Concorde
Le grand retour
Quinze mois après l'accident qui a fait 113 morts à Gonesse, l'avion supersonique doit effectuer mercredi 7 novembre un premier vol commercial qui marque la reprise, en plein marasme aérien, d'une exploitation aussi prestigieuse que peu rentable.
C'est à 10 h 30 locales, mercredi 7 novembre, que le Concorde d'Air France doit décoller de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle en direction de New York. A son bord, 92 passagers dont le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, et le patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta. Une heure plus tard, un Concorde de British Airways décollera de Londres, emmenant des clients fidèles et des journalistes anglo-saxons triés sur le volet. Un peu plus tard dans la journée, c'est le Premier ministre Tony Blair qui quittera la capitale britannique à bord d'un troisième supersonique à destination de Washington, où il doit s'entretenir avec le président George W. Bush.
Ce tir groupé doit célébrer le grand retour de l'avion mythique, né il y a plus de trente ans d'une entente politique et industrielle franco-britannique. Pour célébrer l'événement, une conférence de presse est prévue à New York avec les présidents de British Airways (qui possède sept exemplaires) et d'Air France (qui en possède cinq). Le maire de New York, Rudolph Giuliani, devrait être présent. Il s'est récemment déclaré très désireux de voler à bord du supersonique. «J'en meurs d'envie», a-t-il confié.
L'aller-retour Paris-New York à 53 000 FF
La renaissance de Concorde survient quinze mois après un accident meurtrier qui a profondément marqué les esprits. Le 25 juillet 2000, un Concorde d'Air France victime de l'éclatement d'un pneu puis d'une fuite de kérosène s'écrasait peu après son décollage de l'aéroport Charles de Gaulle. Les 113 victimes de Gonesse sont encore dans les mémoires au moment où reprend l'exploitation commerciale du superbe avion blanc, sans doute le plus beau jamais construit.
Si rien n'a changé dans son aspect extérieur, les modifications techniques apportées n'en sont pas moins importantes. Fruit de plus d'un an de recherches et de tests, elles doivent renforcer la sécurité de l'appareil : meilleure isolation des câbles électriques, capitonnage des réservoirs avec un revêtement en kevlar pour les rendre plus résistants aux chocs et éviter les fuites éventuelles de carburant, nouveaux pneumatiques dont la nouvelle structure, plus robuste, doit selon leur concepteur Michelin réduire au minimum les risques d'éclatement. Ces améliorations ont permis à l'avion de retrouver le permis de voler qu'on lui avait retiré en août 2000.
Peu rentable, polluant, bruyant, Concorde reste néanmoins, par sa beauté, sa haute technologie et son prestige, le fleuron d'Air France et de son homologue britannique British Airways. A 53 000 FF l'aller-retour Paris-New York, l'accès à Concorde est réservé quelques privilégiés, hommes d'affaires ou gens du spectacle. Les deux compagnies attirent ainsi une clientèle fortunée sur l'ensemble de leurs flottes. Mais après les attentats du 11 septembre, en plein marasme du secteur de l'aviation civile, alors que les lignes transatlantiques sont les plus délaissées, le succès commercial du retour de Concorde est loin d'être acquis.
Ce tir groupé doit célébrer le grand retour de l'avion mythique, né il y a plus de trente ans d'une entente politique et industrielle franco-britannique. Pour célébrer l'événement, une conférence de presse est prévue à New York avec les présidents de British Airways (qui possède sept exemplaires) et d'Air France (qui en possède cinq). Le maire de New York, Rudolph Giuliani, devrait être présent. Il s'est récemment déclaré très désireux de voler à bord du supersonique. «J'en meurs d'envie», a-t-il confié.
L'aller-retour Paris-New York à 53 000 FF
La renaissance de Concorde survient quinze mois après un accident meurtrier qui a profondément marqué les esprits. Le 25 juillet 2000, un Concorde d'Air France victime de l'éclatement d'un pneu puis d'une fuite de kérosène s'écrasait peu après son décollage de l'aéroport Charles de Gaulle. Les 113 victimes de Gonesse sont encore dans les mémoires au moment où reprend l'exploitation commerciale du superbe avion blanc, sans doute le plus beau jamais construit.
Si rien n'a changé dans son aspect extérieur, les modifications techniques apportées n'en sont pas moins importantes. Fruit de plus d'un an de recherches et de tests, elles doivent renforcer la sécurité de l'appareil : meilleure isolation des câbles électriques, capitonnage des réservoirs avec un revêtement en kevlar pour les rendre plus résistants aux chocs et éviter les fuites éventuelles de carburant, nouveaux pneumatiques dont la nouvelle structure, plus robuste, doit selon leur concepteur Michelin réduire au minimum les risques d'éclatement. Ces améliorations ont permis à l'avion de retrouver le permis de voler qu'on lui avait retiré en août 2000.
Peu rentable, polluant, bruyant, Concorde reste néanmoins, par sa beauté, sa haute technologie et son prestige, le fleuron d'Air France et de son homologue britannique British Airways. A 53 000 FF l'aller-retour Paris-New York, l'accès à Concorde est réservé quelques privilégiés, hommes d'affaires ou gens du spectacle. Les deux compagnies attirent ainsi une clientèle fortunée sur l'ensemble de leurs flottes. Mais après les attentats du 11 septembre, en plein marasme du secteur de l'aviation civile, alors que les lignes transatlantiques sont les plus délaissées, le succès commercial du retour de Concorde est loin d'être acquis.
par Philippe Quillerier-Lesieur
Article publié le 06/11/2001