Congo démocratique
Les enfants-soldats rendus à la vie civile
Trois cent mille enfants soldats dans le monde ont été enrôlés ces dernières années, selon un rapport de l’Unicef. En Afrique, le problème est crucial surtout au Libéria, en Sierra-Léone, au Burundi, au Rwanda mais aussi en République démocratique de Congo qui vient de lancer un programme de démobilisation de ces enfants.
Une situation de guerre ne favorise pas la démobilisation des enfants-soldats, mais l’Unicef a pris les devants en associant tous les groupes impliqués dans le recrutement des enfants, dans un programme de sensibilisation des adultes pour une protection de l’enfance vulnérable.
Le président Joseph Kabila de la république démocratique du Congo a saisi la balle au bond en lançant une campagne officielle de retour à la vie civile des enfants engagés dans les Forces armées congolaises. Il connaissait bien le dossier, lui, l’ancien chef d’état major des armées congolaises.
Sous la houlette des organisations internationales, il vient de procéder à la création et à l’installation du Bureau national de démobilisation et de réinsertion, Bunader, à qui il confie la mission de «favoriser la réintégration et la réinsertion de ces enfants et leur assurer une bonne orientation, une éducation appropriée, un retour à la vie en famille ainsi que l’apprentissage des métiers nécessaires à leur meilleur épanouissement dans la société». Le Bunader a donc officiellement accueilli, le 17 décembre, au centre d’instruction militaire de Kibomango, près de Kinshasa, 300 enfants soldats démobilisés lors d’une cérémonie aux allures de dégradation militaire, au cours de laquelle ils ont déposé leurs armes, ôté leurs uniformes pour apparaître dans un tee-shirt à l’effigie de l’Unicef et pantalon jean flambant neuf.
Changer l’univers des enfants
Claudine Maléla, la coordinatrice générale du Bunader, saluant les efforts du gouvernement congolais a aussi insisté sur l’expertise «éclairée» des représentants de l’Unicef. A l’endroit des parents regroupés au sein d’un collectif, elle a précisé le cursus nouveau que les enfants démobilisés devraient suivre pour leur réinsertion dans la société. «Les enfants ont tous rempli des fiches de renseignements. Ils seront dans un premier temps conduits vers un Centre de transit et d’orientation (CTO), pour une prise en charge psychosociale, et une évaluation de leur niveau, pour une orientation vers une formation adéquate». Elle a également rassuré les parents qui seront intimement liés à toutes les prises de décision. Pour conduire ces actions, une cinquantaine d’éducateurs sociaux préalablement formés encadreront les enfants dans la premier centre de transit et d’orientation basé à Kimwenza, à 70 kilomètres de Kinshasa.
Claudine Maléla précise également que 2 000 enfants soldats des Forces armées congolaises sont déjà sur ses fiches, mais que la démobilisation se fera par tranche de 60 à 70 enfants, pour un encadrement de trois mois, afin de préparer une orientation scolaire ou vers une formation professionnelle. Mais à la surprise des encadreurs beaucoup d’enfants soldats ont souhaité revenir dans l’armée, mais par un engagement volontaire et régulier. Ils sont fascinés par les armes et séduits par l’uniforme. Pour l’instant. Les éducateurs comptent sur les familles pour qu’elles soient à l’écoute de leurs enfants, plus vulnérables que d’autres, et qu’elles leurs apportent l’amour qui leur a manqué. C’est à ce prix, chacun dans son rôle, que les autorités congolaises, l’Unicef et les organisations non gouvernementales espèrent donner aux enfants les outils pour, au moment opportun faire librement le choix de leur avenir professionnel.
Selon les experts et éducateurs spécialisés, les enfants de plus quinze ans, dans leur majorité, semblent déjà faire leur choix pour l’avenir: s’engager dans l’armée. Les encadreurs ne veulent pas influer sur leur choix, mais ont une explication pour cette faiblesse devant l’uniforme. «L’univers de ces enfants a été pendant plusieurs années, celui des armes et de l’ordre. Il leur est encore difficile de s’en éloigner». Leur mission se résume donc à redonner aux enfants le goût de la découverte, et l’émerveillement qui les caractérise face aux choses simples de la vie.
Le gouvernement congolais s’est engagé à créer d’autres centres de transit et d’orientation dans les provinces sous son contrôle. L’Unicef et les organisations non gouvernementales ont, pour leur part, pris la ferme résolution de s’approcher des mouvements rebelles pour les inciter à démobiliser les enfants soldats. Les accords de principe existent déjà, les moyens font encore défaut. Et l’opération n’est qu’à ses débuts. Même en zone sous contrôle des Forces armées congolaises, seulement 300 enfants sur 3000 connaissent la joie de la libération.
Le président Joseph Kabila de la république démocratique du Congo a saisi la balle au bond en lançant une campagne officielle de retour à la vie civile des enfants engagés dans les Forces armées congolaises. Il connaissait bien le dossier, lui, l’ancien chef d’état major des armées congolaises.
Sous la houlette des organisations internationales, il vient de procéder à la création et à l’installation du Bureau national de démobilisation et de réinsertion, Bunader, à qui il confie la mission de «favoriser la réintégration et la réinsertion de ces enfants et leur assurer une bonne orientation, une éducation appropriée, un retour à la vie en famille ainsi que l’apprentissage des métiers nécessaires à leur meilleur épanouissement dans la société». Le Bunader a donc officiellement accueilli, le 17 décembre, au centre d’instruction militaire de Kibomango, près de Kinshasa, 300 enfants soldats démobilisés lors d’une cérémonie aux allures de dégradation militaire, au cours de laquelle ils ont déposé leurs armes, ôté leurs uniformes pour apparaître dans un tee-shirt à l’effigie de l’Unicef et pantalon jean flambant neuf.
Changer l’univers des enfants
Claudine Maléla, la coordinatrice générale du Bunader, saluant les efforts du gouvernement congolais a aussi insisté sur l’expertise «éclairée» des représentants de l’Unicef. A l’endroit des parents regroupés au sein d’un collectif, elle a précisé le cursus nouveau que les enfants démobilisés devraient suivre pour leur réinsertion dans la société. «Les enfants ont tous rempli des fiches de renseignements. Ils seront dans un premier temps conduits vers un Centre de transit et d’orientation (CTO), pour une prise en charge psychosociale, et une évaluation de leur niveau, pour une orientation vers une formation adéquate». Elle a également rassuré les parents qui seront intimement liés à toutes les prises de décision. Pour conduire ces actions, une cinquantaine d’éducateurs sociaux préalablement formés encadreront les enfants dans la premier centre de transit et d’orientation basé à Kimwenza, à 70 kilomètres de Kinshasa.
Claudine Maléla précise également que 2 000 enfants soldats des Forces armées congolaises sont déjà sur ses fiches, mais que la démobilisation se fera par tranche de 60 à 70 enfants, pour un encadrement de trois mois, afin de préparer une orientation scolaire ou vers une formation professionnelle. Mais à la surprise des encadreurs beaucoup d’enfants soldats ont souhaité revenir dans l’armée, mais par un engagement volontaire et régulier. Ils sont fascinés par les armes et séduits par l’uniforme. Pour l’instant. Les éducateurs comptent sur les familles pour qu’elles soient à l’écoute de leurs enfants, plus vulnérables que d’autres, et qu’elles leurs apportent l’amour qui leur a manqué. C’est à ce prix, chacun dans son rôle, que les autorités congolaises, l’Unicef et les organisations non gouvernementales espèrent donner aux enfants les outils pour, au moment opportun faire librement le choix de leur avenir professionnel.
Selon les experts et éducateurs spécialisés, les enfants de plus quinze ans, dans leur majorité, semblent déjà faire leur choix pour l’avenir: s’engager dans l’armée. Les encadreurs ne veulent pas influer sur leur choix, mais ont une explication pour cette faiblesse devant l’uniforme. «L’univers de ces enfants a été pendant plusieurs années, celui des armes et de l’ordre. Il leur est encore difficile de s’en éloigner». Leur mission se résume donc à redonner aux enfants le goût de la découverte, et l’émerveillement qui les caractérise face aux choses simples de la vie.
Le gouvernement congolais s’est engagé à créer d’autres centres de transit et d’orientation dans les provinces sous son contrôle. L’Unicef et les organisations non gouvernementales ont, pour leur part, pris la ferme résolution de s’approcher des mouvements rebelles pour les inciter à démobiliser les enfants soldats. Les accords de principe existent déjà, les moyens font encore défaut. Et l’opération n’est qu’à ses débuts. Même en zone sous contrôle des Forces armées congolaises, seulement 300 enfants sur 3000 connaissent la joie de la libération.
par Didier Samson
Article publié le 19/12/2001