Proche-Orient
Arafat mobilise ses soutiens
Assiégé dans son quartier général de Ramallah par les blindés israéliens, Yasser Arafat a reçu la lundi visite d'une centaine d'intellectuels, artistes et journalistes palestiniens, venus lui exprimer solidarité et soutien. Sur le terrain, l'étau ne cesse de se resserrer autour de l'Autorité palestinienne avec la ré-occupation de Tulkarem.
De notre envoyé spécial à Ramallah
«Nous sommes un peuple de fedayin ! Nous sommes à tes côtés, Abou Ammar, contre l'agression fasciste !» C'est à ces cris qu'une centaine d'intellectuels, artistes et journalistes palestiniens ont accueilli Yasser Arafat, prisonnier dans son QG de Ramallah. Ils étaient venus pour exprimer leur solidarité avec le chef de l'Autorité palestinienne, le jour même où l'armée israélienne vient de ré-occuper la ville autonome de Tulkarem. «Une nouvelle ligne rouge vient d'être franchie, a lancé Yasser Arafat, ajoutant que cet offensive confirmait l'exécution d'un plan israélien visant à détruire l'Autorité Palestinienne».
Visiblement en pleine forme et loin d'être abattu, le vieux leader a lancé quelques bons mots et plaisanteries à l'adresse de son auditoire, ironisant sur l'encerclement actuel de son quartier général : «Les chars israéliens, a-t-il dit, ce n'est ni la première fois ni la dernière qu'il nous assiègent, souvenez-vous de Beyrouth !» Et de conclure pour mobiliser ses troupes : «nous sommes à un rendez-vous avec l'Histoire. Personne ne pourra nous faire reculer et un jour, un enfant de notre peuple accrochera un drapeau palestinien sur les murs de Jérusalem».
Présent dans la salle, Radwan Abou Ayache, président de la télévision et radio palestinienne, applaudit des deux mains. Quatre jours après le dynamitage de ses bureaux et studios de Ramallah par l'armée israélienne, la radio palestinienne diffuse toujours ses programmes. Elle utilise désormais un émetteur FM situé dans un lieu tenu secret. «Le message de Sharon est clair, explique Radwan Abou Ayache, président de la radio et télévision palestinienne. Il veut détruire systématiquement tous les symboles de la souveraineté et de l'expression palestinienne. Mais il échouera car il ne pourra jamais réussir à nous couper la parole.» Par défi, les employés de la radio ont accroché un portrait de Yasser Arafat et un drapeau palestinien à l'une des fenêtres, noircie par les flammes.
Le prélude à une opération de plus grande envergure
Sur le terrain, la tension ne cesse de monter et l'étau se resserre inexorablement autour de Yasser Arafat. Les blindés israéliens sont positionnés à seulement à moins de cent mètres de son QG de Ramallah. De facto, près de la moitié de la ville autonome peut-être considérée comme ré-occupée par l'armée israélienne qui s'est déployée dans Ramallah Al-Tahta (le centre historique de la cité) et du quartier adjacent d'Al-Tira. Pour certains analystes, ceci constitue le prélude à une opération de plus grande envergure de la part de l'armée israélienne.
Jusqu'à une occupation totale de la «seconde capitale» palestinienne ? «Rien ne peut être exclu, explique Moustapha Bargouthi, politologue et l'un des dirigeants du Parti du Peuple qui redoute aussi l'élimination physique de leaders politiques palestiniens. Pour Sharon, les zones A, B et C prévues dans les accords d'Oslo n'existent plus.» Sur le fond, Sharon voudrait revenir aux idées de Menahem Begin et des accords de Camp David de 1978 : les Israéliens garderaient la haute main sur la sécurité en Cisjordanie tandis que les Palestiniens pourraient gérer les affaires locales. Bref, une autonomie administrative sans indépendance politique. «La sécurité pour les Israéliens, le nettoyage des ordures pour les Palestiniens», résume Daoud Talhami, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Massar, l'organe du Front Populaire de Libération de la Palestine (FDLP).
«Nous sommes un peuple de fedayin ! Nous sommes à tes côtés, Abou Ammar, contre l'agression fasciste !» C'est à ces cris qu'une centaine d'intellectuels, artistes et journalistes palestiniens ont accueilli Yasser Arafat, prisonnier dans son QG de Ramallah. Ils étaient venus pour exprimer leur solidarité avec le chef de l'Autorité palestinienne, le jour même où l'armée israélienne vient de ré-occuper la ville autonome de Tulkarem. «Une nouvelle ligne rouge vient d'être franchie, a lancé Yasser Arafat, ajoutant que cet offensive confirmait l'exécution d'un plan israélien visant à détruire l'Autorité Palestinienne».
Visiblement en pleine forme et loin d'être abattu, le vieux leader a lancé quelques bons mots et plaisanteries à l'adresse de son auditoire, ironisant sur l'encerclement actuel de son quartier général : «Les chars israéliens, a-t-il dit, ce n'est ni la première fois ni la dernière qu'il nous assiègent, souvenez-vous de Beyrouth !» Et de conclure pour mobiliser ses troupes : «nous sommes à un rendez-vous avec l'Histoire. Personne ne pourra nous faire reculer et un jour, un enfant de notre peuple accrochera un drapeau palestinien sur les murs de Jérusalem».
Présent dans la salle, Radwan Abou Ayache, président de la télévision et radio palestinienne, applaudit des deux mains. Quatre jours après le dynamitage de ses bureaux et studios de Ramallah par l'armée israélienne, la radio palestinienne diffuse toujours ses programmes. Elle utilise désormais un émetteur FM situé dans un lieu tenu secret. «Le message de Sharon est clair, explique Radwan Abou Ayache, président de la radio et télévision palestinienne. Il veut détruire systématiquement tous les symboles de la souveraineté et de l'expression palestinienne. Mais il échouera car il ne pourra jamais réussir à nous couper la parole.» Par défi, les employés de la radio ont accroché un portrait de Yasser Arafat et un drapeau palestinien à l'une des fenêtres, noircie par les flammes.
Le prélude à une opération de plus grande envergure
Sur le terrain, la tension ne cesse de monter et l'étau se resserre inexorablement autour de Yasser Arafat. Les blindés israéliens sont positionnés à seulement à moins de cent mètres de son QG de Ramallah. De facto, près de la moitié de la ville autonome peut-être considérée comme ré-occupée par l'armée israélienne qui s'est déployée dans Ramallah Al-Tahta (le centre historique de la cité) et du quartier adjacent d'Al-Tira. Pour certains analystes, ceci constitue le prélude à une opération de plus grande envergure de la part de l'armée israélienne.
Jusqu'à une occupation totale de la «seconde capitale» palestinienne ? «Rien ne peut être exclu, explique Moustapha Bargouthi, politologue et l'un des dirigeants du Parti du Peuple qui redoute aussi l'élimination physique de leaders politiques palestiniens. Pour Sharon, les zones A, B et C prévues dans les accords d'Oslo n'existent plus.» Sur le fond, Sharon voudrait revenir aux idées de Menahem Begin et des accords de Camp David de 1978 : les Israéliens garderaient la haute main sur la sécurité en Cisjordanie tandis que les Palestiniens pourraient gérer les affaires locales. Bref, une autonomie administrative sans indépendance politique. «La sécurité pour les Israéliens, le nettoyage des ordures pour les Palestiniens», résume Daoud Talhami, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Massar, l'organe du Front Populaire de Libération de la Palestine (FDLP).
par Christian Chesnot
Article publié le 21/01/2002