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Pétrole

Russie-Opep : « je te tiens, tu me tiens...»

Dans une conjoncture de baisse des prix du baril, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole décidait, le 16 novembre, de réduire sa production de 1,5 millions de barils par jour à compter du 1er janvier, mais à condition que les producteurs non-Opep fassent, de leur côté, un effort. La Russie a annoncé un « geste » jugé très insuffisant par l'Opep et, donc, le surplace continue.
Les pays membres de l'Opep représentent environ 40% du marché mondial. La décision de réduire leur production pour faire remonter le prix du baril en pesant sur l'offre d'hydrocarbures n'a d'effet véritable que si les producteurs de pétrole qui n'appartiennent pas au cartel n'en profitent pas pour augmenter leurs parts de marché et compenser la baisse de production. D'autant que, parmi les producteurs de pétrole hors-Opep figurent les 2ème et 3ème exportateurs mondiaux : la Norvège et la Russie.

C'est pourquoi lors de leur dernière réunion à Vienne, le 16 novembre, les pays membres de l'Opep ont conditionné une nouvelle baisse de la production, la 4ème depuis le début de l'année, à une attitude coopérative de la part des producteurs non-Opep comme la Russie la Norvège et le Mexique. Dans ce compromis l'Opep réduirait sa production de 1,5 millions de barils par jour, les autres se répartissant une baisse de 500 000 barils/jour.

La perspective d'un accord s'éloigne

Dans un premier temps, les producteurs non-Opep ont manifesté peu d'enthousiasme à cette idée. Mais le prix du pétrole ne dépasse plus les 20 dollars le baril depuis le mois de septembre atteignant même en novembre son plus bas niveau depuis plus de deux ans. D'où l'annonce par le Mexique d'une réduction de sa production de 100 000 barils par jour, suivie par celle de la Norvège portant sur une fourchette de 100 000 à 200 000 barils par jour. Même Oman envisage une baisse de production de 25 000 barils/jour.

En revanche, la Russie qui en 2000, selon l'Agence internationale de l'énergie, était le 3è producteur de pétrole derrière l'Arabie saoudite et les Etats-Unis et le 3è exportateur au monde, derrière l'Arabie saoudite et la Norvège, a répondu par un geste quasi-symbolique. La Russie offre à titre de coopération avec les autres producteurs, une réduction de 50 000 barils/jour sur une production totale de 7 millions de barils/jour. C'est mieux que la première proposition de 30 000 barils par jour mais beaucoup moins que ce qu'attendait l'Opep.

Résultat, le surplace continue entre pays producteurs de pétrole et la perspective d'un accord sur une réduction concertée de la production s'éloigne du même coup. Le prix du baril en subit les conséquences et demeure orienté à la baisse en raison de l'incertitude qui pèse sur le marché.



par Francine  Quentin

Article publié le 23/11/2001