Madagascar
Ratsiraka et Ravalomanana vont «<i>coopérer</i>»
Peut être l’espoir d’un conciliation à Madagascar. Ce mercredi matin, le président Didier Ratsiraka et son adversaire Marc Ravalomanana se sont rencontrés pour la première fois depuis le début de la crise politique. Le contact s’est sans doute établie entre les camps, grâce aux efforts des médiateurs internationaux.
De notre correspondant à Madagascar
Le médiateur de l’OUA (Organisation de l’Unité africaine) faisait de cette rencontre, un premier pas essentiel pour débloquer la crise. Une telle entrevue se devait d’être «un signal fort pour les supporters des deux parties», selon les termes d’Amara Essy, le secrétaire général de l’OUA, lors d’une conférence de presse, ce mardi.
Dans la plus grande discrétion, Marc Ravalomanana s’est rendu ce mercredi matin au Palais présidentiel de Iavoloha, à 15 km de la capitale. C’est vraisemblablement Amara Essy qui a convaincu le maire de participer à ce tête-à-tête, dans ce lieu, alors que jusque là, Marc Ravalomanana exigeait qu’une telle rencontre se déroule dans un endroit neutre. Les deux limousines, celle de leader de l’opposition et celle du secrétaire général de l’OUA sont donc entrées vers 10h du matin dans l’enceinte du Palais. Et c’est à l’abri de tous les regards que Didier Ratsiraka a accueilli son adversaire politique. La discussion a duré près de 2 heures, en présence uniquement du «facilitateur» Amara Essy.
A la sortie, peu de commentaires, mais les visages sont détendus. «Entre les compatriotes, ça s’est bien passé, raconte à RFI le médiateur pan-africain. Je crois qu’il y a des points de convergence. Evidemment, il faut encore travailler certains éléments, à travers un groupe de travail conjoint qui sera crée entre la partie présidentielle et la partie du maire, avec la présence du secrétaire général adjoint de l’OUA.» Interrogé sur une éventuelle décision d’un report du deuxième tour, Marc Ravalomanana répond de manière laconique : «On verra. Nous laissons les techniciens discuter de ça.» Et c’est avec un léger sourire que les 2 hommes ont regagné leur véhicule. Le dialogue a été établi au sommet. Restait alors à convaincre la base.
Marc Ravalomanana doit expliquer à ses centaines de milliers de partisans qu’il a rencontré son adversaire, qu’ils se sont vus, qu’ils se sont parlés. La foule rassemblée comme tous les jours sur la Place du 13-Mai, ignore tout de cette entrevue. Aussi, pour mieux «faire avaler la pilule», c’est Amara Essy qui va tout expliquer. Il monte sur le podium, aux côtés du maire d’Antananarivo et prend le micro. Ses propos en français sont traduits simultanément en malgache. Les manifestants écoutent dans le calme.
Le probable report du deuxième tour
«Vous savez, quand un membre de la famille est malade, c’est toute la famille qui est malade. (L’OUA) ne pouvait pas rester les bras croisés sans rien faire. (…) Le dialogue n’est pas l’arme des faibles mais des forts. L’OUA va vous accompagner tout au long des discussions. Gardez votre sérénité. Il faut que le président élu soit le président de tous les Malgaches». Et Marc Ravalomanana ajoute ensuite qu’une autre rencontre va avoir lieu, sans préciser de date. Une rencontre qui concerne le groupe de travail, avec cinq techniciens de chaque camp, et en présence d’un représentant de l’OUA. Les discussions porteront sans doute sur les aspects pratiques du déblocage de la crise politique.
En toile de fond, la question du deuxième tour, de son possible voire probable report, de son organisation (présence d’observateurs étrangers…) Cela fait évidemment plusieurs points très concrets à régler. En attendant, Marc Ravalomanana a quand même appelé ses partisans à continuer le mouvement de grève. Mais une chose est sûre, les discussions semblent enclenchées.
Olivier PEGUY
A écouter aussi :
Le point sur la situation à 12h30 TU
Jean-Jacques Louarn, envoyé spécial de RFI à Antananarivo, en direct dans le journal de Laurent Sadoux, le 13/02/2002.
Madeleine Ramaholimihaso Présidente du Consortium des Observateurs au micro de Pierre Ganz. (le 13/02/2002)
Le médiateur de l’OUA (Organisation de l’Unité africaine) faisait de cette rencontre, un premier pas essentiel pour débloquer la crise. Une telle entrevue se devait d’être «un signal fort pour les supporters des deux parties», selon les termes d’Amara Essy, le secrétaire général de l’OUA, lors d’une conférence de presse, ce mardi.
Dans la plus grande discrétion, Marc Ravalomanana s’est rendu ce mercredi matin au Palais présidentiel de Iavoloha, à 15 km de la capitale. C’est vraisemblablement Amara Essy qui a convaincu le maire de participer à ce tête-à-tête, dans ce lieu, alors que jusque là, Marc Ravalomanana exigeait qu’une telle rencontre se déroule dans un endroit neutre. Les deux limousines, celle de leader de l’opposition et celle du secrétaire général de l’OUA sont donc entrées vers 10h du matin dans l’enceinte du Palais. Et c’est à l’abri de tous les regards que Didier Ratsiraka a accueilli son adversaire politique. La discussion a duré près de 2 heures, en présence uniquement du «facilitateur» Amara Essy.
A la sortie, peu de commentaires, mais les visages sont détendus. «Entre les compatriotes, ça s’est bien passé, raconte à RFI le médiateur pan-africain. Je crois qu’il y a des points de convergence. Evidemment, il faut encore travailler certains éléments, à travers un groupe de travail conjoint qui sera crée entre la partie présidentielle et la partie du maire, avec la présence du secrétaire général adjoint de l’OUA.» Interrogé sur une éventuelle décision d’un report du deuxième tour, Marc Ravalomanana répond de manière laconique : «On verra. Nous laissons les techniciens discuter de ça.» Et c’est avec un léger sourire que les 2 hommes ont regagné leur véhicule. Le dialogue a été établi au sommet. Restait alors à convaincre la base.
Marc Ravalomanana doit expliquer à ses centaines de milliers de partisans qu’il a rencontré son adversaire, qu’ils se sont vus, qu’ils se sont parlés. La foule rassemblée comme tous les jours sur la Place du 13-Mai, ignore tout de cette entrevue. Aussi, pour mieux «faire avaler la pilule», c’est Amara Essy qui va tout expliquer. Il monte sur le podium, aux côtés du maire d’Antananarivo et prend le micro. Ses propos en français sont traduits simultanément en malgache. Les manifestants écoutent dans le calme.
Le probable report du deuxième tour
«Vous savez, quand un membre de la famille est malade, c’est toute la famille qui est malade. (L’OUA) ne pouvait pas rester les bras croisés sans rien faire. (…) Le dialogue n’est pas l’arme des faibles mais des forts. L’OUA va vous accompagner tout au long des discussions. Gardez votre sérénité. Il faut que le président élu soit le président de tous les Malgaches». Et Marc Ravalomanana ajoute ensuite qu’une autre rencontre va avoir lieu, sans préciser de date. Une rencontre qui concerne le groupe de travail, avec cinq techniciens de chaque camp, et en présence d’un représentant de l’OUA. Les discussions porteront sans doute sur les aspects pratiques du déblocage de la crise politique.
En toile de fond, la question du deuxième tour, de son possible voire probable report, de son organisation (présence d’observateurs étrangers…) Cela fait évidemment plusieurs points très concrets à régler. En attendant, Marc Ravalomanana a quand même appelé ses partisans à continuer le mouvement de grève. Mais une chose est sûre, les discussions semblent enclenchées.
Olivier PEGUY
A écouter aussi :
Le point sur la situation à 12h30 TU
Jean-Jacques Louarn, envoyé spécial de RFI à Antananarivo, en direct dans le journal de Laurent Sadoux, le 13/02/2002.
Madeleine Ramaholimihaso Présidente du Consortium des Observateurs au micro de Pierre Ganz. (le 13/02/2002)
Article publié le 13/02/2002