Inde
Delhi-Islamabad : la surenchère
L’Inde et le Pakistan se sont engagés dans une véritable spirale d’intimidations. La communauté internationale, et plus particulièrement les Etats-Unis, multiplient les appels au dialogue pour éviter une guerre ouverte.
«Nous voulons donner une chance à la diplomatie, mais en position de force». Ainsi le ministre indien de la Défense, George Fernandes, a-t-il tenu à résumer la position indienne. Son homologue des Affaires étrangères, lui, a renchéri sur la bonne volonté indienne, répétant une nouvelles fois qu'il ne fallait pas s'inquiéter d'une menace de guerre entre l'Inde et le Pakistan.
Dans les faits, New Delhi joue plus que jamais la carte de l’intransigeance : Fernandes a annoncé la mise en place de batteries de missiles. Il a également fait savoir que l’armée indienne serait entièrement déployée dans les deux à trois jours et «prête à faire face à toutes les éventualités». 450 000 soldats indiens sont d’ores et déjà déployés au Cachemire et de nouveaux renforts vont arriver dans les autres états frontaliers.
Enfin, le comité de sécurité du gouvernement indien a adopté ce jeudi des mesures de rétorsion contre le Pakistan. Les vols de la compagnie Pakistan International Airlines à destination de l'Inde ont été suspendus à compter du premier janvier. L'Inde va également réduire de moitié son personnel diplomatique à Islamabad et imposer des restrictions de déplacement aux diplomates pakistanais en poste à Delhi.
Devant ces mesures, les autorités pakistanaises s’indignent et dénoncent une politique de surenchère : «C’est l’Inde qui fait monter la tension et nous ne faisons qu’y répondre, a ainsi protesté le secrétaire pakistanais à l’information, La situation peut s’améliorer et la tension retomber si l’Inde le souhaite». Pour Islamabad, l’Inde veut profiter de la campagne anti-terroriste lancée par les Etats-Unis pour écraser la rébellion musulmane au Cachemire. C’est l’attaque du parlement fédéral indien, attribuée par New Delhi à deux formations cachemiries (le Lashkar-e-Taïba et le Jaïsh-e-Mohammad), qui a mis le feu aux poudres. Les mesures que le Pakistan s’est résigné à prendre contre les deux organisations ont été jugées «superficielles» par les autorités indiennes.
Exercice d’équilibrisme pour les Etats-Unis
Islamabad affirme avoir limité le déploiement de ses troupes à la frontière «au strict minimum» et a demandé à New Delhi de renvoyer ses soldats sur les positions qu’ils occupent habituellement. Mais le Pakistan sait lui aussi jouer avec les nerfs de son adversaire : un haut responsable a évoqué, sous couvert d’anonymat, la possibilité d’utiliser des armes non-conventionnelles en cas de guerre ouverte.
Dans ce contexte, la communauté internationale ne cache plus son inquiétude. Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a appelé les deux parties à cesser d’alimenter les tensions. Quant au secrétaire d’Etat américain Colin Powell, il a multiplié les appels téléphoniques avec le président pakistanais Pervez Musharraf et le ministre indien des Affaires étrangères pour «résoudre leurs divergences par le dialogue». Selon lui, «tout conflit entre les deux pays n’apporterait rien de bon ni à l’un ni à l’autre».
Washington s’est lancé dans un exercice d’équilibriste délicat : à la grande satisfaction de New Delhi, le département d’Etat américain a ajouté à sa liste noire des organisations qui soutiennent le terrorisme les deux formations cachemiries Lashkar-e-Taïba et Jaïsh-e-Mohammad. Mais il a également tenu à saluer les efforts du président Musharraf «pour répondre à l’extrémisme au Pakistan» et à rendre hommage à son rôle dans la coalition contre le terrorisme.
Dans les faits, New Delhi joue plus que jamais la carte de l’intransigeance : Fernandes a annoncé la mise en place de batteries de missiles. Il a également fait savoir que l’armée indienne serait entièrement déployée dans les deux à trois jours et «prête à faire face à toutes les éventualités». 450 000 soldats indiens sont d’ores et déjà déployés au Cachemire et de nouveaux renforts vont arriver dans les autres états frontaliers.
Enfin, le comité de sécurité du gouvernement indien a adopté ce jeudi des mesures de rétorsion contre le Pakistan. Les vols de la compagnie Pakistan International Airlines à destination de l'Inde ont été suspendus à compter du premier janvier. L'Inde va également réduire de moitié son personnel diplomatique à Islamabad et imposer des restrictions de déplacement aux diplomates pakistanais en poste à Delhi.
Devant ces mesures, les autorités pakistanaises s’indignent et dénoncent une politique de surenchère : «C’est l’Inde qui fait monter la tension et nous ne faisons qu’y répondre, a ainsi protesté le secrétaire pakistanais à l’information, La situation peut s’améliorer et la tension retomber si l’Inde le souhaite». Pour Islamabad, l’Inde veut profiter de la campagne anti-terroriste lancée par les Etats-Unis pour écraser la rébellion musulmane au Cachemire. C’est l’attaque du parlement fédéral indien, attribuée par New Delhi à deux formations cachemiries (le Lashkar-e-Taïba et le Jaïsh-e-Mohammad), qui a mis le feu aux poudres. Les mesures que le Pakistan s’est résigné à prendre contre les deux organisations ont été jugées «superficielles» par les autorités indiennes.
Exercice d’équilibrisme pour les Etats-Unis
Islamabad affirme avoir limité le déploiement de ses troupes à la frontière «au strict minimum» et a demandé à New Delhi de renvoyer ses soldats sur les positions qu’ils occupent habituellement. Mais le Pakistan sait lui aussi jouer avec les nerfs de son adversaire : un haut responsable a évoqué, sous couvert d’anonymat, la possibilité d’utiliser des armes non-conventionnelles en cas de guerre ouverte.
Dans ce contexte, la communauté internationale ne cache plus son inquiétude. Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a appelé les deux parties à cesser d’alimenter les tensions. Quant au secrétaire d’Etat américain Colin Powell, il a multiplié les appels téléphoniques avec le président pakistanais Pervez Musharraf et le ministre indien des Affaires étrangères pour «résoudre leurs divergences par le dialogue». Selon lui, «tout conflit entre les deux pays n’apporterait rien de bon ni à l’un ni à l’autre».
Washington s’est lancé dans un exercice d’équilibriste délicat : à la grande satisfaction de New Delhi, le département d’Etat américain a ajouté à sa liste noire des organisations qui soutiennent le terrorisme les deux formations cachemiries Lashkar-e-Taïba et Jaïsh-e-Mohammad. Mais il a également tenu à saluer les efforts du président Musharraf «pour répondre à l’extrémisme au Pakistan» et à rendre hommage à son rôle dans la coalition contre le terrorisme.
par Nicolas Sur
Article publié le 27/12/2001