Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Attentats : la riposte

Ben Laden de retour sur les écrans

Dans une nouvelle cassette vidéo diffusée mercredi soir par la télévision qatarie Al-Jazira, Oussama Ben Laden accuse l’Occident de «haïr l’islam». Des propos qui ont été aussitôt qualifiés par la Maison Blanche de «propagande terroriste».
Lundi dernier, il était donné pour mort dans les récents raids américains sur Tora Bora et le voilà de nouveau sur les petits écrans du monde entier. Le chef d’Al-Qaïda refait parler de lui dans une nouvelle cassette vidéo dont la chaîne arabophone Al-Jazira a diffusé des extraits, mercredi 26 décembre. Oussama Ben Laden indique vouloir faire le point «de la croisade féroce contre l’islam deux mois après son lancement» ce qui signifie que l’enregistrement aurait été effectué le 7 décembre, en plein ramadan, les frappes américaines ayant commencé le 7 octobre.

Cernes noirs sous les yeux, traits fatigués et l’air abattu, l’homme le plus recherché du monde, calme au demeurant, a été filmé en treillis de camouflage avec à portée de main une Kalachnikov, dans un lieu inconnu. Dans ce nouveau message, il affirme que «les événements ont prouvé d’importantes vérités : il est devenu clair que l’Occident en général et l’Amérique en particulier entretiennent envers l’islam une haine indicible». Al-Jazira qui doit diffuser ce jeudi soir l’intégralité de la vidéocassette - 33 minutes - a précisé avoir reçu, il y a deux jours cet enregistrement en provenance du Pakistan, d’un expéditeur anonyme. Par ailleurs, le milliardaire d’origine saoudienne déclare agir contre les Américains pour les obliger à cesser de soutenir Israël. «Le terrorisme contre l’Amérique est louable car il est destiné à répondre à l’injustice et à contraindre l’Amérique à cesser son soutien à Israël qui tue les nôtres» explique Ben Laden. Ce dernier fait également référence au bombardement d’une mosquée à Khost qui serait une preuve de l’hostilité des Occidentaux vis-à-vis des musulmans.

Les Etats-Unis dénoncent une «propagande terroriste»

Ce nouvel enregistrement «n’est rien d’autre que le même genre de propagande terroriste que nous avons déjà entendu dans le passé», a rétorqué Scott McClellan. Le porte-parole de la Maison Blanche a indiqué ne pas savoir si l’administration Bush avait pu déterminer la date d’enregistrement de la bande-vidéo ni si Oussama Ben Laden apparaît ou non blessé. Sous couvert d’anonymat, d’autres responsables américains ont rappelé que Washington maintenait sa demande de ne pas diffuser les cassettes vidéos de Ben Laden sans que le Pentagone les ait visionnées auparavant. En effet, les Etats-Unis craignent que ces enregistrements ne contiennent des messages codés destinés aux membres d’Al-Qaïda et appelant à de nouveaux attentats.

Ben Laden dont la tête a été mise à prix pour 25 millions de dollars par Washington reste cependant introuvable bien que certaines sources l’aient donné pour mort. L’enregistrement, s’il date effectivement d’il y a deux semaines, a pu être réalisé lors des raids américains menés à Tora Bora. «Les opérations militaires en Afghanistan continueront jusqu’à ce que Ben Laden soit retrouvé» a, par ailleurs, déclaré à Islamabad Kenton Keith, porte-parole de la coalition dirigée par Washington. «Nous n’avons pas atteint nos objectifs. Nous avons fait des progrès raisonnables, mais nous n’avons pas capturé le mollah Omar ni Oussama Ben Laden. Mais notre engagement demeure jusqu’à ce que nous l’ayons trouvé et nous le trouverons», a-t-il ajouté. D’autre part, Hamid Karzaï, le président du gouvernement intérimaire afghan, a placé en tête de ses priorités la lutte contre les réseaux terroristes et le rétablissement de la sécurité dans son pays, ravagé par plus de 20 ans de guerre. Il a assuré que les forces américaines pourraient rester en Afghanistan jusqu’à la neutralisation de tous les «éléments terroristes». Les dirigeants talibans seront pourchassés quel que soit l’endroit où ils se cachent, a pour sa part renchéri Abdullah Abdullah, le ministre afghan des Affaires étrangères.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 27/12/2001