Corse
Trois ans ferme requis contre le préfet Bonnet
Une peine de quatre ans de prison, dont trois ferme, a été requise, le 5 décembre, au tribunal d'Ajaccio contre Bernard Bonnet, poursuivi pour les incendies volontaires de deux restaurants de plage en mars et avril 1999. Un réquisitoire qualifié de «haineux» par l’ancien préfet de Corse.
Le réquisitoire est tombé, ce mercredi, dans le procès des paillotes au tribunal correctionnel d’Ajaccio. Patrick Mahé, le procureur de la République, a requis quatre ans de prison dont trois ferme à l’encontre de Bernard Bonnet, trois ans dont deux ferme pour le colonel de gendarmerie, Henri Mazères et deux ans dont six mois ferme contre Gérard Pardini, l’ancien directeur de cabinet du préfet. Patrick Mahé a également demandé pour ces trois hommes une privation de leurs droits civiques allant de deux à trois ans. Contre les cinq gendarmes, également impliqués dans cette affaire, le procureur a requis des peines entre un an d’emprisonnement avec sursis et deux ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis.
Pour Patrick Mathé, l'incendie des paillotes «est une vengeance personnelle sur fond d'orgueil dans un contexte général d'échec avancé». Le mobile de l'action aurait été, selon lui, le piétinement de la politique menée depuis février 1998 par le préfet, et plus particulièrement l'échec d'une destruction officielle d'une «paillote» illégale le 9 avril 1999. A la fin du procès, long de trois semaines, «le roi sera nu sans même avoir saisi l’opportunité qui lui était donnée de retrouver un peu de dignité» a estimé le procureur en évoquant le préfet Bonnet avant de marteler «le donneur d’ordre c’était lui et les charges à son encontre sont particulièrement édifiantes et accablantes». Patrick Mahé a également rappeler que «depuis des mois le principal prévenu n’a cessé de crier au complot judiciaire puis au complot politique puis enfin au complot monté par la gendarmerie».
«Un réquisitoire haineux»
Le préfet Bonnet, durant tout le réquisitoire - qui a duré une heure -, était plongé dans la lecture d’un ouvrage intitulé «Le petit livre du zen», affichant sa totale indifférence au sort que le procureur lui réservait. Une attitude qui a semble-t-il agacé Patrick Mahé d’autant que depuis le début du procès l’ancien préfet écoutait les débats, sourire aux lèvres, en prenant quelques notes. L’ancien haut fonctionnaire qui nie catégoriquement les faits, a déclaré, lors d’une suspension de séance : «Je suis debout et je resterai debout, le combat pour la vérité continue» avant d’ajouter qu’il avait trouvé le réquisitoire du procureur «haineux».
Le procès s'est poursuivi avec la plaidoirie d'Emmanuel Saint-Lanne, avocat des cinq gendarmes, qui a plaidé la relaxe de ses clients, arguant qu'ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres de leurs supérieurs en incendiant la paillote «Chez Francis». Les avocats d'Henri Mazères et de Gérard Pardini plaideront jeudi 6 décembre, ceux de Bernard Bonnet vendredi 7. Le jugement sera ensuite mis en délibéré. Les prévenus encourent un maximum de dix ans de prison.
Pour Patrick Mathé, l'incendie des paillotes «est une vengeance personnelle sur fond d'orgueil dans un contexte général d'échec avancé». Le mobile de l'action aurait été, selon lui, le piétinement de la politique menée depuis février 1998 par le préfet, et plus particulièrement l'échec d'une destruction officielle d'une «paillote» illégale le 9 avril 1999. A la fin du procès, long de trois semaines, «le roi sera nu sans même avoir saisi l’opportunité qui lui était donnée de retrouver un peu de dignité» a estimé le procureur en évoquant le préfet Bonnet avant de marteler «le donneur d’ordre c’était lui et les charges à son encontre sont particulièrement édifiantes et accablantes». Patrick Mahé a également rappeler que «depuis des mois le principal prévenu n’a cessé de crier au complot judiciaire puis au complot politique puis enfin au complot monté par la gendarmerie».
«Un réquisitoire haineux»
Le préfet Bonnet, durant tout le réquisitoire - qui a duré une heure -, était plongé dans la lecture d’un ouvrage intitulé «Le petit livre du zen», affichant sa totale indifférence au sort que le procureur lui réservait. Une attitude qui a semble-t-il agacé Patrick Mahé d’autant que depuis le début du procès l’ancien préfet écoutait les débats, sourire aux lèvres, en prenant quelques notes. L’ancien haut fonctionnaire qui nie catégoriquement les faits, a déclaré, lors d’une suspension de séance : «Je suis debout et je resterai debout, le combat pour la vérité continue» avant d’ajouter qu’il avait trouvé le réquisitoire du procureur «haineux».
Le procès s'est poursuivi avec la plaidoirie d'Emmanuel Saint-Lanne, avocat des cinq gendarmes, qui a plaidé la relaxe de ses clients, arguant qu'ils n'avaient fait qu'obéir aux ordres de leurs supérieurs en incendiant la paillote «Chez Francis». Les avocats d'Henri Mazères et de Gérard Pardini plaideront jeudi 6 décembre, ceux de Bernard Bonnet vendredi 7. Le jugement sera ensuite mis en délibéré. Les prévenus encourent un maximum de dix ans de prison.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 05/12/2001