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Proche-Orient

Le plan saoudien, plan de sauvetage pour la paix

Le plan saoudien est-il l’ultime chance de parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens ? Dans la spirale de violence que connaît le Proche Orient depuis la deuxième Intifada, il apparaît de plus en plus comme une bouée de secours. En visite à Paris, Shimon Peres, le ministre israélien des Affaires étrangères, a salué l’initiative saoudienne qui trouve aussi un écho grandissant dans le monde.
«Il faut encourager tous les signes de la paix, tous les efforts pour faire la paix. Il y a une chance extraordinaire pour arriver à un cessez-le-feu et rénover le processus de paix», a affirmé mardi soir le chef de la diplomatie israélienne à l’issue d’un entretien à Paris avec Jacques Chirac. Shimon Peres, le ministre israélien des Affaires étrangères, a de nouveau salué l’initiative saoudienne. Elle consiste en une normalisation des relations entre les pays arabes et l’Etat hébreu en échange d’un retrait israélien total des territoires arabes occupés.

Le prince Abdallah ben Abdel Aziz veut présenter ce plan au prochain sommet de la Ligue arabe les 27 et 28 mars à Beyrouth. Cette offre de paix fait l’effet d’un appel d’air dans une situation bloquée des deux côtés et enlisée dans la violence. En Israël, un léger espoir s’est fait jour mardi lorsque le Premier ministre israélien Ariel Sharon s’est déclaré prêt à rencontrer des dirigeants saoudiens pour débattre de l’initiative de Riyad.

A Paris, le président Jacques Chirac a pour sa part insisté pour qu’Ariel Sharon et Yasser Arafat, le chef de l’Autorité palestinienne renouent le dialogue. Jacques Chirac a salué «les propositions que Shimon Peres a faites conjointement avec le président du Conseil législatif palestinien Abou Alaa» (qui reposent sur le principe d’une reconnaissance mutuelle des Etats de Palestine et d’Israël) ainsi que les idées «fortes et courageuses» de l’Arabie saoudite.

Signe de l’intérêt porté à cette dernière proposition, la décision de Javier Solana, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère d'écourter sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens pour se rendre mercredi à Djeddah, en Arabie Saoudite. Il doit y rencontrer le prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz, à l'origine de la proposition de paix.

Reprise des réunions sécuritaires

Le plan du prince héritier saoudien a dans l’ensemble reçu un accueil favorable. L’Egypte et la Jordanie, qui ont toutes deux conclu la paix avec Israël, ont appelé l’Etat hébreu à réagir «positivement» à cette initiative. Aux Etats-Unis, le président américain George W.Bush a fait «l’éloge» de cette initiative lors d’un entretien téléphonique avec le prince Abdallah.

La presse s’est largement fait l’écho de la proposition saoudienne, l’encourageant. Pour le quotidien panarabe «Al Hayat», ce plan est «une occasion pour les dirigeants arabes de prouver leur capacité à prendre en main l’avenir de leurs peuples».

Pour le quotidien israélien Ha’aretz, l’initiative est un défi à relever pour Sharon qui devra prouver qu’il est à la hauteur d’un mouvement diplomatique créatif et novateur. «Cette initiative est d’autant plus intéressante qu’elle laisse la porte ouverte pour négocier sur des points sensibles tels le tracé des frontières ou le droit au retour des réfugiés palestiniens», écrit le quotidien qui reproche aux dirigeants israéliens leur réaction tardive.

Parallèlement, les réunions sécuritaires entre Israéliens et Palestiniens ont repris dans la nuit de mardi à mercredi à Tel Aviv, en présence de représentants américains. L’objectif de ces rencontres est de trouver les moyens d’enrayer la spirale de violence qui embrase le Proche-Orient depuis le début de l’Intifada en septembre 2000 et qui a mis à genoux l’économie israélienne et palestinienne.



par Sylvie  Berruet

Article publié le 27/02/2002