néanmoins sans réponse, dont se fait l’écho Amnesty International, qui réclame l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la révolte. L’organisation britannique de défense des droits de l’homme s’interroge notamment sur «les manquements dans la façon dont les prisonniers ont été détenus et traités». Amnesty souhaite également que soit établi «si la réponse de l’Alliance du Nord et des forces britanniques et américaines», qui ont été impliquées dans les combats, a été proportionnée.
Les organisations humanitaires ont quelques raisons d’exiger des éclaircissements sur le déroulement de ces événements dramatiques. Bien qu’il assure avoir eu, au départ, l’intention d’épargner la vie des étrangers pro-taliban, le maître d’oeuvre de l’opération, le chef de guerre ouzbek Abdul Rachid Dostom, traîne une lourde réputation. Lorsque ses hommes ont repris Mazar-i-Sharif, principale ville du Nord de l’Afghanistan, le 9 novembre dernier, le CICR avait déjà dénombré les cadavres de quelque 600 personnes.
par Christophe Champin avec AFP
Article publié le 28/11/2001