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Angolagate

Pierre Falcone remis en liberté

L’homme d’affaires poursuivi pour un trafic d’armes présumé vers l’Angola est sorti de prison le 1er décembre. Il devra cependant s’acquitter d’une caution record de 105 millions de francs. Toujours mis en examen pour «commerce illicite d’armes, trafic d’influence, abus de biens sociaux et fraude fiscale», il lui est interdit de quitter Paris.
Il sera resté un an en prison. Douze mois après son incarcération dans l’affaire du trafic d’armes présumé vers l’Angola, Pierre Falcone, considéré comme le personnage central du dossier, a été remis en liberté le 1er décembre 2001, en vertu de la loi sur la présomption d’innocence. Samedi dernier à 8h00, heure française, l’homme d’affaires est sorti discrètement de la prison de Fleury-Mérogis mais n’était pas en mesure de s’exprimer : «il n’était pas en état» a indiqué Maître Christian Charrière-Bournazel. «Ca a été une période de sa vie terrible, son père est mort pendant sa détention» a expliqué son avocat pour qui son client «a été victime d’une machination, un terrorisme judiciaire. Il y avait une affaire Falcone, aujourd’hui c’est une autre affaire qui commence, celle qui va l’opposer à une institution judiciaire qui devient folle».

Le milliardaire, de nationalité française, dirigeant de la société Brenco, qui avait été écroué à la prison de la Santé, le 1er décembre 2000, est soupçonné d’avoir vendu en 1993 et 1994 au régime angolais, sans autorisation officielle des autorités françaises, pour environ 550 millions de dollars d’armes, provenant d’Europe de l’Est.

Le fisc aux trousses de Pierre Falcone

105 millions de francs (16 millions d’euros) c’est la somme colossale - dont le versement pourra être effectué en plusieurs fois - dont va devoir s’acquitter l’homme d’affaires. Un montant fixé par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez, avant sa sortie de prison. Les magistrats, dans le cadre du contrôle judiciaire, lui ont par ailleurs retiré son passeport, interdit de quitter Paris, d’administrer une société et de rencontrer toutes les autres personnes impliquées dans l’affaire y compris le président angolais Eduardo dos Santos, avec lequel Pierre Falcone a conclu la vente d’armes litigieuse.

Outre les poursuites pour commerce illégal d’armes, Pierre Falcone a maille à partir avec le fisc français qui a estimé qu’un chiffre d’affaires global de 2,7 milliards de francs avec l’Angola lui avait été caché dont la vente d’armes effectuée en 1993 pour 550 millions de francs. Sont également mis en examen dans cette affaire en raison des relations qu’ils auraient entretenues avec Pierre Falcone : Jean-Christophe Mitterrand, fils de l’ancien président français, Jacques Attali, son ancien conseiller spécial, Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur et député européen ainsi que le bras-droit de ce dernier, Jean-Charles Marchiani.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 03/12/2001