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Proche-Orient

La trêve bafouée

Regain de tension au Proche-Orient après une attaque meurtrière du Hamas contre une position israélienne mercredi. La timide reprise de dialogue qui semblait s’amorcer entre les deux parties semble compromise. Le scénario attaque-riposte n’a pas dérogé à la règle avec des représailles israéliennes jeudi matin. Et l’affaire du Karine A, ce bateau soupçonné de transporter des armes à destination des Palestiniens n’arrange rien.
La semaine d’accalmie que connaissait le Proche-Orient relevait du miracle. Fragile, elle a volé en éclats après la sanglante attaque menée par deux Palestiniens, mercredi. Ceux-ci ont tué quatre soldats israéliens avant d’être eux-mêmes abattus. L’attaque a été revendiquée par le mouvement radical Hamas.

Cet assaut contre une position de Tsahal dans la bande de Gaza, le premier mené par le mouvement radical depuis l’annonce le 21 décembre dernier de son ralliement à l’appel de Yasser Arafat à l’arrêt des opérations armées, a brisé la trêve relative qui avait redonné l’espoir d’un dialogue entre les deux parties depuis le début de la deuxième Intifada, il y a quinze mois.

C’est avant l’aube mercredi que deux Palestiniens du Hamas, portant des uniformes de la police palestinienne, ont attaqué une position proche du kibboutz de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, non loin de la ville de Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Ils ont franchi la clôture frontalière et tué quatre militaires israéliens avant d’être abattus à leur tour. Ce raid a été qualifié de «très grave» par le Premier ministre israélien. Ariel Sharon a affirmé que cet incident «illustrait parfaitement la ligne d’action de l’Autorité palestinienne» et qu’il aurait de «graves répercussions diplomatiques».

La paix sous les décombres

Survenue en pleine «affaire» du Karine A, ce bateau intercepté par Israël en Mer Rouge et soupçonné de transporter des armes de provenance iranienne à destination des Palestiniens, l’attaque du Hamas a été vivement condamnée par les Etats-Unis. Le porte-parole de la Maison Blanche a exhorté Yasser Arafat «à prendre des mesures immédiates pour arrêter les dirigeants terroristes et démanteler les réseaux de la terreur présents dans la région».

Cet assaut tombe plutôt mal pour Washington qui tentait de profiter de cette accalmie pour relancer les efforts de son émissaire Anthony Zinni, en vue d’un cessez-le-feu durable et de la reprise d’un dialogue politique. Dimanche dernier, il était parvenu à organiser une réunion de sécurité entre les deux camps.

Les représailles israéliennes n’ont pas tardé et jeudi matin, des bulldozers de l’armée, appuyés par six chars, ont réduit à l’état de ruines une trentaine de maisons dans la ville de Rafah, proche de la frontière égyptienne. Des femmes, des hommes et des enfants ont juste eu le temps de fuir leurs maison en catastrophe et tentaient vainement de retrouver leurs biens dans les décombres.




par Sylvie  Berruet

Article publié le 10/01/2002