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Proche-Orient

La diplomatie parlementaire prend le relais

A Paris, le président du parlement israélien a annoncé son intention de se rendre devant le parlement palestinien. Des représentants des parlements européens envisagent de se rendre à leur tour en Israël et en Palestine.

Le président de l’Assemblée nationale, Raymond Forni, envisage de se rendre avec ses collègues d’autres pays européens en visite en Israël et dans les Territoires palestiniens. L’annonce en a été faite à l’issue d’une rencontre dans son bureau de l’Hôtel de Lassay (la présidence de l’Assemblée Nationale) avec le président de la Knesset (parlement israélien) Avraham Burg et du président du conseil législatif palestinien Ahmed Qorei (Abou Alaa).

Cette initiative, qualifiée de «symbolique» par Raymond Forni, vise à «marquer la volonté de l'Union de participer à la mise en oeuvre d'un processus de paix en Israël et en Palestine».

Raymond Forni a souligné que la situation au Proche-Orient, telle qu’elle se présente aujourd’hui, n’a pas d’issue possible, tout en ajoutant que «la responsabilité de tous les hommes politiques, d'ici et d'ailleurs, est de faire en sorte que cela soit rendu possible par le dialogue se nouant entre les deux protagonistes».

Les dirigeants parlementaires Avraham Burg et Ahmed Qoreï qui étaient à Paris pour participer ensemble ce mercredi à un colloque consacré aux voies et moyens de sortir de l'impasse actuelle au Proche-Orient et intitulé «Pour une initiative européenne dans le conflit israélo-palestinien, l'urgence d'un dialogue politique». Le président de l’Assemblée nationale a salué en Avraham Burg et Ahmed Qoreï, deux «hommes de bonne volonté qui ont montré leur volonté et leur intelligence par leur présence et par leurs actions passées», avant que les deux responsables se serrent la main.

«Avant qu’il ne soit trop tard»

La veille, le président de la Knesset, Avraham Burg, avait annoncé dans un entretien au quotidien Le Figaro, désirer s’exprimer devant le parlement palestinien à Ramallah, en Cisjordanie. Il a même surenchéri mercredi matin devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée «quitte à risquer l'ouverture d'une procédure» pour l'écarter de son poste. Ariel Sharon, le Premier ministre isralien, s’est déclaré «catégoriquement opposé à la démarche du président de la Knesset «qui appartient à une coalition qui a décidé d’interdire cette rencontre».

De son côté, le président du Conseil législatif palestinien Ahmed Koreï (Abou Ala) a mis garde contre le risque d'embrasement de la région du Proche-Orient. «Nous conjurons la France et l'Union européenne d’agir rapidement et efficacement avant qu'il ne soit trop tard», a-t-il réclamé.

Devant l’impuissance des dirigeants palestiniens et israéliens au pouvoir à renouer le dialogue et à sortir de la spirale de crise, et celle des responsables au pouvoir en Europe à les faire se rencontrer, tout se passe comme si, au Proche-Orient comme en Europe, les représentants des assemblées élues avaient décidé de prendre le relais diplomatique des gouvernements impuissants à enrayer la violence.



par Céline  Boileau

Article publié le 23/01/2002