Proche-Orient
Les Européens font les comptes
Depuis le début de l'Intifada, le 28 septembre 2000, et surtout depuis le mois de décembre 2001, l'armée israélienne a endommagé de nombreux bâtiments palestiniens. Parmi les infrastructures détruites, plusieurs ont été financées par l’Union européenne. Cette dernière s’inquiète désormais du coût que représentent ces destructions. Pour faire face à ces pertes financières, des décisions d’ordre politique pourraient s’avérer nécessaires.
A Bruxelles, un «groupe de travail sur le processus de paix au Moyen Orient», qui réunit les fonctionnaires chargés de la région, a d’ores et déjà dressé une liste des infrastructures palestiniennes, financées par l’Union européenne, et endommagées ou détruites par les attaques israéliennes. Une liste qui vise à chiffrer le montant de ces pertes pour l’union européenne, estimé pour l’heure à 20 millions d’euros. Aujourd’hui, ce même groupe doit établir ses recommandations à destination des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne.
«Le chiffre de 20 millions d'euros est une estimation préliminaire faite par les Etats membres et la Commission européenne avec nos représentants sur place», a indiqué le porte-parole du Commissaire européen aux relations extérieures, Chris Patten. Selon lui, les dégâts s'élèvent à près de 14,5 millions d'euros, auxquels il faut ajouter les dégâts causés par la destruction, samedi, de la radio palestinienne «Voix de la Palestine» à Ramallah, en Cisjordanie. Cette somme s’explique notamment par l’ampleur des investissements européens dans la région. En effet, l’Union européenne est l’un des principaux pourvoyeurs d’aide de la région, et notamment de l’Autorité palestinienne. Entre 1999 et 2001, elle a versé plus de 601 millions d’euros à titre d’aide.
Dans la bande de Gaza, le coût des dommages est déjà estimé à plus de 10 millions d’euros: 9,3 millions d’euros pour la démolition de l'aéroport international auxquels s’ajoutent 700 000 euros pour la destruction d’un institut médico-légal et 335 000 euros pour certaines installations du port durement touchées. Mais les bâtiments ne sont pas seuls en cause. Des infrastructures mises en place pour l’irrigation des champs ou le reboisement ont également été détruites par les bulldozers israéliens. A titre d’exemple, la commission a estimé à 718 000 euros les pertes infligées pour une opération de reboisement anéantie.
Le dilemme des Européens
De son côté, Mohallad Achtiyeh, président du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction (PECDAR), estime à cinq milliards de dollars les pertes des Palestiniens. Un chiffre qui englobe les pertes directes et celles provoquées par l'interdiction d'entrée en Israël de travailleurs palestiniens ainsi que le manque à gagner sur les reversements d'impôts à l'Autorité palestinienne, qu'Israël a cessé d'honorer. L’Union européenne, qui est aussi le principal partenaire économique de l’État d’Israël, ne peut se résoudre à voir ce dernier transformer en gravats les infrastructures qu’elle a massivement financées.
Face à ce dilemme, la question prend une tournure politique. D’où la difficulté, pour le groupe de travail qui se réunissait ce mardi à Bruxelles, d’établir des recommandations qu’ils devraient présenter lundi prochain aux ministres des Affaires étrangères des Quinze. Des recommandations dont les conséquences politiques pourraient se révéler embarrassantes pour les Européens, souvent divisés dès lors qu’il s’agit de s’exprimer sur le conflit israélo-palestinien.
«Le chiffre de 20 millions d'euros est une estimation préliminaire faite par les Etats membres et la Commission européenne avec nos représentants sur place», a indiqué le porte-parole du Commissaire européen aux relations extérieures, Chris Patten. Selon lui, les dégâts s'élèvent à près de 14,5 millions d'euros, auxquels il faut ajouter les dégâts causés par la destruction, samedi, de la radio palestinienne «Voix de la Palestine» à Ramallah, en Cisjordanie. Cette somme s’explique notamment par l’ampleur des investissements européens dans la région. En effet, l’Union européenne est l’un des principaux pourvoyeurs d’aide de la région, et notamment de l’Autorité palestinienne. Entre 1999 et 2001, elle a versé plus de 601 millions d’euros à titre d’aide.
Dans la bande de Gaza, le coût des dommages est déjà estimé à plus de 10 millions d’euros: 9,3 millions d’euros pour la démolition de l'aéroport international auxquels s’ajoutent 700 000 euros pour la destruction d’un institut médico-légal et 335 000 euros pour certaines installations du port durement touchées. Mais les bâtiments ne sont pas seuls en cause. Des infrastructures mises en place pour l’irrigation des champs ou le reboisement ont également été détruites par les bulldozers israéliens. A titre d’exemple, la commission a estimé à 718 000 euros les pertes infligées pour une opération de reboisement anéantie.
Le dilemme des Européens
De son côté, Mohallad Achtiyeh, président du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction (PECDAR), estime à cinq milliards de dollars les pertes des Palestiniens. Un chiffre qui englobe les pertes directes et celles provoquées par l'interdiction d'entrée en Israël de travailleurs palestiniens ainsi que le manque à gagner sur les reversements d'impôts à l'Autorité palestinienne, qu'Israël a cessé d'honorer. L’Union européenne, qui est aussi le principal partenaire économique de l’État d’Israël, ne peut se résoudre à voir ce dernier transformer en gravats les infrastructures qu’elle a massivement financées.
Face à ce dilemme, la question prend une tournure politique. D’où la difficulté, pour le groupe de travail qui se réunissait ce mardi à Bruxelles, d’établir des recommandations qu’ils devraient présenter lundi prochain aux ministres des Affaires étrangères des Quinze. Des recommandations dont les conséquences politiques pourraient se révéler embarrassantes pour les Européens, souvent divisés dès lors qu’il s’agit de s’exprimer sur le conflit israélo-palestinien.
par Céline Boileau
Article publié le 22/01/2002