Corse
Un an de prison ferme pour le préfet Bonnet
Jugé dans l’affaire de l’incendie de paillotes corses, l’ancien préfet Bernard Bonnet a été condamné, le 11 janvier, à trois ans de prison dont un ferme et à trois ans de privation de ses droits civiques, par le tribunal correctionnel d’Ajaccio. Il a décidé de faire appel de ce jugement.
Dans son jugement, rendu ce vendredi matin à Ajaccio, le tribunal s’est montré plus clément que le procureur de la République, en décembre dernier. Dans l’affaire dite des paillotes corses, l’ancien préfet Bernard Bonnet a été condamné à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et à trois ans de privation de ses droits civiques. L’ex-colonel de gendarmerie Henri Mazères et l’ancien directeur de cabinet du préfet, Gérard Pardini ont écopé de 30 mois dont 24 avec sursis et de deux ans de privation de leurs droits civiques . Les cinq gendarmes qui ont incendié le restaurant de plage «Chez Francis», dans la nuit du 19 au 20 avril 1999 se sont vus infliger une peine de 24 mois d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis pour le capitaine Ambrosse et de 18 mois avec sursis pour les quatre autres gendarmes.
Bernard Bonnet a immédiatement fait appel de sa condamnation, suivi de peu par le colonel Mazères. «Ce qui s’est passé ce matin est très grave» a estimé le préfet, présent à l’énoncé du jugement, et accompagné de son nouvel avocat Me Jacques Vergès. Il s’est dit condamné pour avoir refusé d’avouer «un ordre qu’il n’a jamais donné» et s’en est pris, une nouvelle fois au gouvernement Jospin. Cette affaire lui a en effet valu l’une de ses crises les plus graves, l’ancien préfet ayant constamment dénoncé un «complot» ourdi contre lui au sein du gouvernement, de la magistrature ou de la gendarmerie. L’incendie des restaurants de plage avait conduit, à l’époque des faits, Lionel Jospin à lancer un projet de réforme institutionnelle pour la Corse avec notamment des pouvoirs législatifs limités pour l’assemblée locale de l’île.
Yves Féraut satisfait
L’ex-préfet, qui a passé deux mois de détention provisoire au début de l’affaire, a toujours crié son innocence malgré les accusations portées contre lui par ses subordonnés. Bernard Bonnet entend même éventuellement se pouvoir en cassation par la suite, puis saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Par ailleurs, le patron de la paillote «Chez Francis» s’est déclaré «assez satisfait du jugement» qui prouve, selon lui, «qu’on peut faire confiance à la justice en Corse». «Un an de prison ferme contre Bonnet, ça me paraît juste» a estimé Yves Féraut, venu écouter l’énoncé du jugement après avoir témoigné lors du procès auquel il a intégralement assisté en novembre et décembre dernier. Avant d’ajouter : «Ce jugement montre que le plus haut représentant de l’Etat en Corse a ordonné l’incendie d’une paillote, et ça c’est grave».
Le tribunal correctionnel d’Ajaccio a estimé, dans son jugement de 44 pages, que Bernard Bonnet avait «discrédité l’action de l’Etat» en ordonnant l’incendie des paillotes et que du fait de cette lourde responsabilité, il fallait «une application rigoureuse de la loi pénale». Pour le tribunal, l’ancien préfet de Corse a été «l’instigateur» des faits qu’il a «initiés en abusant des pouvoirs exceptionnels dont il avait été investis lors de sa nomination après l’assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1999». L’affaire sera jugée par la cour d’appel de Bastia d’ici la fin de l’année.
Bernard Bonnet a immédiatement fait appel de sa condamnation, suivi de peu par le colonel Mazères. «Ce qui s’est passé ce matin est très grave» a estimé le préfet, présent à l’énoncé du jugement, et accompagné de son nouvel avocat Me Jacques Vergès. Il s’est dit condamné pour avoir refusé d’avouer «un ordre qu’il n’a jamais donné» et s’en est pris, une nouvelle fois au gouvernement Jospin. Cette affaire lui a en effet valu l’une de ses crises les plus graves, l’ancien préfet ayant constamment dénoncé un «complot» ourdi contre lui au sein du gouvernement, de la magistrature ou de la gendarmerie. L’incendie des restaurants de plage avait conduit, à l’époque des faits, Lionel Jospin à lancer un projet de réforme institutionnelle pour la Corse avec notamment des pouvoirs législatifs limités pour l’assemblée locale de l’île.
Yves Féraut satisfait
L’ex-préfet, qui a passé deux mois de détention provisoire au début de l’affaire, a toujours crié son innocence malgré les accusations portées contre lui par ses subordonnés. Bernard Bonnet entend même éventuellement se pouvoir en cassation par la suite, puis saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Par ailleurs, le patron de la paillote «Chez Francis» s’est déclaré «assez satisfait du jugement» qui prouve, selon lui, «qu’on peut faire confiance à la justice en Corse». «Un an de prison ferme contre Bonnet, ça me paraît juste» a estimé Yves Féraut, venu écouter l’énoncé du jugement après avoir témoigné lors du procès auquel il a intégralement assisté en novembre et décembre dernier. Avant d’ajouter : «Ce jugement montre que le plus haut représentant de l’Etat en Corse a ordonné l’incendie d’une paillote, et ça c’est grave».
Le tribunal correctionnel d’Ajaccio a estimé, dans son jugement de 44 pages, que Bernard Bonnet avait «discrédité l’action de l’Etat» en ordonnant l’incendie des paillotes et que du fait de cette lourde responsabilité, il fallait «une application rigoureuse de la loi pénale». Pour le tribunal, l’ancien préfet de Corse a été «l’instigateur» des faits qu’il a «initiés en abusant des pouvoirs exceptionnels dont il avait été investis lors de sa nomination après l’assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1999». L’affaire sera jugée par la cour d’appel de Bastia d’ici la fin de l’année.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 11/01/2002