Proche-Orient
«<i>Situation dramatique</i>» dans les camps palestiniens
La situation des réfugiés dans les camps palestiniens préoccupe les organisations de défense des droits de l’Homme. Alors que tous les regards sont tournés vers l’Arabie saoudite qui a proposé une initiative de paix au Proche Orient, les violences se poursuivent sur le terrain. Pour la deuxième journée consécutive, l'armée israélienne est intervenue dans un camp de réfugiés palestiniens de Djenine, considéré par Israël comme un «nid de terroristes». Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine en France dénonce «une volonté de faire mal» de l’armée israélienne.
«La situation sanitaire dans les camps de réfugiés est dramatique avec une violation flagrante des conventions de Genève», a affirmé vendredi à Paris, au cours d’une conférence de presse, Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine en France. Depuis jeudi, 19 Palestiniens et deux militaires israéliens ont été tués et près de 200 Palestiniens blessés dans les camps de Jénine et Balata, près de Naplouse, où l’armée israélienne mène une offensive massive.
Aux côtés de Leïla Shahid, deux médecins, le docteur Luxureau et le professeur Kahn prennent la parole. De retour de Palestine, ils témoignent des conditions difficiles dans lesquelles ils ont tenté de soigner des réfugiés ou des civils qu’ils estiment être les «otages de Sharon». Le Professeur Kahn dénonce des «entraves à l’accès aux soins». Selon lui, depuis le début de l’Intifada en septembre 2000, une trentaine de personnes sont mortes faute d’accès aux soins médicaux, en raison des barrages notamment. Le bouclage des territoires empêche toute aide médicale d’urgence, affirment les médecins. De plus, la réglementation de la circulation au sein des territoires a provoqué «une augmentation considérable des naissances à domicile».
Outre les problèmes nutritionnels qui se posent aux réfugiés, il faut, poursuit le Professeur Kahn, tenir compte du «retentissement psychologique sur la vie et la santé des enfants. En raison de bouclage et des violences, beaucoup ne vont pas à l’école. Toute une génération de jeunes Palestiniens est non éduquée».
Leïla Shahid dénonce «la gravité des événements». «Ce qui est très préoccupant, explique-t-elle, c’est cette escalade qui n’est pas visible. Les directives données à l’armée israélienne sont très inquiétantes. C’est une volonté de faire mal et la population civile est particulièrement visée. Dans la presse, on parle beaucoup de diplomatie mais peu de la tragédie que vit la population».
Sharon au plus bas des sondages
La déléguée générale de Palestine en France critique la mollesse de la réaction des Etats-Unis. «Nous demandons une condamnation très ferme des dernières attaques israéliennes de la part de Washington», dit-elle, soulignant que l’initiative de paix saoudienne formulée par le prince héritier Abdallah «est la plus importante jamais faite dans le monde arabe».
La Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Mary Robinson, a demandé vendredi le «retrait immédiat» de l’armée israélienne des camps de réfugiés de Jénine et Balata, accusant Tsahal de s’y comporter «au mépris total de la loi humanitaire internationale». Dès jeudi, Amnesty international a dénoncé «l’intensification» des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés par l’Etat hébreu et appelé la communauté internationale à envoyer des observateurs impartiaux dans la région. «L’Intifada et les mesures prises par Israël pour y mettre fin ont conduit à une situation où la violation des droits de l’homme est devenue une chose établie», constate l’organisation dans un communiqué.
Parmi les atteintes aux droits de l’homme, Amnesty international cite également la démolition de maisons palestiniennes et les restrictions de mouvement imposées par l’armée israélienne aux habitants des territoires occupés. Le Comité international de la Croix rouge a de son côté fait part de sa préoccupation et critiqué les entraves à l’aide humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, provoquées par le bouclage des territoires palestiniens imposé par Israël.
L’enlisement de la situation a valu à Ariel Sharon son pire sondage. La côte de popularité du Premier ministre israélien est au plus bas. Selon une enquête d’opinion publiée vendredi, 53% des Israéliens se disent mécontents de son action, contre 42% satisfaits. Le quotidien Ma’ariv écrit que «pour la première fois depuis son élection, une majorité de l’opinion publique est mécontente de Sharon qui n’a pas tenu ses promesses ni répondu aux attentes».
Aux côtés de Leïla Shahid, deux médecins, le docteur Luxureau et le professeur Kahn prennent la parole. De retour de Palestine, ils témoignent des conditions difficiles dans lesquelles ils ont tenté de soigner des réfugiés ou des civils qu’ils estiment être les «otages de Sharon». Le Professeur Kahn dénonce des «entraves à l’accès aux soins». Selon lui, depuis le début de l’Intifada en septembre 2000, une trentaine de personnes sont mortes faute d’accès aux soins médicaux, en raison des barrages notamment. Le bouclage des territoires empêche toute aide médicale d’urgence, affirment les médecins. De plus, la réglementation de la circulation au sein des territoires a provoqué «une augmentation considérable des naissances à domicile».
Outre les problèmes nutritionnels qui se posent aux réfugiés, il faut, poursuit le Professeur Kahn, tenir compte du «retentissement psychologique sur la vie et la santé des enfants. En raison de bouclage et des violences, beaucoup ne vont pas à l’école. Toute une génération de jeunes Palestiniens est non éduquée».
Leïla Shahid dénonce «la gravité des événements». «Ce qui est très préoccupant, explique-t-elle, c’est cette escalade qui n’est pas visible. Les directives données à l’armée israélienne sont très inquiétantes. C’est une volonté de faire mal et la population civile est particulièrement visée. Dans la presse, on parle beaucoup de diplomatie mais peu de la tragédie que vit la population».
Sharon au plus bas des sondages
La déléguée générale de Palestine en France critique la mollesse de la réaction des Etats-Unis. «Nous demandons une condamnation très ferme des dernières attaques israéliennes de la part de Washington», dit-elle, soulignant que l’initiative de paix saoudienne formulée par le prince héritier Abdallah «est la plus importante jamais faite dans le monde arabe».
La Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Mary Robinson, a demandé vendredi le «retrait immédiat» de l’armée israélienne des camps de réfugiés de Jénine et Balata, accusant Tsahal de s’y comporter «au mépris total de la loi humanitaire internationale». Dès jeudi, Amnesty international a dénoncé «l’intensification» des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés par l’Etat hébreu et appelé la communauté internationale à envoyer des observateurs impartiaux dans la région. «L’Intifada et les mesures prises par Israël pour y mettre fin ont conduit à une situation où la violation des droits de l’homme est devenue une chose établie», constate l’organisation dans un communiqué.
Parmi les atteintes aux droits de l’homme, Amnesty international cite également la démolition de maisons palestiniennes et les restrictions de mouvement imposées par l’armée israélienne aux habitants des territoires occupés. Le Comité international de la Croix rouge a de son côté fait part de sa préoccupation et critiqué les entraves à l’aide humanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, provoquées par le bouclage des territoires palestiniens imposé par Israël.
L’enlisement de la situation a valu à Ariel Sharon son pire sondage. La côte de popularité du Premier ministre israélien est au plus bas. Selon une enquête d’opinion publiée vendredi, 53% des Israéliens se disent mécontents de son action, contre 42% satisfaits. Le quotidien Ma’ariv écrit que «pour la première fois depuis son élection, une majorité de l’opinion publique est mécontente de Sharon qui n’a pas tenu ses promesses ni répondu aux attentes».
par Sylvie Berruet
Article publié le 01/03/2002