Proche-Orient
Crise au sommet
Polémique en Israël après la destruction d'habitations à Rafah, dans la bande de Gaza. L'armée israélienne avait fait démolir ces maisons jeudi dernier en représailles à une attaque menée par le Hamas contre Tsahal la veille et au cours de laquelle quatre militaires israéliens avaient trouvé la mort. Cette polémique provoque de nouvelles tensions entre la droite et la gauche israélienne alors que les chances d’une trêve semblent s’être envolées.
Plus d'une vingtaine de maisons ont été détruites à l'aube jeudi matin par des chars appuyés par des bulldozers de l'armée israélienne. Les engins ont démoli ces habitations (une vingtaine pour le gouvernement, une cinquantaine selon les mouvements pacifistes) du camp de réfugiés de Rafah, à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza. Les critiques ont été vives parmi la presse et certains ministres. Au sein même du gouvernement d'union nationale, des ministres travaillistes ont émis des réserves. «Je suppose que l’armée a de bonnes raisons de détruire des maisons (…) mais Israël ne peut se permettre de frapper à l’aveuglette», a déclaré le ministre des Sciences et de la culture, le général de réserve Matan Vilnaï.
Pour le quotidien Haaretz, il s’agit d’un acte «d’aveugle cruauté». «Ce qui s’est passé dans le camp de réfugiés de Rafah est un acte de destruction gratuit, qui est honteux pour l’armée israélienne et les Israéliens» écrit son analyste militaire Zeev Schiff.
Certaines organisations humanitaires ont élevé la voix après ces démolitions affirmant qu'elles avaient laissé quelque 500 personnes sans abri. Dimanche soir, plusieurs dizaines de militants du mouvement pacifiste israélien «La Paix maintenant» ont manifesté à Tel Aviv devant les bureaux du ministère israélien de la Défense contre cette opération. «Notre gouvernement a perdu toute conscience morale et ses ordres illégaux nous impliquent tous et particulièrement nos jeunes militaires» ont affirmé les pacifistes dans un communiqué.
La trêve envolée
Après cette controverse, le chef de la diplomatie israélienne, le travailliste Shimon Peres a annoncé lundi qu’Israël mettait un terme à la destruction des maisons dans les territoires. La veille le Premier ministre Ariel Sharon avait justifié ces destructions, affirmant que ces maisons étaient utilisées par l’Autorité palestinienne pour le trafic d’armes. Les dirigeants israéliens accusent l’Autorité palestinienne de complicité avec l’Iran dans l’affaire du Karine A, ce navire arraisonné en Mer Rouge par Israël et qui aurait transporté des armes à destination des Palestiniens.
Selon l’armée israélienne, la destruction de maisons à Rafah visait à démolir un système de tunnels utilisés pour le trafic d’armes d’Egypte vers la bande de Gaza. «L’Autorité palestinienne a entrepris un vaste effort pour introduire clandestinement des armes à travers nos frontières», avait affirmé Ariel Sharon. Il avait également annoncé qu’il envisageait d’élargir la bande frontalière contrôlée par l’armée israélienne afin de remédier à la situation.
Pour enfoncer le clou, le ministre de la Défense s’est dit prêt à envoyer des caravanes à Rafah si des familles avaient besoin d’un toit, reconnaissant ainsi implicitement que ces maisons étaient bel et bien habitées. De son côté, le chef de la diplomatie espagnole, Josep Piqué, dont le pays préside l’Union européenne a qualifié cette opération d’«injustifiable».
Cette crise au sein de l’appareil politique d’Israël pourrait définitivement enterrer l’amorce de trêve déjà mise à mal par le Hamas et que tente de sauver l’émissaire des Etats-Unis, le général Zinni. Celui-ci doit reprendre sa mission de médiation au Proche Orient où il est de nouveau attendu aux alentours du 18 janvier prochain.
Pour le quotidien Haaretz, il s’agit d’un acte «d’aveugle cruauté». «Ce qui s’est passé dans le camp de réfugiés de Rafah est un acte de destruction gratuit, qui est honteux pour l’armée israélienne et les Israéliens» écrit son analyste militaire Zeev Schiff.
Certaines organisations humanitaires ont élevé la voix après ces démolitions affirmant qu'elles avaient laissé quelque 500 personnes sans abri. Dimanche soir, plusieurs dizaines de militants du mouvement pacifiste israélien «La Paix maintenant» ont manifesté à Tel Aviv devant les bureaux du ministère israélien de la Défense contre cette opération. «Notre gouvernement a perdu toute conscience morale et ses ordres illégaux nous impliquent tous et particulièrement nos jeunes militaires» ont affirmé les pacifistes dans un communiqué.
La trêve envolée
Après cette controverse, le chef de la diplomatie israélienne, le travailliste Shimon Peres a annoncé lundi qu’Israël mettait un terme à la destruction des maisons dans les territoires. La veille le Premier ministre Ariel Sharon avait justifié ces destructions, affirmant que ces maisons étaient utilisées par l’Autorité palestinienne pour le trafic d’armes. Les dirigeants israéliens accusent l’Autorité palestinienne de complicité avec l’Iran dans l’affaire du Karine A, ce navire arraisonné en Mer Rouge par Israël et qui aurait transporté des armes à destination des Palestiniens.
Selon l’armée israélienne, la destruction de maisons à Rafah visait à démolir un système de tunnels utilisés pour le trafic d’armes d’Egypte vers la bande de Gaza. «L’Autorité palestinienne a entrepris un vaste effort pour introduire clandestinement des armes à travers nos frontières», avait affirmé Ariel Sharon. Il avait également annoncé qu’il envisageait d’élargir la bande frontalière contrôlée par l’armée israélienne afin de remédier à la situation.
Pour enfoncer le clou, le ministre de la Défense s’est dit prêt à envoyer des caravanes à Rafah si des familles avaient besoin d’un toit, reconnaissant ainsi implicitement que ces maisons étaient bel et bien habitées. De son côté, le chef de la diplomatie espagnole, Josep Piqué, dont le pays préside l’Union européenne a qualifié cette opération d’«injustifiable».
Cette crise au sein de l’appareil politique d’Israël pourrait définitivement enterrer l’amorce de trêve déjà mise à mal par le Hamas et que tente de sauver l’émissaire des Etats-Unis, le général Zinni. Celui-ci doit reprendre sa mission de médiation au Proche Orient où il est de nouveau attendu aux alentours du 18 janvier prochain.
par Sylvie Berruet
Article publié le 14/01/2002