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Sénégal

Dernier hommage à Senghor

Des milliers de Sénégalais et de nombreuses personnalités se sont inclinés en silence, vendredi 28 décembre à Dakar, devant le cercueil du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, décédé en France la semaine dernière.
Arrivée la veille à Dakar, où elle avait été accueillie par l'actuel chef de l'Etat Abdoulaye Wade, la dépouille de Léopold Sédar Senghor a été disposée vendredi devant l'Assemblée nationale pour un dernier hommage du peuple sénégalais à son ancien président. Le cercueil en bois rouge, bordé de gerbes de fleurs, reposait sur le parvis. Deux gendarmes en tenue de spahi rendaient les honneurs, chacun tenant une hallebarde surmontée d'un drapeau aux couleurs du Sénégal.

Le recueillement a commencé avec les corps constitués, d'abord les députés, suivis d'officiers supérieurs de l'armée, de la gendarmerie et des sapeurs pompiers, puis des magistrats, du corps diplomatique et du gouvernement conduit par le Premier ministre, Mame Madior Boye.

Alors que la foule grossissait de minute en minute, l'ancien président sénégalais Abdou Diouf, successeur de Léopold Sédar Senghor à la tête de l'Etat est arrivé, accompagné de son épouse. Après avoir serré les mains de ses anciens Premiers ministres Habib Thiam et Mamadou Lamine Loum, Abdou Diouf a franchi l'allée menant au cercueil du président Senghor, devant lequel il s'est longuement incliné.

Les obsèques auront lieu samedi

L'hommage populaire au premier président du Sénégal a commencé après celui des centaines de personnalités sénégalaises et étrangères, d'amis et de vieux compagnons. Parmi elles, l'ancien président du Bénin, Emile Derlin Zinsou, venu rendre hommage à «un plus que frère» qui l'avait accueilli «avec délicatesse» au Sénégal lorsqu'il a été renversé par un coup d'Etat, en 1969.

Le journaliste guinéen Siradiou Diallo, a souligné pour sa part «l'humanisme de Senghor», qui a offert l'asile à plusieurs centaines de milliers de Guinéens fuyant la dictature de Sékou Touré. L'ancien Premier ministre sénégalais Habib Thiam, l'ancien président de l'Assemblée nationale sénégalaise Daouda Sow ou encore l'architecte Pierre Goudiaby, ont salué devant la presse leur «maître», leur «père spirituel» et «l'homme de dialogue». Ils ont souhaité que «l'enracinement dans les valeurs
négro-africaines et l'ouverture aux valeurs extérieures
», prônés par Senghor, soient perpétués au Sénégal et en Afrique.

Silencieux et recueillis, des milliers de Sénégalais ont défilé dès le milieu de la matinée devant le cercueil du président Senghor, qui devait être exposé sur le parvis de l'Assemblée jusqu'en fin d'après-midi. La file d'attente, des hommes, des femmes et des enfants, s'étirait sur plus d'un kilomètre.

Les obsèques du président Senghor auront lieu samedi. Après une cérémonie religieuse à la cathédrale catholique du Souvenir africain et un hommage officiel devant le palais présidentiel, en présence d'une dizaine de chefs d'Etat africains, Léopold Sédar Senghor sera inhumé au cimetière de Bel-Air, à Dakar, dans l'intimité, selon le voeu de ses proches.



par Philippe  Quillerier-Lesieur (avec AFP)

Article publié le 28/12/2001