Conjoncture
L’Allemagne épinglée pour dérapage budgétaire
L’arroseur arrosé : l’Allemagne est aujourd’hui victime d’une procédure de mise en garde contre des déficits publics excessifs. Une procédure qu’elle a elle-même contribué à imposer à l’Union européenne. Parangons de vertu budgétaire quand ils étaient en période faste, les Allemands, touchés cette fois par la crise économique mondiale, ont recours, eux aussi, à l’augmentation de la dépense publique pour maintenir l’activité.
Adopté en 1997, le Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne impose à ses membres de limiter les déficits publics à 3% du PIB. A cette époque, l’Allemagne était bien loin de penser que, comme cela s’est produit mercredi à Bruxelles, la Commission européenne proposerait de lui adresser un « avertissement » parce que son déficit se rapproche dangereusement de la ligne rouge.
Bien au contraire, l’Allemagne était à la tête des Etats qui souhaitaient mettre obstacle, par avance, à l’indiscipline budgétaire des membres de l’Union européenne. Les soupçons de possible laxisme portaient alors sur ceux que le ministre des Finances de l'époque, le conservateur bavarois Théo Waigel qualifiait avec mépris de pays du «Club Med » (Espagne, Italie, Portugal, Grèce). De fait, le Portugal est également épinglé par la Commission européenne mais beaucoup moins que l’Allemagne.
Les faits : le déficit public allemand a atteint 2,6% de la richesse nationale soit 1% de plus que l'objectif que le gouvernement s’était fixé pour 2001. Pour 2002, les prévisions de déficit s’établissent à 2,5% ou 2,7%, selon les sources, ce qui creuse encore l’écart avec les prévisions de rattrapage. Certes, l’Allemagne n’est pas encore parvenue à la limite fatidique de 3% de déficits publics. Mais les perspectives de croissance, dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale, ne laissent pas espérer un redressement avant, au mieux le deuxième semestre de cette année.
Punie pour sa transparence
En 2001, la croissance allemande a atteint un petit 0,6%,en raison de la forte dépendance de l’économie aux exportations vers les Etats-Unis. En 2002 on ne pourra pas parler de reprise avec une prévision de croissance à 0,75%, là où la France affiche, pour quelques jours encore, une prévision de croissance de 2,5% en 2002.
En effet, l’admonestation de la Commission européenne, qui devra être confirmée par un conseil des ministres de l’Economie et des Finances européens le 12 février, ce qui n’est pas acquis, fait en quelque sorte payer à l’Allemagne la transparence de ses prévisions. En France, le budget pour cette année a été élaboré sur la prévision peu réaliste d’une croissance de 2,5% du PIB, chiffre que Laurent Fabius, ministre des Finances, doit officiellement revoir à la baisse le 7 février prochain. Cela a permis de «fixer» le déficit public à 1,4% du PIB, ce que la Commission a fait mine de croire alors qu’elle évalue plutôt la croissance française en 2002 à 1,5%.
Il n’en demeure pas moins que le frein imposé par l’Union européenne à la dépense publique en Allemagne laisse peu de marge de manoeuvre budgétaire dans une période d’augmentation du chômage et de faiblesse de la consommation et au moment où le gouvernement Schröder s’engage dans une période électorale.
Bien au contraire, l’Allemagne était à la tête des Etats qui souhaitaient mettre obstacle, par avance, à l’indiscipline budgétaire des membres de l’Union européenne. Les soupçons de possible laxisme portaient alors sur ceux que le ministre des Finances de l'époque, le conservateur bavarois Théo Waigel qualifiait avec mépris de pays du «Club Med » (Espagne, Italie, Portugal, Grèce). De fait, le Portugal est également épinglé par la Commission européenne mais beaucoup moins que l’Allemagne.
Les faits : le déficit public allemand a atteint 2,6% de la richesse nationale soit 1% de plus que l'objectif que le gouvernement s’était fixé pour 2001. Pour 2002, les prévisions de déficit s’établissent à 2,5% ou 2,7%, selon les sources, ce qui creuse encore l’écart avec les prévisions de rattrapage. Certes, l’Allemagne n’est pas encore parvenue à la limite fatidique de 3% de déficits publics. Mais les perspectives de croissance, dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale, ne laissent pas espérer un redressement avant, au mieux le deuxième semestre de cette année.
Punie pour sa transparence
En 2001, la croissance allemande a atteint un petit 0,6%,en raison de la forte dépendance de l’économie aux exportations vers les Etats-Unis. En 2002 on ne pourra pas parler de reprise avec une prévision de croissance à 0,75%, là où la France affiche, pour quelques jours encore, une prévision de croissance de 2,5% en 2002.
En effet, l’admonestation de la Commission européenne, qui devra être confirmée par un conseil des ministres de l’Economie et des Finances européens le 12 février, ce qui n’est pas acquis, fait en quelque sorte payer à l’Allemagne la transparence de ses prévisions. En France, le budget pour cette année a été élaboré sur la prévision peu réaliste d’une croissance de 2,5% du PIB, chiffre que Laurent Fabius, ministre des Finances, doit officiellement revoir à la baisse le 7 février prochain. Cela a permis de «fixer» le déficit public à 1,4% du PIB, ce que la Commission a fait mine de croire alors qu’elle évalue plutôt la croissance française en 2002 à 1,5%.
Il n’en demeure pas moins que le frein imposé par l’Union européenne à la dépense publique en Allemagne laisse peu de marge de manoeuvre budgétaire dans une période d’augmentation du chômage et de faiblesse de la consommation et au moment où le gouvernement Schröder s’engage dans une période électorale.
par Francine Quentin
Article publié le 31/01/2002