Iran
La grogne des enseignants iraniens
Malgré l’interdiction de la manifestation par le gouvernement, environ 4000 à 5000 enseignants se sont rassemblés dans le centre de Téhéran pour réclamer une augmentation de salaire de 25%. Il aura fallu l’intervention de la police anti-émeute pour disperser les enseignants en colère, qui ont promis de venir manifester dans quelques jours. Jamais depuis la révolution islamique de 1979, le pays n’avait connu un tel mouvement social. En effet, depuis trois semaines, les manifestations des enseignants se multiplient à travers le pays. Il y a quelques jours, des écoliers se sont joints aux enseignants qui manifestaient dans la ville d’Ispahan.
De notre correspondant à Téhéran
L’Iran compte actuellement environ un million d’enseignants et dix-huit millions d’écoliers et de lycéens. Le salaire d’un enseignant varie entre 800 et 1000 francs par mois. Les enseignants comme la plupart des salariés sont obligés de faire un deuxième voire même un troisième travail pour finir les fins de mois. Ainsi, plus de 200 000 fonctionnaires se transforment en chauffeurs de taxi après le travail journalier pour gagner de quoi vivre.
Les autorités craignent donc que la grogne des enseignants fasse tâche d’huile. En effet, l’Iran compte plus de deux millions et demi de fonctionnaires. Sans parler des employés du secteur public dont les salaires sont à peine plus élevés. Ce qui explique l’interdiction de la manifestation par le gouvernement. Depuis trois semaines, les enseignants ont pris l’habitude de se rassembler non loin de la présidence de la République et du parlement.
Un sentiment de profonde injustice
Si cette manifestation avait un caractère essentiellement corporatiste, en revanche des slogans politiques ont également été lancés. «Laisse tomber la Palestine, regarde plutôt nos fiches de salaires,» ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants iraniens, qui utilisent toutes les occasions pour organiser des manifestations en faveur des Palestiniens et contre Israël. De même, les manifestants ont lancé des slogans contre les «dirigeants qui vivent dans l’opulence et demande aux classes moyennes et inférieures de se serrer la ceinture». D’autres slogans encore plus durs ont été adressés au pouvoir.
Ces manifestations se développent alors que les scandales financiers mettant en cause des dirigeants du pays se sont multipliés ces dernières semaines. Dans un procès spectaculaire, un jeune entrepreneur de 29 ans, Shahram Jazaeri, a affirmé devant le juge, qu’il avait distribué près de cinq millions de dollars à de nombreux responsables du pays, aussi bien conservateurs et réformateurs. Ce procès largement médiatisé et diffusé intégralement par la télévision a fait l’effet d’une bombe. Il laisse l’impression que l’ensemble des dirigeants iraniens sont corrompus. Organisé par les conservateurs, qui cherchaient à tenir l’image de leurs adversaires réformateurs, ce procès met en cause aux yeux de la population l’ensemble du pouvoir iranien. En comparant leurs modestes salaires avec les sommes faramineuses distribuées par ce jeune entrepreneur, qui a réussi à gagner plus de 50 millions de dollars en moins de quatre ans, les enseignants mais aussi l’ensemble des salariés ne peuvent s’empêcher d’avoir un sentiment de profonde injustice. Ainsi, les ingrédients de manifestations sociales encore plus importants sont réunis.
L’Iran compte actuellement environ un million d’enseignants et dix-huit millions d’écoliers et de lycéens. Le salaire d’un enseignant varie entre 800 et 1000 francs par mois. Les enseignants comme la plupart des salariés sont obligés de faire un deuxième voire même un troisième travail pour finir les fins de mois. Ainsi, plus de 200 000 fonctionnaires se transforment en chauffeurs de taxi après le travail journalier pour gagner de quoi vivre.
Les autorités craignent donc que la grogne des enseignants fasse tâche d’huile. En effet, l’Iran compte plus de deux millions et demi de fonctionnaires. Sans parler des employés du secteur public dont les salaires sont à peine plus élevés. Ce qui explique l’interdiction de la manifestation par le gouvernement. Depuis trois semaines, les enseignants ont pris l’habitude de se rassembler non loin de la présidence de la République et du parlement.
Un sentiment de profonde injustice
Si cette manifestation avait un caractère essentiellement corporatiste, en revanche des slogans politiques ont également été lancés. «Laisse tomber la Palestine, regarde plutôt nos fiches de salaires,» ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants iraniens, qui utilisent toutes les occasions pour organiser des manifestations en faveur des Palestiniens et contre Israël. De même, les manifestants ont lancé des slogans contre les «dirigeants qui vivent dans l’opulence et demande aux classes moyennes et inférieures de se serrer la ceinture». D’autres slogans encore plus durs ont été adressés au pouvoir.
Ces manifestations se développent alors que les scandales financiers mettant en cause des dirigeants du pays se sont multipliés ces dernières semaines. Dans un procès spectaculaire, un jeune entrepreneur de 29 ans, Shahram Jazaeri, a affirmé devant le juge, qu’il avait distribué près de cinq millions de dollars à de nombreux responsables du pays, aussi bien conservateurs et réformateurs. Ce procès largement médiatisé et diffusé intégralement par la télévision a fait l’effet d’une bombe. Il laisse l’impression que l’ensemble des dirigeants iraniens sont corrompus. Organisé par les conservateurs, qui cherchaient à tenir l’image de leurs adversaires réformateurs, ce procès met en cause aux yeux de la population l’ensemble du pouvoir iranien. En comparant leurs modestes salaires avec les sommes faramineuses distribuées par ce jeune entrepreneur, qui a réussi à gagner plus de 50 millions de dollars en moins de quatre ans, les enseignants mais aussi l’ensemble des salariés ne peuvent s’empêcher d’avoir un sentiment de profonde injustice. Ainsi, les ingrédients de manifestations sociales encore plus importants sont réunis.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 26/01/2002