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Balkans

Ouverture du procès Milosevic

L’ancien président serbe comparaît depuis le Tribunal pénal international pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le procès pourrait durer deux ans.
De notre envoyé spécial à La Haye

Slobodan Milosevic est emprisonné à La Haye. Il est inculpé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour son rôle dans les conflits du Kosovo, de Croatie et de Bosnie. Certes, il ne reconnaît pas le Tribunal pénal pour l'Ex-Yougoslavie et il ne veut pas d'avocat pour se défendre devant la cour, mais selon les porte-parole du TPI, il se comporte très bien et il est très courtois avec le personnel du centre de détention de Schrevreningen. C'est là, dans la banlieue de La Haye, tout près de la mer du Nord, que l'ancien président yougoslave est incarcéré depuis le 28 juin dernier.

Si l'on en croit les avocats belgradois qui lui rendent visite et qui parlent pour lui, Slobodan Milosevic est calme et détendu. Il lit beaucoup la presse. Il n'utilise pas la salle de musculation de la prison, mais il sort régulièrement dans la cour de promenade. Tous les mois, sa femme vient le voir pendant quelques jours.

Même s'il répète sans arrêt que le TPI est un tribunal politique, illégal, inféodé à l'OTAN, il prépare tout de même sa défense.

Milosevic reçoit beaucoup

Il reçoit beaucoup de personnalités et de conseillers juridiques qui pour la plupart font partie du «Comité international de défense de Slobodan Milosevic». Il y a là l'écrivain britannique Harold Pinter, un ancien ministre américain de la Justice, un avocat canadien en lutte contre la globalisation et, depuis peu, le Français Jacques Vergès, qui s'est notamment illustré en assurant la défense du dignitaire nazi, Klaus Barbie.

Pour tout ce beau monde, Slobodan Milosevic est un grand homme, martyrisé par la communauté internationale. Le comité de soutien appelle donc tous les gens de bonne volonté à le rejoindre. Sur son site internet, il laisse la parole à Milosevic, qui nous dit des choses comme : «j'ai fait la paix, pas la guerre»... Ou encore : «j'ai toujours défendu mon peuple contre le terrorisme de M. Clinton et de ses alliés
Un discours qui paraît plus adapté à un meeting électoral qu'à une salle d'audience.



par Thierry  Parisot

Article publié le 12/02/2002