Iran
Reprise de la guerre verbale avec les Etats-Unis
Après les déclarations du président américain qui a cité l’Iran parmi les pays les plus dangereux du monde, Téhéran réagit très vivement. L’embellie des relations entre les deux pays n’aura pas duré.
De notre correspondant à Téhéran
«Bush est un homme assoiffé de sang. Il accuse les autres pays et peuples d'être sataniques et les menace, alors que chacun sait que le Grand Satan est l’Amérique». Comme on pouvait s’y attendre, la réaction la plus violente aux accusations du président américain contre l’Iran est venu du guide suprême, l’ayatollah Ali Khameneï.
On est bien loin des jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre, lorsque les Américains se félicitaient de la condamnation des attentats par Téhéran et laissaient entendre qu’une nouvelle page était ouverte entre les deux pays. Colin Powell lui-même avait laissé entendre que les choses pouvaient changer entre les deux pays. En quelques semaines, la guerre des mots a cédé la place aux déclarations de bonne volonté. Des parlementaires réformateurs s’étaient rendus à l’ambassade suisse, représentant les intérêts américains à Téhéran, pour signer un livre d’or; des jeunes s’étaient rassemblés à plusieurs reprises sur une place de Téhéran pour allumer des bougies en signe de solidarité…Aujourd’hui, tout cela paraît bien loin.
«Les Américains ont soutenu les régimes les plus oppresseurs à travers le monde, vendu des armes meurtrières, pillé les richesses et les peuples… Ils soutiennent au grand jour le régime sioniste impitoyable et ses crimes contre le peuple palestinien…Les Etats-Unis et les puissances occidentales sont les complices du régime sioniste dans ses crimes», a déclaré M. Khamenei. «La fureur des Etats-Unis contre les groupes militants, comme le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah [libanais], et l'accusation de terrorisme qui leur est portée s'expliquent par la fermeté de ces groupes face aux violations du régime sioniste», a-t-il ajouté.
«Le plus grand Satan du monde»
«C'est parce que la République islamique d'Iran soutient clairement la justice et qu'elle refuse le compromis qu'elle est la cible de la haine des pouvoirs oppresseurs, en particulier des Etats-Unis», a également déclaré M. Khamenei. Nous sommes fiers d’être «l'objet de la rage et de la haine du plus grand Satan du monde», a-t-il encore ajouté. D’autres responsables iraniens ont également répondu au président Bush. Ainsi, le président iranien a dénoncé les déclarations «belliqueuses et insultantes» du président américain.
Dans son discours à la nation, le président Bush avait accusé l’Iran de soutenir le terrorisme et de développer des armes de destruction massive. «Les Etats-Unis ne permettront pas aux régimes les plus dangereux de la planète de nous menacer avec les armes les plus dangereuses du monde…», avait-il affirmé. Depuis plusieurs semaines, les dirigeants américains multiplient les déclarations hostiles à l’égard de l’Iran, accusé notamment de chercher à déstabiliser le nouveau gouvernement afghan. De leur côté, les Iraniens dénoncent ce qu’ils appellent l’occupation militaire de l’Afghanistan par les Américains. Les conservateurs sont en effet mécontents de l’évolution politique en Afghanistan. «Les Américains veulent installer un régime laïc à Kaboul, ce qui menace les intérêts iraniens», avait même déclaré l’ancien président Rafsandjani.
En tout cas, les relations ne devraient pas s’améliorer. En effet, Téhéran vient d’annoncer qu’il ne remettra pas aux Américains d’éventuels membres d’Al-Qaïda ou de dirigeants talibans entrés illégalement sur le territoire iranien. Une position qui devrait attirer la colère de Washington.
La position iranienne sur la question palestinienne est également dénoncée par Washington. En effet, après plusieurs jours d’hésitations, les Américains ont finalement accepté la thèse israélienne à propos de l’implication de l'Iran dans un trafic d'armes destinées aux Palestiniens, après la récente saisie par la marine israélienne du bateau Karine A chargé d’armes. Selon les Israéliens, le bateau a été chargé sur l'île iranienne de Kish. Ce qui a tendu encore l’atmosphère entre les deux pays.
Après une période de rapprochement, la guerre contre le terrorisme islamique lancée par les Etats-Unis semble de nouveau ramener les deux pays à l’époque de la guerre verbale.
«Bush est un homme assoiffé de sang. Il accuse les autres pays et peuples d'être sataniques et les menace, alors que chacun sait que le Grand Satan est l’Amérique». Comme on pouvait s’y attendre, la réaction la plus violente aux accusations du président américain contre l’Iran est venu du guide suprême, l’ayatollah Ali Khameneï.
On est bien loin des jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre, lorsque les Américains se félicitaient de la condamnation des attentats par Téhéran et laissaient entendre qu’une nouvelle page était ouverte entre les deux pays. Colin Powell lui-même avait laissé entendre que les choses pouvaient changer entre les deux pays. En quelques semaines, la guerre des mots a cédé la place aux déclarations de bonne volonté. Des parlementaires réformateurs s’étaient rendus à l’ambassade suisse, représentant les intérêts américains à Téhéran, pour signer un livre d’or; des jeunes s’étaient rassemblés à plusieurs reprises sur une place de Téhéran pour allumer des bougies en signe de solidarité…Aujourd’hui, tout cela paraît bien loin.
«Les Américains ont soutenu les régimes les plus oppresseurs à travers le monde, vendu des armes meurtrières, pillé les richesses et les peuples… Ils soutiennent au grand jour le régime sioniste impitoyable et ses crimes contre le peuple palestinien…Les Etats-Unis et les puissances occidentales sont les complices du régime sioniste dans ses crimes», a déclaré M. Khamenei. «La fureur des Etats-Unis contre les groupes militants, comme le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah [libanais], et l'accusation de terrorisme qui leur est portée s'expliquent par la fermeté de ces groupes face aux violations du régime sioniste», a-t-il ajouté.
«Le plus grand Satan du monde»
«C'est parce que la République islamique d'Iran soutient clairement la justice et qu'elle refuse le compromis qu'elle est la cible de la haine des pouvoirs oppresseurs, en particulier des Etats-Unis», a également déclaré M. Khamenei. Nous sommes fiers d’être «l'objet de la rage et de la haine du plus grand Satan du monde», a-t-il encore ajouté. D’autres responsables iraniens ont également répondu au président Bush. Ainsi, le président iranien a dénoncé les déclarations «belliqueuses et insultantes» du président américain.
Dans son discours à la nation, le président Bush avait accusé l’Iran de soutenir le terrorisme et de développer des armes de destruction massive. «Les Etats-Unis ne permettront pas aux régimes les plus dangereux de la planète de nous menacer avec les armes les plus dangereuses du monde…», avait-il affirmé. Depuis plusieurs semaines, les dirigeants américains multiplient les déclarations hostiles à l’égard de l’Iran, accusé notamment de chercher à déstabiliser le nouveau gouvernement afghan. De leur côté, les Iraniens dénoncent ce qu’ils appellent l’occupation militaire de l’Afghanistan par les Américains. Les conservateurs sont en effet mécontents de l’évolution politique en Afghanistan. «Les Américains veulent installer un régime laïc à Kaboul, ce qui menace les intérêts iraniens», avait même déclaré l’ancien président Rafsandjani.
En tout cas, les relations ne devraient pas s’améliorer. En effet, Téhéran vient d’annoncer qu’il ne remettra pas aux Américains d’éventuels membres d’Al-Qaïda ou de dirigeants talibans entrés illégalement sur le territoire iranien. Une position qui devrait attirer la colère de Washington.
La position iranienne sur la question palestinienne est également dénoncée par Washington. En effet, après plusieurs jours d’hésitations, les Américains ont finalement accepté la thèse israélienne à propos de l’implication de l'Iran dans un trafic d'armes destinées aux Palestiniens, après la récente saisie par la marine israélienne du bateau Karine A chargé d’armes. Selon les Israéliens, le bateau a été chargé sur l'île iranienne de Kish. Ce qui a tendu encore l’atmosphère entre les deux pays.
Après une période de rapprochement, la guerre contre le terrorisme islamique lancée par les Etats-Unis semble de nouveau ramener les deux pays à l’époque de la guerre verbale.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 01/02/2002