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Affaires politico-financières

Didier Schuller rentre en France

Après sept ans de fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Didier Schuller a préféré rentrer de lui-même en France alors que la justice avait officiellement demandé, la semaine dernière, son extradition de Saint-Domingue, où il était réfugié.
Il l’avait annoncé la semaine dernière, voilà qui est fait. L’ancien élu RPR des Hauts-de-Seine revient en France, de son plein gré : «Je suis sûr de mon innocence, mais je préfère revenir en France pour mettre les choses au point, et je ne vais pas rester muet» a-t-il déclaré, le 4 février à l’hebdomadaire dominicain Ahora. Avant d’ajouter : «Je ne vais pas me suicider, ni maintenant ni jamais, de sorte que si un jour on me retrouve mort, ç’aura été de la main de mes ennemis, et que l’on vienne pas ensuite raconter des salades».

C’est sur le vol 3694 que Didier Schuller a quitté l’île de Saint-Domingue, où il était réfugié depuis 1997, mardi 5 février au petit matin. Fidèle à sa discrétion, il est monté à bord du Boeing 747 en trompant de nombreux journalistes présents à l’aéroport de la capitale dominicaine. Alors que les passagers venaient d’embarquer, il n’était toujours pas à bord de l’appareil. Les journalistes munis de carte d’embarquement ont alors décidé de rester sur place. L’avion est alors parti pour s’arrêter quelques mètres plus loin sur la piste et les journalistes ont pu constater ébahi, que Didier Schuller, seul, montait à bord, leur faussant ainsi compagnie. Dès son arrivée à l’aéroport parisien de Roissy peu après 12H00 TU, il a indiqué qu'il n'avait «pas l'intention de revenir définitivement en France».

«L’avocat de Didier Schuller, un ami d’Arnaud Montebourg»

Dès son arrivée à Paris, l’ancien conseiller général RPR des Hauts-de-Seine et bras droit de Charles Pasqua va être immédiatement arrêté par les autorités françaises. Arès la notification formelle du mandat d’arrêt international qui le vise depuis 1995 pour «trafic d’influence», il doit ensuite être présenté au juge d’instruction chargé de l’affaire, Philippe Vandingenen. Après une premier interrogatoire avec ce dernier, la question de son éventuel placement en détention sera examinée par un juge des libertés, comme le veut la loi dite Guigou sur la présomption d’innocence en vigueur depuis le 1er janvier 2001.

A l’annonce de son retour sur le territoire français, son fils Antoine, par qui le scandale est arrivé, a déclaré qu’il était «totalement faux» que la décision de son père avait été «orchestrée par le gouvernement en place». Toutefois, il s’est étonné du retour «aussi soudain» de son géniteur. «C’est un retour arrangé, il y a dû avoir des pressions auprès des juges d’instruction qui sont en charge de son dossier» a-t-il dit. «Je pense que s’il rentre, c’est qu’il sait qu’il ne va pas lui arriver grand chose» a-t-il ajouté, estimant que son père recouvrerait rapidement la liberté, «une fois qu’il aura vidé son sac». «Il va parler du RPR, du financement du RPR, mais il ne parlera pas de certaines personnes, des réseaux supérieurs sui contrôlent tout ça» a-t-il conclut. A ces derniers propos, la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie a aussitôt réagi et déclaré que le retour en France de Didier Schuller servait la campagne électorale du parti socialiste. «Je constate que le premier argument de la campagne socialiste va bientôt débarquer à Paris» a-t-elle insisté. A Serge Lepeltier, secrétaire général du RPR, le soin d’en rajouter : «Ca fait tout de même sept ans que Schuller est parti, pourquoi est-ce qu’on n’est pas allé le chercher plus tôt ? Pourquoi est-ce que l’avocat qui a maintenant les choses en main est un ami très proche, un associé d’Arnaud Montebourg ?».

Ecouter également:
L'invité de la rédaction
Patrick Adam au micro de François Bernard, 05/02/2002, 5'50"



par Valérie  Gas

Article publié le 05/02/2002