Congo-Brazzaville
Lissouba condamné pour haute trahison
Les chances de Pascal Lissouba de se présenter à l’élection présidentielle de 2002 au Congo semblent désormais compromises : l’ancien président congolais a été reconnu coupable de haute trahison et de détournements de fond et condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés pour une affaire de contrat pétrolier avec une société américaine.
Ce verdict a été prononcé vendredi dernier par la Haute Cour de Justice de Brazzaville qui jugeait l’ancien président en même temps que quatre de ses anciens ministres en exil. Tous les cinq sont accusés d’avoir bradé du pétrole congolais à la compagnie américaine Occidental Petroleum (Oxy) en 1993.
Pascal Lissouba avait signé un contrat avec cette société dans lequel il s’engageait à lui fournir 50 millions de barils pour 3 dollars le baril alors que le cours officiel en vigueur à l’époque était de 14 dollars l’unité. Il a également été condamné à payer une amende de 25 milliards de francs CFA. Pour leur part, les quatre ex-ministres ont été déclarés coupables de détournements de deniers publics et condamnés chacun à 20 ans de travaux forcés et à 11,25 milliards de francs CFA d’amende.
Aux termes de ce contrat, Oxy a versé au Congo 150 millions de dollars qui devaient être remboursés sur la production des gisements off-shore Nkossa d’Elf Congo filiale de Totalfina et de Kitina, de la compagnie italienne Agip recherches.
Ces sanctions sont destinées à donner un exemple de moralisation de la gestion publique, car c’est la première fois qu’un responsable politique est condamné au Congo par la justice pour mauvaise gestion. «Ce contrat a été conclu dans des conditions d’opacité qui ne pouvaient servir que de sombres desseins» a estimé le procureur général de la République Gabriel Entcha Ebia, affirmant que ce procès contre l’ancien président congolais était celui «de la mal gouvernance» et «un procès contre les intellectuels arrogants». «La justice doit faire en sorte que les dirigeants en fonction soient mis en accusation s’il est établi des fautes de gestion», a-t-il poursuivi.
Sassou, grand favori de la présidentielle
Le président de la Haute Cour de Justice est allé plus loin affirmant que Pascal Lissouba avait trahi son serment constitutionnel «de sauvegarder les ressources naturelles» du pays. De son côté, Claudine Munari, l'ancienne directrice de cabinet de Pascal Lissouba, qui avait soutenu la signature de ce contrat, a assuré que l’ancien président n’avait pas eu le choix : «Elf avait refusé de lui prêter l’argent dont il avait besoin pour payer partiellement les arriérés de salaires des fonctionnaires et organiser les élections législatives», a-t-elle dit.
Pascal Lissouba vit aujourd’hui en exil au Royaume Uni, depuis qu’il a été chassé du pouvoir par l’actuel président Denis Sassou Nguesso après une sanglante guerre civile en 1997. A l’époque du contrat pétrolier, Sassou, alors membre de l’opposition, avait accusé Lissouba et ses proches de piller les ressources du pays.
Le verdict de la Haute Cour de Justice vient d’écarter Lissouba de la course à la présidentielle et d’un hypothétique retour aux affaires du pays. Un référendum sur le projet de nouvelle constitution est en effet prévu en janvier au Congo avant la tenue en mars prochain de l’élection présidentielle.
Quant à Bernard Kolélas, éphémère Premier ministre en 1997 et exilé en Côte d’Ivoire, il ne pourra pas non plus participer au processus électoral. Tenu pour responsable des violences armées au Congo, il a été condamné à la peine de mort par contumace. Et en l’absence de ces deux figures de l’opposition, le président Sassou Nguesso s’annonce comme le grand favori du scrutin.
Pascal Lissouba avait signé un contrat avec cette société dans lequel il s’engageait à lui fournir 50 millions de barils pour 3 dollars le baril alors que le cours officiel en vigueur à l’époque était de 14 dollars l’unité. Il a également été condamné à payer une amende de 25 milliards de francs CFA. Pour leur part, les quatre ex-ministres ont été déclarés coupables de détournements de deniers publics et condamnés chacun à 20 ans de travaux forcés et à 11,25 milliards de francs CFA d’amende.
Aux termes de ce contrat, Oxy a versé au Congo 150 millions de dollars qui devaient être remboursés sur la production des gisements off-shore Nkossa d’Elf Congo filiale de Totalfina et de Kitina, de la compagnie italienne Agip recherches.
Ces sanctions sont destinées à donner un exemple de moralisation de la gestion publique, car c’est la première fois qu’un responsable politique est condamné au Congo par la justice pour mauvaise gestion. «Ce contrat a été conclu dans des conditions d’opacité qui ne pouvaient servir que de sombres desseins» a estimé le procureur général de la République Gabriel Entcha Ebia, affirmant que ce procès contre l’ancien président congolais était celui «de la mal gouvernance» et «un procès contre les intellectuels arrogants». «La justice doit faire en sorte que les dirigeants en fonction soient mis en accusation s’il est établi des fautes de gestion», a-t-il poursuivi.
Sassou, grand favori de la présidentielle
Le président de la Haute Cour de Justice est allé plus loin affirmant que Pascal Lissouba avait trahi son serment constitutionnel «de sauvegarder les ressources naturelles» du pays. De son côté, Claudine Munari, l'ancienne directrice de cabinet de Pascal Lissouba, qui avait soutenu la signature de ce contrat, a assuré que l’ancien président n’avait pas eu le choix : «Elf avait refusé de lui prêter l’argent dont il avait besoin pour payer partiellement les arriérés de salaires des fonctionnaires et organiser les élections législatives», a-t-elle dit.
Pascal Lissouba vit aujourd’hui en exil au Royaume Uni, depuis qu’il a été chassé du pouvoir par l’actuel président Denis Sassou Nguesso après une sanglante guerre civile en 1997. A l’époque du contrat pétrolier, Sassou, alors membre de l’opposition, avait accusé Lissouba et ses proches de piller les ressources du pays.
Le verdict de la Haute Cour de Justice vient d’écarter Lissouba de la course à la présidentielle et d’un hypothétique retour aux affaires du pays. Un référendum sur le projet de nouvelle constitution est en effet prévu en janvier au Congo avant la tenue en mars prochain de l’élection présidentielle.
Quant à Bernard Kolélas, éphémère Premier ministre en 1997 et exilé en Côte d’Ivoire, il ne pourra pas non plus participer au processus électoral. Tenu pour responsable des violences armées au Congo, il a été condamné à la peine de mort par contumace. Et en l’absence de ces deux figures de l’opposition, le président Sassou Nguesso s’annonce comme le grand favori du scrutin.
par Sylvie Berruet
Article publié le 31/12/2001