Aviation
Grandes manoeuvres dans le ciel africain
La crise du transport aérien, depuis les attentats du 11 septembre, a accéléré l'agonie des compagnies aériennes en difficultés et continue de modifier le paysage aérien. Ainsi, les compagnies qui souffrent de la désaffection des passagers pour des destinations jugées « à risques » se redéploient et comblent le vide laissé sur certaines dessertes par les autres. Exemple, l'Afrique.
Swissair, la Sabena n'ont pas résisté aux derniers coups qui leur ont été portés par la crise du transport aérien depuis le 11 septembre. Le groupe suisse a été placé sous protection judiciaire début octobre et la compagnie belge a fait faillite, licenciant 1650 employés. La compagnie Air Afrique tente de survivre jusqu'à la création, dans les prochains mois, d'une nouvelle compagnie dont Air France détiendrait 35% du capital et prendrait les commandes. En attendant, la compagnie panafricaine, privée de quatre de ses avions et affectée par des grèves sporadiques, est bien en peine d'assurer quelques vols par jour. L'objectif de ses dirigeants est d'éviter le sort de la Sabena ou de Swissair et de passer rapidement la main à Air France.
Ces compagnies défaillantes ou en difficultés laissent un vide dans le ciel africain en raison des liaisons qu'elles effectuaient entre l'Europe et le continent. Suivant le vieil adage selon lequel le malheur des uns fait le bonheur des autres, la compagnie Air France en profite pour se redéployer et limiter les dégâts de la perte de clientèle sur le Moyen-orient et l'Amérique du Nord depuis les attentats contre New York et Washington. Ainsi, depuis le 11 septembre, la compagnie française a réduit ses capacités sur le Moyen-Orient de 27% par rapport à ses prévisions et de 25% sur l'Amérique du Nord. La remise en ligne du concorde vers les Etats-Unis, le 7 novembre, ne compense pas la suppression de vols quotidiens sur Boston, Miami et Washington ou le recours à des avions de moindre capacité sur New York et Houston. Concernant le réseau Moyen-Orient, Air France réduit ses fréquences sur Djibouti, Damas, Beyrouth ou Amman. L'augmentation prévue des vols sur Israël est remise à des jours meilleurs.
+42% sur l'Afrique
En revanche, Air France enregistre une stabilité sur les vols à destinations de l'Asie et une légère augmentation sur les Caraïbes et l'Océan indien. L'augmentation est plus sensible sur l'Amérique latine avec une progression de l'offre de transport de 16% par rapport à la fin de l'année 2000.
Mais là ou le redéploiement est le plus significatif est le réseau Afrique dont l'offre par la compagnie française augmente de 42% par rapport à l'an dernier. La réouverture de la ligne Paris-Kinshasa (RD-Congo) ainsi que la desserte quotidienne entre la capitale française et Johannesburg en Afrique du sud sont a l'évidence liées à la disparition de Swissair et surtout de la Sabena sur ces destinations. En Afrique de l'Ouest et Afrique centrale, la quasi-disparition d'Air Afrique s'ajoute au phénomène. Dakar, Niamey, Bamako, Ouagadougou, Conakry, Nouakchott, Lomé, Cotonou mais aussi Bangui, Libreville voient leurs dessertes améliorées par des vols directs ou renforcées en nombre de vols hebdomadaires.
La compagnie Air Lib, créée depuis peu après la liquidation du groupe AOM-Air liberté reprend pour sa part la liaison avec Alger, Cette desserte avait été suspendue par Air France en décembre 1994 après un détournement avec prise d'otages. La réorganisation des compagnies vers des destinations plus porteuses n'empêchera pas, globalement, une dégradation sensible de la situation de l'industrie aérienne. L'Organisation internationale du travail (OIT) évalue, dans un récent rapport, à 200 000 les suppressions d'emplois qui sont intervenues ou vont intervenir dans un secteur qui compte 4 millions de salariés dans le monde.
Ces compagnies défaillantes ou en difficultés laissent un vide dans le ciel africain en raison des liaisons qu'elles effectuaient entre l'Europe et le continent. Suivant le vieil adage selon lequel le malheur des uns fait le bonheur des autres, la compagnie Air France en profite pour se redéployer et limiter les dégâts de la perte de clientèle sur le Moyen-orient et l'Amérique du Nord depuis les attentats contre New York et Washington. Ainsi, depuis le 11 septembre, la compagnie française a réduit ses capacités sur le Moyen-Orient de 27% par rapport à ses prévisions et de 25% sur l'Amérique du Nord. La remise en ligne du concorde vers les Etats-Unis, le 7 novembre, ne compense pas la suppression de vols quotidiens sur Boston, Miami et Washington ou le recours à des avions de moindre capacité sur New York et Houston. Concernant le réseau Moyen-Orient, Air France réduit ses fréquences sur Djibouti, Damas, Beyrouth ou Amman. L'augmentation prévue des vols sur Israël est remise à des jours meilleurs.
+42% sur l'Afrique
En revanche, Air France enregistre une stabilité sur les vols à destinations de l'Asie et une légère augmentation sur les Caraïbes et l'Océan indien. L'augmentation est plus sensible sur l'Amérique latine avec une progression de l'offre de transport de 16% par rapport à la fin de l'année 2000.
Mais là ou le redéploiement est le plus significatif est le réseau Afrique dont l'offre par la compagnie française augmente de 42% par rapport à l'an dernier. La réouverture de la ligne Paris-Kinshasa (RD-Congo) ainsi que la desserte quotidienne entre la capitale française et Johannesburg en Afrique du sud sont a l'évidence liées à la disparition de Swissair et surtout de la Sabena sur ces destinations. En Afrique de l'Ouest et Afrique centrale, la quasi-disparition d'Air Afrique s'ajoute au phénomène. Dakar, Niamey, Bamako, Ouagadougou, Conakry, Nouakchott, Lomé, Cotonou mais aussi Bangui, Libreville voient leurs dessertes améliorées par des vols directs ou renforcées en nombre de vols hebdomadaires.
La compagnie Air Lib, créée depuis peu après la liquidation du groupe AOM-Air liberté reprend pour sa part la liaison avec Alger, Cette desserte avait été suspendue par Air France en décembre 1994 après un détournement avec prise d'otages. La réorganisation des compagnies vers des destinations plus porteuses n'empêchera pas, globalement, une dégradation sensible de la situation de l'industrie aérienne. L'Organisation internationale du travail (OIT) évalue, dans un récent rapport, à 200 000 les suppressions d'emplois qui sont intervenues ou vont intervenir dans un secteur qui compte 4 millions de salariés dans le monde.
par Francine Quentin
Article publié le 19/11/2001