Argentine
La revanche de Duhalde
Eduardo Duhalde a été élu président de la République argentine. Il devrait former un gouvernement d'union nationale dans les tous prochains jours. Il a annoncé la fin de la politique de partié entre le peso et le dollar et confirmé le moratoire sur la dette publique.
C’est le grand retour aux affaires d’Eduardo Duhalde. Deux ans après avoir été battu à plate couture à la présidentielle par le radical Fernando de la Rua, ce pilier du parti justicialiste a été élu à une large majorité à la présidence argentine par les deux chambres réunies en Congrès.
A soixante ans, Eduardo Duhalde, avocat et professeur de droit public, bénéficie d’une longue expérience politique aux postes les plus variés. Maire dès 1973 de Lomas de Zamora, une ville réputée difficile, député en 1987, il a ensuite été vice-président de l’Assemblée et président du comité directeur du parti justicialiste. En 1989, il est le colistier de Carlos Menem lors de la campagne présidentielle, et il accède au poste de vice-président. Mais deux ans plus tard, Duhalde rompt avec Carlos Menem et abandonne ses fonctions. Les deux hommes en garderont une forte inimitié. Après sa démission, Duhalde rebondit dans la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays (13 millions d’habitants), où il se fait élire gouverneur. Mais en 1999, sa tentative pour conquérir la présidence argentine se solde par un échec : l’Argentine fatiguée de dix ans de ménémisme désavoue massivement les péronistes et offre la Casa Rosada à Fernando de la Rua.
Elu sénateur aux élections d’octobre, qui renvoient une majorité péroniste dans les deux chambres, Eduardo Duhalde avait toujours proclamé qu’il ne voulait plus exercer la fonction présidentielle. Il le répétait encore la semaine dernière, quand la rue a obtenu la démission de De la Rua. Au contraire, Duhalde se prononçait en faveur de la candidature de l’influent Carlos Ruckauf, son successeur à la tête de la province de Buenos Aires. La donne a changé ce lundi avec la démission du président Saà, pulvérisé en un temps record par le mécontentement populaire et les divisions au sein du parti péroniste.
Annulation des élections anticipées
Politicien expérimenté et fin stratège, Duhalde devrait faire l’objet d’un large consensus dans la classe politique argentine. D’ores et déjà, il s'est engagé à former un gouvernement d'union nationale associant les radicaux et le parti du centre-gauche du Frepaso. Par contre, il devra composer avec l’hostilité persistante des ménémistes. Carlos Menem et ses partisans, minoritaires au sein du parti justicialiste, ne cachent pas leur volonté de revenir aux affaires et ne ménagent pas leurs critiques envers lui.
Le nouveau président a aussitôt confirmé le moratoire sur la dette annoncé par son prédécesseur malchanceux Adolfo Rodriguez Saà. Il a également annoncé que la politique de parité entre le peso et le dollar appliquée depuis 10 ans avait vécu.
Eduardo Duhalde devrait bénéficier de temps pour sortir l’Argentine du chaos : il a été élu jusqu'à la fin 2003, date à laquelle le mandat du président De la Rua aurait du s’achever. En effet, l’annulation des élections anticipées du 3 mars prochain a fait l’objet d’un large consensus: comme l’avait expliqué le chef du parti radical Fédérico Storani : «Organiser une élection dans le climat actuel (aurait été) pure folie».
A soixante ans, Eduardo Duhalde, avocat et professeur de droit public, bénéficie d’une longue expérience politique aux postes les plus variés. Maire dès 1973 de Lomas de Zamora, une ville réputée difficile, député en 1987, il a ensuite été vice-président de l’Assemblée et président du comité directeur du parti justicialiste. En 1989, il est le colistier de Carlos Menem lors de la campagne présidentielle, et il accède au poste de vice-président. Mais deux ans plus tard, Duhalde rompt avec Carlos Menem et abandonne ses fonctions. Les deux hommes en garderont une forte inimitié. Après sa démission, Duhalde rebondit dans la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays (13 millions d’habitants), où il se fait élire gouverneur. Mais en 1999, sa tentative pour conquérir la présidence argentine se solde par un échec : l’Argentine fatiguée de dix ans de ménémisme désavoue massivement les péronistes et offre la Casa Rosada à Fernando de la Rua.
Elu sénateur aux élections d’octobre, qui renvoient une majorité péroniste dans les deux chambres, Eduardo Duhalde avait toujours proclamé qu’il ne voulait plus exercer la fonction présidentielle. Il le répétait encore la semaine dernière, quand la rue a obtenu la démission de De la Rua. Au contraire, Duhalde se prononçait en faveur de la candidature de l’influent Carlos Ruckauf, son successeur à la tête de la province de Buenos Aires. La donne a changé ce lundi avec la démission du président Saà, pulvérisé en un temps record par le mécontentement populaire et les divisions au sein du parti péroniste.
Annulation des élections anticipées
Politicien expérimenté et fin stratège, Duhalde devrait faire l’objet d’un large consensus dans la classe politique argentine. D’ores et déjà, il s'est engagé à former un gouvernement d'union nationale associant les radicaux et le parti du centre-gauche du Frepaso. Par contre, il devra composer avec l’hostilité persistante des ménémistes. Carlos Menem et ses partisans, minoritaires au sein du parti justicialiste, ne cachent pas leur volonté de revenir aux affaires et ne ménagent pas leurs critiques envers lui.
Le nouveau président a aussitôt confirmé le moratoire sur la dette annoncé par son prédécesseur malchanceux Adolfo Rodriguez Saà. Il a également annoncé que la politique de parité entre le peso et le dollar appliquée depuis 10 ans avait vécu.
Eduardo Duhalde devrait bénéficier de temps pour sortir l’Argentine du chaos : il a été élu jusqu'à la fin 2003, date à laquelle le mandat du président De la Rua aurait du s’achever. En effet, l’annulation des élections anticipées du 3 mars prochain a fait l’objet d’un large consensus: comme l’avait expliqué le chef du parti radical Fédérico Storani : «Organiser une élection dans le climat actuel (aurait été) pure folie».
par Nicolas Sur
Article publié le 01/01/2002