Inde
Grandes manœuvres à la frontière avec le Pakistan
L’Inde et le Pakistan, détenteurs de la force nucléaire, n’excluent pas de recourir à un conflit armé, même si les deux pays affirment, pourtant, avoir tout fait pour l’éviter. George W. Bush et Jacques Chirac ont téléphoné aux deux chefs d’Etat pour tenter de calmer la situation.
La tension reste extrême entre l’Inde et le Pakistan, à nouveau face à face après l’attaque suicide menée le 13 décembre dernier contre le Parlement indien et qui avait fait 14 morts. De nouveaux échanges de tirs ont eu lieu, il y a deux jours, à la frontière indo-pakistanaise tandis que les préparatifs militaires continuaient dans l’éventualité d’une guerre. Cependant, les deux dirigeants des deux puissances nucléaires assurent vouloir la paix et pourraient se rencontrer en marge d’un sommet régional, vendredi prochain, au Népal. «Nous ne voulons pas la guerre. Nous ne déclarerons jamais la guerre, à moins qu’on ne nous y oblige en nous la déclarant» a affirmé, vendredi soir, le général-président Pervez Musharraf, qui se dit prêt à rencontrer le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, lors de la conférence régionale. «S’il y a de la bonne volonté de l’autre côté, il y aura de la bonne volonté de mon côté» a-t-il ajouté. «Nous voulons la paix dans la région et nous voulons la paix aux frontières».
Soufflant le chaud et le froid, New Delhi a repoussé la proposition pakistanaise de cette rencontre. Simultanément, les autorités indiennes ont affirmé vouloir éviter une nouvelle guerre avec Islamabad, sans toutefois, méfiance oblige, exclure cette hypothèse. L’Inde a accusé des mouvements basés au Pakistan d’avoir agi pour le compte des services secrets d’Islamabad et s’est promis de mettre fin aux violences de militants venus de chez son voisin. Des troupes ont été massées des deux côtés de la frontière tandis qu’une série de sanctions diplomatiques et économiques étaient imposées par New Delhi, aussitôt suivies de représailles du Pakistan.
Les présidents américain et français préoccupés
Sur le terrain, l’Inde a poursuivi, samedi, ses préparatifs militaires, redéployant hommes, blindés et artillerie lourde à la frontière indo-pakistanaise. Un général indien a également affirmé que des soldats étaient aussi mobilisés dans les régions frontalières de la Chine, proche alliée du Pakistan. Dix-neuf soldats ont été tués, ce week-end à la frontière, et cinq autres blessés par des mines antichar qui ont explosé accidentellement.
Pour tenter de calmer les animosités entre les deux frères ennemis, le président américain a contacté directement par téléphone, samedi, les dirigeants indien et pakistanais pour les inciter à «réduire les tensions dans la région», réclamant notamment des efforts du Pakistan. George W. Bush a également insisté auprès de Pervez Musharraf pour qu’il prenne des mesures «supplémentaires fortes et décisives» contre les «extrémistes qui cherchent à faire du mal à l’Inde» et qui «déstabilisent la coalition contre le terrorisme». Le porte-parole du gouvernement pakistanais a aussitôt répondu que les troupes de son pays, déployées après les renforts indiens, étaient «en position, prêtes au combat». «Nous avons fait tout ce qui pouvait être fait» pour désamorcer la situation» a-t-il conclu. Egalement préoccupé, le président français, en vacances au fort de Brégançon, a aussi décroché son téléphone pour exhorter les deux pays à faire preuve de retenue. Jacques Chirac a demandé fermement à Islamabad de prendre toutes les mesures contre les séparatistes cachemiris. Depuis leur indépendance de la couronne britannique en 1947, l’Inde et le Pakistan sont entrés deux fois en guerre pour la Cachemire - 1947-1949 et 1965 -, conflits qui ont fait environ 60 000 morts.
Soufflant le chaud et le froid, New Delhi a repoussé la proposition pakistanaise de cette rencontre. Simultanément, les autorités indiennes ont affirmé vouloir éviter une nouvelle guerre avec Islamabad, sans toutefois, méfiance oblige, exclure cette hypothèse. L’Inde a accusé des mouvements basés au Pakistan d’avoir agi pour le compte des services secrets d’Islamabad et s’est promis de mettre fin aux violences de militants venus de chez son voisin. Des troupes ont été massées des deux côtés de la frontière tandis qu’une série de sanctions diplomatiques et économiques étaient imposées par New Delhi, aussitôt suivies de représailles du Pakistan.
Les présidents américain et français préoccupés
Sur le terrain, l’Inde a poursuivi, samedi, ses préparatifs militaires, redéployant hommes, blindés et artillerie lourde à la frontière indo-pakistanaise. Un général indien a également affirmé que des soldats étaient aussi mobilisés dans les régions frontalières de la Chine, proche alliée du Pakistan. Dix-neuf soldats ont été tués, ce week-end à la frontière, et cinq autres blessés par des mines antichar qui ont explosé accidentellement.
Pour tenter de calmer les animosités entre les deux frères ennemis, le président américain a contacté directement par téléphone, samedi, les dirigeants indien et pakistanais pour les inciter à «réduire les tensions dans la région», réclamant notamment des efforts du Pakistan. George W. Bush a également insisté auprès de Pervez Musharraf pour qu’il prenne des mesures «supplémentaires fortes et décisives» contre les «extrémistes qui cherchent à faire du mal à l’Inde» et qui «déstabilisent la coalition contre le terrorisme». Le porte-parole du gouvernement pakistanais a aussitôt répondu que les troupes de son pays, déployées après les renforts indiens, étaient «en position, prêtes au combat». «Nous avons fait tout ce qui pouvait être fait» pour désamorcer la situation» a-t-il conclu. Egalement préoccupé, le président français, en vacances au fort de Brégançon, a aussi décroché son téléphone pour exhorter les deux pays à faire preuve de retenue. Jacques Chirac a demandé fermement à Islamabad de prendre toutes les mesures contre les séparatistes cachemiris. Depuis leur indépendance de la couronne britannique en 1947, l’Inde et le Pakistan sont entrés deux fois en guerre pour la Cachemire - 1947-1949 et 1965 -, conflits qui ont fait environ 60 000 morts.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 30/12/2001