Affaires politico-financières
Didier Schuller annonce son retour
Didier Schuller, ancien élu français mis en cause dans une vaste affaire de fausses factures, en fuite depuis 1995 et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, a décidé de rentrer en France pour «s’expliquer». Une décision qui fait suite à la dénonciation de son propre fils qui l’accuse de «vivre comme un pacha» à Saint-Domingue.
C’est dans l’édition du Parisien daté du 21 janvier dernier, que l’on a reparlé de Didier Schuller, ancien bras droit de Charles Pasqua au Conseil général des Hauts-de-Seine, impliqué dans une affaire de fausses factures induisant l’existence d’un système de financement illégal du RPR. Antoine Schuller révèle que son père se trouve à Saint-Domingue où il «vit comme un pacha». Selon ce dernier, qui a effectué plusieurs séjours en compagnie de son père aux Bahamas, puis à Saint-Domingue, Didier Schuller possède un «vrai-faux passeport» belge au nom de Jean Wiser. Antoine Schuller explique qu’il a décidé de révéler ces faits car il est «trop écœuré par la façon de vivre, les valeurs et l’impunité» de son père. Il déclare aussi que le départ du juge Eric Halphen de la magistrature, «l’ennemi» de Dider Schuller, «a servi de déclic».
L’affaire «Schuller» est vieille de sept ans. En 1994, conseiller général des Hauts-de-Seine, Didier Schuller est soupçonné par le juge Halphen d’être mêlé à une affaire de fausses factures concernant l’office HLM de ce département. Sept jours après avoir effectué une perquisition à son QG de campagne à Clichy, le juge se trouve victime d’une machination montée contre son beau-père, le docteur Maréchal. La tentative de déstabilisation du juge - Didier Schuller piège le docteur Maréchal en lui remettant de l’argent devant des policiers - se retourne contre son auteur et devient l’affaire «Schuller-Maréchal». En février 1995, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour «trafic d’influence», Didier Schuller prend la fuite, en compagnie de sa deuxième femme, Christel Delaval et de leurs deux filles. En 1997, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur le retrouve aux Bahamas puis en 1998, Interpol assure qu’il a quitté l’île pour gagner Saint-Domingue.
«Didier Schuller ment»
Dix jours après ces révélations qui ont fait grand bruit, la France a officiellement transmis une demande d’extradition de Dider Schuller, mais aussi de son épouse, au président de Saint-Domingue, Hipolito Mejia. Une demande de la justice française qui coïncide avec la parution d’un long entretien accordé au Monde, par l’ancien élu des Hauts-de-Seine dans lequel il annonce sa décision de rentrer en France pour «s’expliquer». «C’est une question de jours, peut-être de semaines, mais pas davantage» ajoute-t-il. «Ma décision est prise depuis longtemps. J’en ai marre de vivre comme un proscrit, de passer pour un politicien corrompu sans pouvoir me défendre. Il y a trop longtemps que je porte le chapeau pour tout le monde. Je veux maintenant m’expliquer». Dans cet entretien au quotidien, il met en cause le maire de Levallois, Patrick Balkany, président de l’office HLM mais aussi le président du Conseil général des Hauts-de-Seine et candidat à la présidentielle, Charles Pasqua qu’il accuse d’être à l’origine de l’affaire «Schuller-Maréchal». Il précise aussi que l’ancien ministre de l’Intérieur a parlé de cette démarche de déstabilisation du juge Halphen à Edouard Balladur, alors Premier ministre. En outre, Didier Schuller confirme bien l’existence d’un système de financement illégal du RPR par les HLM. Il conclut : «Involontairement, j’ai peut être contribué à la défaite d’Edouard Balladur en 1995. je ne voudrais pas, demain, contribuer à celle de Jacques Chirac».
Ces propos tenus dans la presse ont suscité immédiatement les réactions des personnes incriminées. Ainsi Charles Pasqua a affirmé que Didier Schuller «mentait». «Tout cela est cousu de fil blanc. Je ne sais pas qui tire les ficelles (…). Cela sent la manipulation» déclare le président du Rassemblement pour la France (RPF) qui déplore que cette affaire «pollue la campagne présidentielle». Edouard Balladur a, quant à lui, qualifié ces propos de «bouffonnerie pure et simple», selon lesquels il aurait été au courant de l’opération menée contre le beau-père du juge Halphen. Antoine Schuller, par qui le scandale est arrivé, a souligné s’agissant du retour de son père : «J’attends (…) On verra bien quand il sera là et surtout, on verra bien ce qu’il va dire». Il souhaite, d’autre part, que son père «se mette enfin à table. Qu’il ne se contente pas de pétards mouillés mais qu’il dise tout ce qu’il sait. Mais il ne le fera pas, j’en suis sûr. Il parlera de tout le monde, sauf des personnes-clés. Il peut dire beaucoup de choses sans jamais aller à l’essentiel». Didier Schuller et son épouse, Christel Delaval, sont désormais attendus en France par le juge d’instruction de Créteil Philippe Vandingenen, pour faire toute la lumière sur cette affaire.
L’affaire «Schuller» est vieille de sept ans. En 1994, conseiller général des Hauts-de-Seine, Didier Schuller est soupçonné par le juge Halphen d’être mêlé à une affaire de fausses factures concernant l’office HLM de ce département. Sept jours après avoir effectué une perquisition à son QG de campagne à Clichy, le juge se trouve victime d’une machination montée contre son beau-père, le docteur Maréchal. La tentative de déstabilisation du juge - Didier Schuller piège le docteur Maréchal en lui remettant de l’argent devant des policiers - se retourne contre son auteur et devient l’affaire «Schuller-Maréchal». En février 1995, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour «trafic d’influence», Didier Schuller prend la fuite, en compagnie de sa deuxième femme, Christel Delaval et de leurs deux filles. En 1997, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur le retrouve aux Bahamas puis en 1998, Interpol assure qu’il a quitté l’île pour gagner Saint-Domingue.
«Didier Schuller ment»
Dix jours après ces révélations qui ont fait grand bruit, la France a officiellement transmis une demande d’extradition de Dider Schuller, mais aussi de son épouse, au président de Saint-Domingue, Hipolito Mejia. Une demande de la justice française qui coïncide avec la parution d’un long entretien accordé au Monde, par l’ancien élu des Hauts-de-Seine dans lequel il annonce sa décision de rentrer en France pour «s’expliquer». «C’est une question de jours, peut-être de semaines, mais pas davantage» ajoute-t-il. «Ma décision est prise depuis longtemps. J’en ai marre de vivre comme un proscrit, de passer pour un politicien corrompu sans pouvoir me défendre. Il y a trop longtemps que je porte le chapeau pour tout le monde. Je veux maintenant m’expliquer». Dans cet entretien au quotidien, il met en cause le maire de Levallois, Patrick Balkany, président de l’office HLM mais aussi le président du Conseil général des Hauts-de-Seine et candidat à la présidentielle, Charles Pasqua qu’il accuse d’être à l’origine de l’affaire «Schuller-Maréchal». Il précise aussi que l’ancien ministre de l’Intérieur a parlé de cette démarche de déstabilisation du juge Halphen à Edouard Balladur, alors Premier ministre. En outre, Didier Schuller confirme bien l’existence d’un système de financement illégal du RPR par les HLM. Il conclut : «Involontairement, j’ai peut être contribué à la défaite d’Edouard Balladur en 1995. je ne voudrais pas, demain, contribuer à celle de Jacques Chirac».
Ces propos tenus dans la presse ont suscité immédiatement les réactions des personnes incriminées. Ainsi Charles Pasqua a affirmé que Didier Schuller «mentait». «Tout cela est cousu de fil blanc. Je ne sais pas qui tire les ficelles (…). Cela sent la manipulation» déclare le président du Rassemblement pour la France (RPF) qui déplore que cette affaire «pollue la campagne présidentielle». Edouard Balladur a, quant à lui, qualifié ces propos de «bouffonnerie pure et simple», selon lesquels il aurait été au courant de l’opération menée contre le beau-père du juge Halphen. Antoine Schuller, par qui le scandale est arrivé, a souligné s’agissant du retour de son père : «J’attends (…) On verra bien quand il sera là et surtout, on verra bien ce qu’il va dire». Il souhaite, d’autre part, que son père «se mette enfin à table. Qu’il ne se contente pas de pétards mouillés mais qu’il dise tout ce qu’il sait. Mais il ne le fera pas, j’en suis sûr. Il parlera de tout le monde, sauf des personnes-clés. Il peut dire beaucoup de choses sans jamais aller à l’essentiel». Didier Schuller et son épouse, Christel Delaval, sont désormais attendus en France par le juge d’instruction de Créteil Philippe Vandingenen, pour faire toute la lumière sur cette affaire.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 01/02/2002