Attentats : la riposte
Les bombardements américains ont tué des civils
Un village de la province de Paktia, dans l'est de l'Afghanistan, a été la cible de bombardements réalisés par les forces américaines ce week-end. Plusieurs dizaines de civils auraient été tués au cours de cette attaque. La traque des combattants d’Al Qaïda se poursuit avec son lot de «dégâts collatéraux».
«Si des personnes innocentes ont été tuées… ce serait certainement une tragédie». Pour le commandant Bill Harrison, porte-parole militaire américain, qui réagissait à l’annonce de l’Agence Afghan Islamic Press selon laquelle une vague de bombardements, menée par des appareils américains sur le village de Niazi Qala, aurait fait entre soixante-dix et cent victimes civiles ce week-end, il s’agissait pourtant d’une frappe nécessaire. Selon les informations américaines, les combattants d’Al Qaïda avaient investi des maisons du centre du village pour en faire des caches d’armes. Les frappes visaient donc à détruire ce qui était devenu «un objectif militaire légitime» malgré la proximité de populations civiles. Pour le commandant Harrison, refusant toute mise en cause de la poursuite des frappes en Afghanistan, la responsabilité «directe» des bavures incombe avant tout aux membres d’Al Qaïda, qui se réfugient au milieu des civils pour se protéger, sans tenir compte des risques qu’ils leur font courir. Les Etats-Unis regrettent les dégâts collatéraux mais poursuivent sans état d’âme la traque des terroristes liés à Oussama Ben Laden, l’objectif avancé au début de leur intervention en Afghanistan, qui n’a pas encore été totalement atteint. Alors qu’une force internationale (ISAF) se met en place pour aider la pacification du pays, les bombardements ciblés risquent donc continuer.
«Un objectif militaire légitime»
Ce nouvel incident et les justifications avancées par les responsables américains ont relancé la polémique sur la nécessité de poursuivre ces frappes aériennes. Malgré certaines réticences, la plupart des membres du gouvernement intérimaire, mis en place en Afghanistan après la chute des Taliban, ont pourtant apporté leur soutien à la stratégie américaine. Amanullah Zadran, ministre des Affaires frontalières, a ainsi affirmé : «Je ne soutiens pas les bombardements [de victimes innocentes] mais il n’y avait pas d’autre choix. Cela aurait été risqué par voie terrestre… Il n’y avait aucune intention de tuer des victimes innocentes». Le Dr Abdullah Abdullah, ministre des Affaires étrangères, a quant à lui souhaité que les bombardements, commencés le 7 octobre par les Américains, se poursuivent aussi longtemps que des «poches terroristes» existeront en Afghanistan. Même le ministre de la Défense, le général Mohamed Fahim, a fini par se ranger à l’avis des Américains et a accepté la perspective de la poursuite des raids alors qu’il avait demandé, dans un premier temps, leur arrêt dès cette semaine.
Des sources afghanes ont fait état de plusieurs autres bavures de ce type ces derniers jours. Un convoi aurait ainsi été pris pour cible, le 20 décembre, dans la même région de Paktia à l’est de l’Afghanistan. Une soixantaine de civils auraient péri alors que, selon des témoins, aucun terroriste d’Al Qaïda ne s’était infiltré dans ce groupe. Cette affirmation a été aussitôt démentie par le Pentagone selon lequel des dirigeants ennemis se trouvaient bien dans le convoi bombardé. Même cause, même effet dans le village de Naka sur lequel l’aviation américaine a aussi mené des raids pour éliminer un chef taliban qui y avait trouvé refuge. Selon les villageois, quarante civils auraient péri.
«Un objectif militaire légitime»
Ce nouvel incident et les justifications avancées par les responsables américains ont relancé la polémique sur la nécessité de poursuivre ces frappes aériennes. Malgré certaines réticences, la plupart des membres du gouvernement intérimaire, mis en place en Afghanistan après la chute des Taliban, ont pourtant apporté leur soutien à la stratégie américaine. Amanullah Zadran, ministre des Affaires frontalières, a ainsi affirmé : «Je ne soutiens pas les bombardements [de victimes innocentes] mais il n’y avait pas d’autre choix. Cela aurait été risqué par voie terrestre… Il n’y avait aucune intention de tuer des victimes innocentes». Le Dr Abdullah Abdullah, ministre des Affaires étrangères, a quant à lui souhaité que les bombardements, commencés le 7 octobre par les Américains, se poursuivent aussi longtemps que des «poches terroristes» existeront en Afghanistan. Même le ministre de la Défense, le général Mohamed Fahim, a fini par se ranger à l’avis des Américains et a accepté la perspective de la poursuite des raids alors qu’il avait demandé, dans un premier temps, leur arrêt dès cette semaine.
Des sources afghanes ont fait état de plusieurs autres bavures de ce type ces derniers jours. Un convoi aurait ainsi été pris pour cible, le 20 décembre, dans la même région de Paktia à l’est de l’Afghanistan. Une soixantaine de civils auraient péri alors que, selon des témoins, aucun terroriste d’Al Qaïda ne s’était infiltré dans ce groupe. Cette affirmation a été aussitôt démentie par le Pentagone selon lequel des dirigeants ennemis se trouvaient bien dans le convoi bombardé. Même cause, même effet dans le village de Naka sur lequel l’aviation américaine a aussi mené des raids pour éliminer un chef taliban qui y avait trouvé refuge. Selon les villageois, quarante civils auraient péri.
par Valérie Gas
Article publié le 01/01/2002