Argent sale
Le Gafi s'attaque au financement du terrorisme
Le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux s'est réuni durant deux jours à Washington pour mettre son expertise au service de la lutte contre le financement du terrorisme. Le groupe a établi de nouvelles normes internationales, devant notamment s'appliquer aux organisations caritatives et aux circuits alternatifs.
De notre correspondant aux Etats-Unis
Si les Etats-Unis sont en guerre contre le terrorisme, la réunion du Gafi s'apparentait à une réunion d'état-major. Sur le front financier, les Etats-Unis ont promis de couper les vivres aux groupes terroristes, à commencer par ceux d'Oussama Ben Laden et du réseau Al Qaïda. Washington a besoin pour cela de l'aide de la communauté internationale toute entière.
En ces temps troublés, les pays industrialisés canalisent leur énergie contre l'argent de la terreur. La réunion plénière de Washington a permis d'officialiser cette nouvelle mission confiée au Gafi, en présence de nombreux observateurs comme le Groupe anti-blanchiment de l'Asie-Pacifique, le Groupe d'action financière des Caraïbes, le Groupe anti-blanchiment de l'Afrique, orientale et australe, le Conseil de l'Europe, la Banque centrale européenne, le FMI, une importante délégation d'Interpol, l'ONU, la Banque mondiale et bien d'autres.
«Vous avez fait des progrès remarquables pour contrer les dangers du blanchiment d'argent», a reconnu le secrétaire américain au Trésor, faisant allusion à la publication d'une liste noire des pays et territoires non coopératifs en ce domaine. « Je presse le Gafi d'ici sa prochaine assemblée plénière en février d'élaborer des critères pour combattre les financements du terrorisme ainsi qu'un programme d'action pour chaque nation dans le monde», a demandé Paul O'Neill. Et d'ajouter : «Notre but est, ni plus ni moins, la désorganisation et l'élimination des réseaux soutenant le terrorisme et ses actes répugnants. L'argent ne connait pas de frontières, et aucune nation ne peut combattre seule le financement du terrorisme ». Quatre-vingt-un pays, depuis le 11 septembre, sont passés à l'acte en gelant des avoirs appartenant à des terroristes supposés. D'ores et déjà, les Etats-Unis ont gelé les avoirs financiers de 66 personnes et organisations suspectes de financer des terroristes.
Nouvelles normes internationales
«Aujourd'hui, le Gafi a établi de nouvelles normes internationales pour combattre le financement du terrorisme, que nous demandons à tous les pays d'adopter et de mettre en oeuvre» explique Clarie Lo, présidente du Gafi. «La mise en oeuvre de ces recommandations spéciales va dénier aux terroristes et à ceux qui les soutiennent l'accès au système financier international ». Au premier rang de ces recommandations : ratifier et mettre en oeuvre les instruments de l'ONU, c'est à dire une panoplie de conventions et de résolutions. Les avoirs des terroristes doivent être gelés et confisqués, et tout acte de financement du terrorisme doit être érigé en infraction pénale. Toute transaction suspecte devrait être déclarée dans un effort de coopération internationale accrue.
Plus nouveau, le Gafi veut imposer des obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux aux systèmes alternatifs de paiement. On pense évidemment au système «Hawala», basé sur la confiance, et qui permet de faire transiter des sommes d'argent d'un bout à l'autre de la planète, sans déplacement physique de capitaux.
Le Gafi préconise également de s'assurer que "les personnes morales, notamment les organisations caritatives, ne peuvent pas faire l'objet d'abus pour financer le terrorisme." La complicité d'ONG (organisations non gouvernementales) saoudiennes a été maintes fois évoquée, dans le financement du terrorisme. Selon le Gafi, il revient à chaque Etat d'adapter ses systèmes de contrôles. Ceux qui n'en ont pas les moyens pourront recevoir de l'aide. C'est aussi la démarche adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, pour l'instant plus incitative que répressive. Les membres du Gafi, et ceux qui voudront bien, doivent se mettre en conformité avec ces mesures avant juin 2002. D'ici février, le groupe devrait également publier un guide permettant de mieux traquer les mouvements de capitaux terroristes.
Si les Etats-Unis sont en guerre contre le terrorisme, la réunion du Gafi s'apparentait à une réunion d'état-major. Sur le front financier, les Etats-Unis ont promis de couper les vivres aux groupes terroristes, à commencer par ceux d'Oussama Ben Laden et du réseau Al Qaïda. Washington a besoin pour cela de l'aide de la communauté internationale toute entière.
En ces temps troublés, les pays industrialisés canalisent leur énergie contre l'argent de la terreur. La réunion plénière de Washington a permis d'officialiser cette nouvelle mission confiée au Gafi, en présence de nombreux observateurs comme le Groupe anti-blanchiment de l'Asie-Pacifique, le Groupe d'action financière des Caraïbes, le Groupe anti-blanchiment de l'Afrique, orientale et australe, le Conseil de l'Europe, la Banque centrale européenne, le FMI, une importante délégation d'Interpol, l'ONU, la Banque mondiale et bien d'autres.
«Vous avez fait des progrès remarquables pour contrer les dangers du blanchiment d'argent», a reconnu le secrétaire américain au Trésor, faisant allusion à la publication d'une liste noire des pays et territoires non coopératifs en ce domaine. « Je presse le Gafi d'ici sa prochaine assemblée plénière en février d'élaborer des critères pour combattre les financements du terrorisme ainsi qu'un programme d'action pour chaque nation dans le monde», a demandé Paul O'Neill. Et d'ajouter : «Notre but est, ni plus ni moins, la désorganisation et l'élimination des réseaux soutenant le terrorisme et ses actes répugnants. L'argent ne connait pas de frontières, et aucune nation ne peut combattre seule le financement du terrorisme ». Quatre-vingt-un pays, depuis le 11 septembre, sont passés à l'acte en gelant des avoirs appartenant à des terroristes supposés. D'ores et déjà, les Etats-Unis ont gelé les avoirs financiers de 66 personnes et organisations suspectes de financer des terroristes.
Nouvelles normes internationales
«Aujourd'hui, le Gafi a établi de nouvelles normes internationales pour combattre le financement du terrorisme, que nous demandons à tous les pays d'adopter et de mettre en oeuvre» explique Clarie Lo, présidente du Gafi. «La mise en oeuvre de ces recommandations spéciales va dénier aux terroristes et à ceux qui les soutiennent l'accès au système financier international ». Au premier rang de ces recommandations : ratifier et mettre en oeuvre les instruments de l'ONU, c'est à dire une panoplie de conventions et de résolutions. Les avoirs des terroristes doivent être gelés et confisqués, et tout acte de financement du terrorisme doit être érigé en infraction pénale. Toute transaction suspecte devrait être déclarée dans un effort de coopération internationale accrue.
Plus nouveau, le Gafi veut imposer des obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux aux systèmes alternatifs de paiement. On pense évidemment au système «Hawala», basé sur la confiance, et qui permet de faire transiter des sommes d'argent d'un bout à l'autre de la planète, sans déplacement physique de capitaux.
Le Gafi préconise également de s'assurer que "les personnes morales, notamment les organisations caritatives, ne peuvent pas faire l'objet d'abus pour financer le terrorisme." La complicité d'ONG (organisations non gouvernementales) saoudiennes a été maintes fois évoquée, dans le financement du terrorisme. Selon le Gafi, il revient à chaque Etat d'adapter ses systèmes de contrôles. Ceux qui n'en ont pas les moyens pourront recevoir de l'aide. C'est aussi la démarche adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU, pour l'instant plus incitative que répressive. Les membres du Gafi, et ceux qui voudront bien, doivent se mettre en conformité avec ces mesures avant juin 2002. D'ici février, le groupe devrait également publier un guide permettant de mieux traquer les mouvements de capitaux terroristes.
par Philippe Bolopion
Article publié le 01/11/2001