Madagascar
La tension monte d’un cran
A Madagascar, le feuilleton de la présidentielle est bien loin d’être terminé. Plus d’un mois après le scrutin, on n’a toujours pas les résultats officiels du 1er tour. Le bras de fer continue entre la président sortant, Didier Ratsiraka, et le maire d’Antananarivo, Marc Ravaloamanana. Et visiblement, les choses se radicalisent.
De notre correspondant à Madagascar
Il y a une semaine, l’opposant Marc Ravalomanana appelait ses partisans à «suspendre» les manifestations dans les rues de la capitale. On parlait alors d’apaisement. Mais la bataille continuait en fait sur le terrain juridique. Au cœur du problème : la demande de confrontation de tous les procès-verbaux émanant des bureaux de vote, une demande formulée par l’opposition. «Cette confrontation des procès-verbaux n’est ni souhaitable, ni légale», répondait le chef de l’Etat, Didier Ratsiraka.
Et puis, il y eut quand même ce geste d’assouplissement de la part des autorités. Dans une lettre datée du 15 janvier, le président de la Haute cour constitutionnelle accepte l’idée d’une comparaison des PV, mais en confiant de travail au Conseil national électoral (CNE). On a cru alors à un déblocage de la situation. Il n’en a rien été. «Je ne suis pas satisfait de cette décision, estime le candidat Ravalomanana, dans une interview exclusive accordée à RFI. Ce n’est pas le rôle du CNE. Moi, j’insiste sur la nécessité d’une confrontation contradictoire de tous les procès-verbaux, par la Haute cour constitutionnelle.» Certains de ses partisans vont même encore plus loin. Norbert Ratsirahonana, ancien Premier ministre et chef du parti d’opposition AVI : «(cette décision de la HCC) est une manœuvre pour tromper l’opinion publique nationale et internationale.»
Les deux candidats haussent le ton
Donc, comme rien ne s’est débloqué sur le terrain juridique, la bataille a pris un tour plus politique. Le chef de file de l’opposition Marc Ravalomanana avait prévenu dans l’interview accordée à RFI: «Nous allons reprendre les manifestations dans la rue à Antananarivo.» Chose faite ce vendredi 18. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sur l’avenue de l’Indépendance. Le mouvement redémarre. Une nouvelle manifestation est organisée ce lundi 21 dans le centre-ville de la capitale. Pour sa part, Marc Ravalomanana se fait plus incisif dans ses prises de parole. Devant la foule rassemblée vendredi, il a accusé ouvertement les dirigeants actuels de dilapider l’argent public. Une nouvelle forme d’attaques, plus ciblées, plus politiques.
Côté provocation, le camp du président Ratsiraka n’est pas en reste. Dans une interview exclusive accordée à RFI, le chef de l’Etat fait monter la tension d’un cran. «On va vers une dictature. Les gens qui sont dans la rue sont manipulés par des fascistes et des nazis. (Les partisans de Marc Ravalomanana) sont en train d’établir un régime fasciste à Madagascar.»
Les 2 candidats ont visiblement décidé d’hausser le ton. Pour l’heure, la violence n’est que verbale. Mais certains observateurs craignent que la situation ne dégénère dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
Il y a une semaine, l’opposant Marc Ravalomanana appelait ses partisans à «suspendre» les manifestations dans les rues de la capitale. On parlait alors d’apaisement. Mais la bataille continuait en fait sur le terrain juridique. Au cœur du problème : la demande de confrontation de tous les procès-verbaux émanant des bureaux de vote, une demande formulée par l’opposition. «Cette confrontation des procès-verbaux n’est ni souhaitable, ni légale», répondait le chef de l’Etat, Didier Ratsiraka.
Et puis, il y eut quand même ce geste d’assouplissement de la part des autorités. Dans une lettre datée du 15 janvier, le président de la Haute cour constitutionnelle accepte l’idée d’une comparaison des PV, mais en confiant de travail au Conseil national électoral (CNE). On a cru alors à un déblocage de la situation. Il n’en a rien été. «Je ne suis pas satisfait de cette décision, estime le candidat Ravalomanana, dans une interview exclusive accordée à RFI. Ce n’est pas le rôle du CNE. Moi, j’insiste sur la nécessité d’une confrontation contradictoire de tous les procès-verbaux, par la Haute cour constitutionnelle.» Certains de ses partisans vont même encore plus loin. Norbert Ratsirahonana, ancien Premier ministre et chef du parti d’opposition AVI : «(cette décision de la HCC) est une manœuvre pour tromper l’opinion publique nationale et internationale.»
Les deux candidats haussent le ton
Donc, comme rien ne s’est débloqué sur le terrain juridique, la bataille a pris un tour plus politique. Le chef de file de l’opposition Marc Ravalomanana avait prévenu dans l’interview accordée à RFI: «Nous allons reprendre les manifestations dans la rue à Antananarivo.» Chose faite ce vendredi 18. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sur l’avenue de l’Indépendance. Le mouvement redémarre. Une nouvelle manifestation est organisée ce lundi 21 dans le centre-ville de la capitale. Pour sa part, Marc Ravalomanana se fait plus incisif dans ses prises de parole. Devant la foule rassemblée vendredi, il a accusé ouvertement les dirigeants actuels de dilapider l’argent public. Une nouvelle forme d’attaques, plus ciblées, plus politiques.
Côté provocation, le camp du président Ratsiraka n’est pas en reste. Dans une interview exclusive accordée à RFI, le chef de l’Etat fait monter la tension d’un cran. «On va vers une dictature. Les gens qui sont dans la rue sont manipulés par des fascistes et des nazis. (Les partisans de Marc Ravalomanana) sont en train d’établir un régime fasciste à Madagascar.»
Les 2 candidats ont visiblement décidé d’hausser le ton. Pour l’heure, la violence n’est que verbale. Mais certains observateurs craignent que la situation ne dégénère dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
par Olivier Péguy
Article publié le 19/01/2002