Ciel africain
Air France n’est plus otage à Abidjan
Les avions d’Air France peuvent à nouveau décoller d’Abidjan. Le mouvement de protestation des employés d’Air Afrique qui bloquait la compagnie française n’est pas terminé mais les autorités ivoiriennes réquisitionnent le personnel.
De notre correspondante en Côte d’Ivoire
Pour que l'atterrissage de l'avion d'Air France hier soir à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny soit possible, il a fallu un ordre de réquisition du personnel d'Air Afrique signé du ministre des Transports ivoirien. Cette mesure, valable au moins jusqu'à la fin de l'année, devrait mettre fin au perturbation du trafic. Lundi, Air France avait annoncé la suspension de ses vols sur Abidjan en raison de la grève du zèle commencée à son encontre il y a une semaine par le personnel au sol de la compagnie panafricaine.
Ce mouvement de protestation a lieu alors que depuis la réunion des chefs d'Etat des pays membres d'Air Afrique à Brazzaville en août dernier, le partenariat stratégique avec Air France est présenté comme la seule solution pour sauver la compagnie. Air France doit devenir actionnaire majoritaire avec 35% des parts d'une nouvelle compagnie Air Afrique, dont la création serait imminente, à en croire les autorités de différents Etats.
Mais en attendant, la vieille Air Afrique n'en finit pas de mourir, elle perd pied dans sa dette abyssale qui avoisine les 300 milliards de francs CFA. En octobre, à force de factures impayées ses avions ont été repris les uns après les autres par la société de leasing. Il lui en reste deux. Récemment, les pilotes qui réclamaient le paiement de trois mois d'arriérés de salaire ont battu le record de la plus longue grève du personnel naviguant technique depuis la création d'Air Afrique. La semaine dernière, un conseil d'administration a lancé un appel aux actionnaires : 5 milliards de FCFA sont nécessaires pour faire face aux besoins d'exploitation les plus urgents. Sur 4000 salariés, 2000 doivent partir. Mais le plan social n'a toujours pas pu été mis en place.
Air France pose ses conditions pour la reprise d’Air Afrique
Le licenciement des employés de Sabena et Swissair a-t-il été un électrochoc, comme l'expliquent certains employés d'Air Afrique? Toujours est-il que les syndicats, voyant se profiler le spectre du dépôt de bilan, ont préféré prendre les devants, en entamant la grève du zèle. Hier encore, ils se disaient prêts à aller jusqu'au bout. Ils estiment qu'Air France doit s'asseoir à la table des négociations, et s'engager sur un plan social. L'ordre de réquisition a provoqué leur colère. Il va les forcer à adopter une nouvelle stratégie.
De son côté, la compagnie française affirme qu'elle est prête à financer ce plan à hauteur de 12%, sa part actuelle dans Air Afrique. Quant au futur partenariat, « si la compagnie redémarre sans dette, avec un nouveau réseau et un effectif adapté, nous sommes prêts à prendre une part qui n'excédera pas 35% » avait expliqué le 27 novembre dernier Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France. Les syndicats disaient assumer l'éventuel renoncement d'Air France au partenariat.
Après le départ de British Airways, Lufthansa, Swissair et Sabena, Air France est l'une des dernières compagnies à assurer des vols directs vers l'Europe. Avec la suspension des vols, la Côte d'Ivoire se retrouvait enclavée. «Quand je pense à toutes les compagnies qui desservait Abidjan il y quelques années. Qui aurait pu imaginer une telle situation?» s'interrogeait une voyageuse bloquée mardi à l'aéroport, nostalgique du temps où Abidjan pouvait se prévaloir d'être le hub d'Afrique de l'Ouest.
Pour que l'atterrissage de l'avion d'Air France hier soir à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny soit possible, il a fallu un ordre de réquisition du personnel d'Air Afrique signé du ministre des Transports ivoirien. Cette mesure, valable au moins jusqu'à la fin de l'année, devrait mettre fin au perturbation du trafic. Lundi, Air France avait annoncé la suspension de ses vols sur Abidjan en raison de la grève du zèle commencée à son encontre il y a une semaine par le personnel au sol de la compagnie panafricaine.
Ce mouvement de protestation a lieu alors que depuis la réunion des chefs d'Etat des pays membres d'Air Afrique à Brazzaville en août dernier, le partenariat stratégique avec Air France est présenté comme la seule solution pour sauver la compagnie. Air France doit devenir actionnaire majoritaire avec 35% des parts d'une nouvelle compagnie Air Afrique, dont la création serait imminente, à en croire les autorités de différents Etats.
Mais en attendant, la vieille Air Afrique n'en finit pas de mourir, elle perd pied dans sa dette abyssale qui avoisine les 300 milliards de francs CFA. En octobre, à force de factures impayées ses avions ont été repris les uns après les autres par la société de leasing. Il lui en reste deux. Récemment, les pilotes qui réclamaient le paiement de trois mois d'arriérés de salaire ont battu le record de la plus longue grève du personnel naviguant technique depuis la création d'Air Afrique. La semaine dernière, un conseil d'administration a lancé un appel aux actionnaires : 5 milliards de FCFA sont nécessaires pour faire face aux besoins d'exploitation les plus urgents. Sur 4000 salariés, 2000 doivent partir. Mais le plan social n'a toujours pas pu été mis en place.
Air France pose ses conditions pour la reprise d’Air Afrique
Le licenciement des employés de Sabena et Swissair a-t-il été un électrochoc, comme l'expliquent certains employés d'Air Afrique? Toujours est-il que les syndicats, voyant se profiler le spectre du dépôt de bilan, ont préféré prendre les devants, en entamant la grève du zèle. Hier encore, ils se disaient prêts à aller jusqu'au bout. Ils estiment qu'Air France doit s'asseoir à la table des négociations, et s'engager sur un plan social. L'ordre de réquisition a provoqué leur colère. Il va les forcer à adopter une nouvelle stratégie.
De son côté, la compagnie française affirme qu'elle est prête à financer ce plan à hauteur de 12%, sa part actuelle dans Air Afrique. Quant au futur partenariat, « si la compagnie redémarre sans dette, avec un nouveau réseau et un effectif adapté, nous sommes prêts à prendre une part qui n'excédera pas 35% » avait expliqué le 27 novembre dernier Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France. Les syndicats disaient assumer l'éventuel renoncement d'Air France au partenariat.
Après le départ de British Airways, Lufthansa, Swissair et Sabena, Air France est l'une des dernières compagnies à assurer des vols directs vers l'Europe. Avec la suspension des vols, la Côte d'Ivoire se retrouvait enclavée. «Quand je pense à toutes les compagnies qui desservait Abidjan il y quelques années. Qui aurait pu imaginer une telle situation?» s'interrogeait une voyageuse bloquée mardi à l'aéroport, nostalgique du temps où Abidjan pouvait se prévaloir d'être le hub d'Afrique de l'Ouest.
par Virginie Gomez
Article publié le 05/12/2001