Argentine
Dévaluation "d'urgence publique"
Le programme d'urgence économique du président Duhalde va donner pouvoir au gouvernement de mettre fin à la parité entre le peso et le dollar. Des mesures pour adoucir les effets de la dévaluation sur la population l'accompagneront.
Le tabou de la dévaluation est tombé. Elle était attendue depuis des années, redoutée par l’immense majorité des Argentins. Refusée, la semaine dernière encore, lors de son bref passage à la Casa Rodada, par le président Saà. Mais son successeur, Eduardo Duhalde, à peine élu, n’avait pas caché qu’elle était incontournable. Elle sera effective dans les tous prochains jours, après l’adoption par les députés et les sénateurs d’une loi "d'urgence publique en matière économique, financière et de changes" donnant pouvoir au gouvernement de modifier la relation de change entre le peso et les devises étrangères". En clair, sortir de la parité entre le peso et le dollar, adoptée il y a dix ans.
Concrètement, le peso devrait être dévalué de 30 à 40% par rapport au dollar. Cette mesure devrait avoir des effets bénéfiques sur l’économie, notamment sur les exportations, dans la mesure où la compétitivité des entreprises argentines avait été détruite par la surévaluation de la monnaie. Un système de change à double vitesse devrait également être mis en place : pour les opérations de commerce extérieur (les importations et les exportations), le taux de change restera fixe à 1,3 ou 1,4 peso pour un dollar. Pour le reste de l’économie, le taux de change deviendrait flottant et serait déterminé par le jeu de l’offre et de la demande.
Contrôle des prix
Dans le même temps, le nouveau gouvernement va prendre une série de mesures destinées à adoucir les effets de la dévaluation sur une population excédée. De plus, le gouvernement a dû renoncer à ce que les dépôts bancaires des entreprises et des particuliers soient convertis en pesos.
Il a également affirmé qu’un contrôle des prix des biens et des services serait décrété pour enrayer la spirale de l’inflation. En effet, alors que la dévaluation n’est toujours pas officielle, elle a été largement anticipée : dès jeudi, les prix ont commencé à s’afficher à la hausse à Buenos Aires. La farine, par exemple, dans la mesure où l’industrie meunière achète le blé en dollar. D’autres produits, eux, se sont raréfiés : c’est le cas des médicaments, tributaires de l’importation de certains de leurs composants et pénalisés par la fermeture du marché des changes (depuis le 21 décembre).
D’autres mesures devraient être rapidement adoptées : la création d’une indemnité de chômage pour les quelque 2,5 millions d’Argentins privés d’emploi semble désormais acquise. Le gouvernement prévoit également l’émission de Lecops (les bons internes) pour payer les retraites et les salaires des fonctionnaires. Dans le même temps, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, le ministre du Trésor Oscar Lamberto a promis un budget d’austérité pour 2002, avec un strict équilibre entre les dépenses et les recettes.
Concrètement, le peso devrait être dévalué de 30 à 40% par rapport au dollar. Cette mesure devrait avoir des effets bénéfiques sur l’économie, notamment sur les exportations, dans la mesure où la compétitivité des entreprises argentines avait été détruite par la surévaluation de la monnaie. Un système de change à double vitesse devrait également être mis en place : pour les opérations de commerce extérieur (les importations et les exportations), le taux de change restera fixe à 1,3 ou 1,4 peso pour un dollar. Pour le reste de l’économie, le taux de change deviendrait flottant et serait déterminé par le jeu de l’offre et de la demande.
Contrôle des prix
Dans le même temps, le nouveau gouvernement va prendre une série de mesures destinées à adoucir les effets de la dévaluation sur une population excédée. De plus, le gouvernement a dû renoncer à ce que les dépôts bancaires des entreprises et des particuliers soient convertis en pesos.
Il a également affirmé qu’un contrôle des prix des biens et des services serait décrété pour enrayer la spirale de l’inflation. En effet, alors que la dévaluation n’est toujours pas officielle, elle a été largement anticipée : dès jeudi, les prix ont commencé à s’afficher à la hausse à Buenos Aires. La farine, par exemple, dans la mesure où l’industrie meunière achète le blé en dollar. D’autres produits, eux, se sont raréfiés : c’est le cas des médicaments, tributaires de l’importation de certains de leurs composants et pénalisés par la fermeture du marché des changes (depuis le 21 décembre).
D’autres mesures devraient être rapidement adoptées : la création d’une indemnité de chômage pour les quelque 2,5 millions d’Argentins privés d’emploi semble désormais acquise. Le gouvernement prévoit également l’émission de Lecops (les bons internes) pour payer les retraites et les salaires des fonctionnaires. Dans le même temps, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, le ministre du Trésor Oscar Lamberto a promis un budget d’austérité pour 2002, avec un strict équilibre entre les dépenses et les recettes.
par Nicolas Sur
Article publié le 05/01/2002