Algérie
Chirac en Algérie :<br> un «contact amical»
C'est sous le signe de l'amitié algéro-française que les autorités algériennes ont placé la visite de six heures du président Chirac en Algérie, la première qu'effectue un président français depuis 1989.
De notre correspondant à Alger
Trop courte et pas du même niveau que celle du président Bouteflika en juin 2000 à Paris, cette visite n'en a pas moins revêtu un cachet particulier. Elle survient dans un contexte de détente bilatérale marqué notamment par l'expression de la solidarité française avec les victimes et sinistrés des tragiques inondations du 10 novembre dernier. Avec son homologue algérien, Jacques Chirac a tenu à appuyer cette solidarité en se rendant à Bab el Oued.
Dans ce quartier populaire de la capitale, durement éprouvé par la catastrophe avec près de 700 morts, le président Chirac a reçu un accueil très chaleureux. Le terrain lui était favorable, dans la mesure ou l'ambassadeur de France en Algérie avait été le premier diplomate à se rendre sur les lieux du sinistre, moins de 24 heures après la catastrophe. Ce geste avait été fortement apprécié par la population locale et à fortiori, aujourd'hui le déplacement, en personne, du président français. Des heures avant son arrivée, plusieurs centaines de personnes l'attendaient drapeaux français et algériens en main.
«Chirac, des visas !»
Ils arboraient aussi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Aussaresses = Gia = Ben Laden», >«Chirac, oui. Aussaresses, non», >«Vive l'amitié algéro-française », ou encore, "France - Algérie: histoire commune-avenir commun". Bain de foule, you-yous et vivas ont ponctué cette sortie présidentielle sur ce site martyre. Même si l'accueil était préparé avec minutie, cela n'a pas empêché des voix isolées et spontanées de crier «Chirac, des visas !». Au delà de cette doléance partagée par de nombreux jeunes algériens généralement candidats à l'immigration, cette visite de Jacques Chirac est allée droit au coeur des habitants de Bab el 0ued.
A coté de ce capital de sympathie engrangé, le président a exprimé «la disponibilité de la France à contribuer à l'équipement de l'hôpital Maillot (Bab el Oued), à la résorption de l'habitat précaire et à la modernisation des réseaux de distribution d'eau». Au cours de cette visite éclair qu'il a qualifié de «contact amical», il a eu deux entretiens politiques avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Au menu: la situation internationale après les attentats du 11 septembre dernier, la lutte anti-terroriste, le Proche Orient et les relations bilatérales. Ces échanges de vues ne se sont pas soldées par l'annonce de quelque décision commune. Mais, le président Chirac a fait savoir lors d'une conférence de presse que «la lutte anti-terroriste doit être globale» et que «la coopération entre Alger et Paris, dans ce domaine se renforce».
Dans la foulée, Jacques Chirac a reconnu que les critiques algériennes au sujet de l'existence de bases arrières du terrorisme en Europe étaient fondées. Il a ainsi donné satisfaction aux autorités algériennes qui avaient fait de ce volet anti-terroriste leur cheval de bataille. Toutefois, à contre courant des estimations politico-médiatiques locales, le président Chirac a noté que les relations bilatérales, notamment économiques, sont en constante évolution. Quant à sa perception de la place stratégique de l'Algérie, il a estimé que c'est «un pays pivot au Maghreb» en relevant que les négociations entre l'Algérie et l'Union Européenne sont sur le point d'aboutir. Très probablement avant l'entrée en vigueur de l'euro, en janvier prochain.
Trop courte et pas du même niveau que celle du président Bouteflika en juin 2000 à Paris, cette visite n'en a pas moins revêtu un cachet particulier. Elle survient dans un contexte de détente bilatérale marqué notamment par l'expression de la solidarité française avec les victimes et sinistrés des tragiques inondations du 10 novembre dernier. Avec son homologue algérien, Jacques Chirac a tenu à appuyer cette solidarité en se rendant à Bab el Oued.
Dans ce quartier populaire de la capitale, durement éprouvé par la catastrophe avec près de 700 morts, le président Chirac a reçu un accueil très chaleureux. Le terrain lui était favorable, dans la mesure ou l'ambassadeur de France en Algérie avait été le premier diplomate à se rendre sur les lieux du sinistre, moins de 24 heures après la catastrophe. Ce geste avait été fortement apprécié par la population locale et à fortiori, aujourd'hui le déplacement, en personne, du président français. Des heures avant son arrivée, plusieurs centaines de personnes l'attendaient drapeaux français et algériens en main.
«Chirac, des visas !»
Ils arboraient aussi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Aussaresses = Gia = Ben Laden», >«Chirac, oui. Aussaresses, non», >«Vive l'amitié algéro-française », ou encore, "France - Algérie: histoire commune-avenir commun". Bain de foule, you-yous et vivas ont ponctué cette sortie présidentielle sur ce site martyre. Même si l'accueil était préparé avec minutie, cela n'a pas empêché des voix isolées et spontanées de crier «Chirac, des visas !». Au delà de cette doléance partagée par de nombreux jeunes algériens généralement candidats à l'immigration, cette visite de Jacques Chirac est allée droit au coeur des habitants de Bab el 0ued.
A coté de ce capital de sympathie engrangé, le président a exprimé «la disponibilité de la France à contribuer à l'équipement de l'hôpital Maillot (Bab el Oued), à la résorption de l'habitat précaire et à la modernisation des réseaux de distribution d'eau». Au cours de cette visite éclair qu'il a qualifié de «contact amical», il a eu deux entretiens politiques avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Au menu: la situation internationale après les attentats du 11 septembre dernier, la lutte anti-terroriste, le Proche Orient et les relations bilatérales. Ces échanges de vues ne se sont pas soldées par l'annonce de quelque décision commune. Mais, le président Chirac a fait savoir lors d'une conférence de presse que «la lutte anti-terroriste doit être globale» et que «la coopération entre Alger et Paris, dans ce domaine se renforce».
Dans la foulée, Jacques Chirac a reconnu que les critiques algériennes au sujet de l'existence de bases arrières du terrorisme en Europe étaient fondées. Il a ainsi donné satisfaction aux autorités algériennes qui avaient fait de ce volet anti-terroriste leur cheval de bataille. Toutefois, à contre courant des estimations politico-médiatiques locales, le président Chirac a noté que les relations bilatérales, notamment économiques, sont en constante évolution. Quant à sa perception de la place stratégique de l'Algérie, il a estimé que c'est «un pays pivot au Maghreb» en relevant que les négociations entre l'Algérie et l'Union Européenne sont sur le point d'aboutir. Très probablement avant l'entrée en vigueur de l'euro, en janvier prochain.
par Belkacem Kolli
Article publié le 02/12/2001