Proche-Orient
Médiation sud-africaine
Des représentants israéliens et palestiniens se sont rencontrés en Afrique du Sud. Au moment où le dialogue semble impossible entre les adversaires proche-orientaux, le pays de Nelson Mandela veut les faire profiter de son expérience.
i>De notre correspondante en Afrique du Sud
Manifestement, Frederik De Klerk n’est pas le seul à croire que l’Afrique du Sud a quelque chose à apporter au monde A la tête de la fondation qui porte son nom, l’ancien président sud-africain ambitionne d’aider toutes les «sociétés divisées» à panser leurs plaies. Les trésors de pragmatisme déployés entre 1990 et 1994, lors de la négociation d’une transition pacifique que tout le monde a ensuite qualifiée de «miracle», pourraient bien servir à d’autres, désormais. C’est ce qu’a voulu tenter Thabo Mbeki, l’actuel président sud-africain, en accueillant du 9 au 11 janvier dernier des délégations israélienne et palestinienne fortes chacune de huit personnes. Objectif : «créer un contexte favorable à la relance des pourparlers de paix».
Dans un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité, Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien, a rencontré pendant trois jours Yossi Beilin, ancien ministre de la Justice du gouvernement travailliste précédent et Abraham Burg, président travailliste de la Knesset, le parlement israélien. Les autorités sud-africaines ont expliqué que l’absence de représentants du gouvernement actuel d’Israël avait été suggérée par Yossi Beilin lui-même, lors d’une rencontre avec Thabo Mbeki en août 2001. Les discussions informelles abritées par l’Afrique du Sud ne découlant pas d’une initiative inter-gouvernementale, il a été convenu que les huit ministres et ministres délégués de l’Afrique du Sud présents au cours de la «retraite présidentielle» organisée par Thabo Mbeki sur le Proche-Orient ne participent qu’en qualité de simples citoyens sud-africains.
La diplomatie de Thabo Mbeki ne se cantonne pas à l’Afrique
Plusieurs anciens dirigeants de l’apartheid ont également été conviés, pour le rôle déterminant qu’ils ont joué dans les négociations avec le Congrès national africain (ANC) après la libération de Nelson Mandela. Parmi eux, Pik Botha, ancien ministre des Affaires étrangères, Roelf Meyer, ancien ministre du Développement constitutionnel et Leon Wessels, le premier ministre du Parti national (NP) à avoir présenté des excuses publiques pour l’apartheid, dès 1990.
Alors que le bras droit de Thabo Mbeki, le ministre des Affaires présidentielles, Essop Pahad, évoquait le 10 janvier lors d’un séjour en Inde une Afrique du Sud «amie du monde et oeuvrant pour la paix», Pretoria a tenté de rassurer sur ses ambitions. Pas question de «voler la vedette aux États-Unis», a déclaré le propre frère d’Essop Pahad, Aziz, ministre délégué aux Affaires étrangères. «La retraite présidentielle n’est pas une nouvelle initiative de paix, mais vise à appuyer les initiatives existantes», a-t-il précisé.
Pour le gouvernement de l’ANC, il s’agit d’abord et avant tout de partager une expérience qui a réussi à mettre fin à un cycle de violence qui menaçait, il n’y a pas dix ans, de dégénérer en guerre civile. En quête d’un leadership à l’échelle du continent africain, certes, Thabo Mbeki montre par ailleurs qu’il n’entend pas se cantonner à l’Afrique. Il s’apprête à accueillir à Sun City les pourparlers inter-congolais, fin janvier, et ne manque pas une occasion de rappeler que la médiation de Nelson Mandela au Burundi a abouti à la formation d’un gouvernement de transition. Dans ce pays, des troupes sud-africaines de maintien de la paix se sont déployées pour la première fois, en décembre dernier. Enfin, le premier sommet de la nouvelle Union africaine (UA, ex-OUA) se tiendra en Afrique du Sud cette année.
Sur le dossier du Proche Orient, attentivement suivi en Afrique du Sud, l’initiative originale de Thabo Mbeki s’inscrit dans le droit fil de «l’après-Durban». Le successeur de Nelson Mandela récolte les fruits d’un périlleux exercice diplomatique qui a consisté, en août dernier à Durban, à sauver la première Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme. L’Afrique du Sud s’en est sortie la tête haute, étant parvenue, grâce aux efforts déployés par Thabo Mbeki pendant des nuits entières de tractations, à un compromis final sur Israël que beaucoup pensaient impossible.
Manifestement, Frederik De Klerk n’est pas le seul à croire que l’Afrique du Sud a quelque chose à apporter au monde A la tête de la fondation qui porte son nom, l’ancien président sud-africain ambitionne d’aider toutes les «sociétés divisées» à panser leurs plaies. Les trésors de pragmatisme déployés entre 1990 et 1994, lors de la négociation d’une transition pacifique que tout le monde a ensuite qualifiée de «miracle», pourraient bien servir à d’autres, désormais. C’est ce qu’a voulu tenter Thabo Mbeki, l’actuel président sud-africain, en accueillant du 9 au 11 janvier dernier des délégations israélienne et palestinienne fortes chacune de huit personnes. Objectif : «créer un contexte favorable à la relance des pourparlers de paix».
Dans un lieu tenu secret pour des raisons de sécurité, Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien, a rencontré pendant trois jours Yossi Beilin, ancien ministre de la Justice du gouvernement travailliste précédent et Abraham Burg, président travailliste de la Knesset, le parlement israélien. Les autorités sud-africaines ont expliqué que l’absence de représentants du gouvernement actuel d’Israël avait été suggérée par Yossi Beilin lui-même, lors d’une rencontre avec Thabo Mbeki en août 2001. Les discussions informelles abritées par l’Afrique du Sud ne découlant pas d’une initiative inter-gouvernementale, il a été convenu que les huit ministres et ministres délégués de l’Afrique du Sud présents au cours de la «retraite présidentielle» organisée par Thabo Mbeki sur le Proche-Orient ne participent qu’en qualité de simples citoyens sud-africains.
La diplomatie de Thabo Mbeki ne se cantonne pas à l’Afrique
Plusieurs anciens dirigeants de l’apartheid ont également été conviés, pour le rôle déterminant qu’ils ont joué dans les négociations avec le Congrès national africain (ANC) après la libération de Nelson Mandela. Parmi eux, Pik Botha, ancien ministre des Affaires étrangères, Roelf Meyer, ancien ministre du Développement constitutionnel et Leon Wessels, le premier ministre du Parti national (NP) à avoir présenté des excuses publiques pour l’apartheid, dès 1990.
Alors que le bras droit de Thabo Mbeki, le ministre des Affaires présidentielles, Essop Pahad, évoquait le 10 janvier lors d’un séjour en Inde une Afrique du Sud «amie du monde et oeuvrant pour la paix», Pretoria a tenté de rassurer sur ses ambitions. Pas question de «voler la vedette aux États-Unis», a déclaré le propre frère d’Essop Pahad, Aziz, ministre délégué aux Affaires étrangères. «La retraite présidentielle n’est pas une nouvelle initiative de paix, mais vise à appuyer les initiatives existantes», a-t-il précisé.
Pour le gouvernement de l’ANC, il s’agit d’abord et avant tout de partager une expérience qui a réussi à mettre fin à un cycle de violence qui menaçait, il n’y a pas dix ans, de dégénérer en guerre civile. En quête d’un leadership à l’échelle du continent africain, certes, Thabo Mbeki montre par ailleurs qu’il n’entend pas se cantonner à l’Afrique. Il s’apprête à accueillir à Sun City les pourparlers inter-congolais, fin janvier, et ne manque pas une occasion de rappeler que la médiation de Nelson Mandela au Burundi a abouti à la formation d’un gouvernement de transition. Dans ce pays, des troupes sud-africaines de maintien de la paix se sont déployées pour la première fois, en décembre dernier. Enfin, le premier sommet de la nouvelle Union africaine (UA, ex-OUA) se tiendra en Afrique du Sud cette année.
Sur le dossier du Proche Orient, attentivement suivi en Afrique du Sud, l’initiative originale de Thabo Mbeki s’inscrit dans le droit fil de «l’après-Durban». Le successeur de Nelson Mandela récolte les fruits d’un périlleux exercice diplomatique qui a consisté, en août dernier à Durban, à sauver la première Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme. L’Afrique du Sud s’en est sortie la tête haute, étant parvenue, grâce aux efforts déployés par Thabo Mbeki pendant des nuits entières de tractations, à un compromis final sur Israël que beaucoup pensaient impossible.
par Sabine Cessou
Article publié le 12/01/2002