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France: présidentielle 2002

Parrainage : historique et mode d’emploi

Tout candidat à l’élection présidentielle doit, pour se présenter officiellement, obtenir 500 parrainages d’élus locaux ou régionaux. Ce dispositif de filtrage, mis en place depuis 1976, est censé éviter les candidatures fantaisistes et burlesques. Mais cette année, cette loi pourrait évincer des postulants qui recueillent pourtant de bons scores dans les sondages.
Depuis 1962, date à laquelle le président français est élu au suffrage universel direct, tout prétendant à l’Elysée, pour être admis au premier tour, devait présenter une centaine de parrainages. Lors des élections de 1965, 1969 et 1974, quelques difficultés ont été mises au jour, notamment des problèmes d’organisation dus à la multiplication des candidatures et c’est pourquoi en août 1976, le Conseil constitutionnel a décidé d’imposer un filtrage plus strict des candidatures.

Depuis cette date, donc, une nouvelle loi instaure une nouvelle règle du jeu : récolter 500 signatures d’élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux ou généraux, membres de l’Assemblée de Corse ou des assemblées territoriales d’outre-mer) de trente départements ou territoires d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre elles n’émane d’élus d’un même département. Chaque élu ne pouvant bien évidemment parrainer qu’un seul candidat. Une fois les 500 signatures récoltées, chaque candidat doit faire part de sa liste au Conseil constitutionnel qui s’assure du respect de la loi. Cette année, les candidats potentiels ont jusqu’au 2 avril pour transformer les promesses qu’ils ont glanées en formulaires remplis en bonne et due forme. En outre, depuis 1988, le Conseil constitutionnel affiche, dans ses locaux, les noms des parrains reconnus valides de chaque candidat pendant quatre jours.

Pour cette élection 2002, le Conseil constitutionnel examinera la validité des parrainages le 3 avril puis établira la liste des candidats le lendemain. Celle-ci sera publiée au Journal officiel le 5 avril. Ce même jour débutera la campagne officielle pour le premier tour de scrutin qui s’achèvera le 19 avril, avant veille du premier tour.

De la difficulté de recueillir les 500 parrainages

Parmi la vingtaine de candidats provenant de partis ayant pignon sur rue, quelques uns ont manifestement, cette année, des difficultés à recueillir ces 500 parrainages et certains se plaignent même que des élus qui s’étaient engagés à les soutenir se rétractent finalement. Ainsi Jean-Marie Le Pen n’aurait pas encore recueilli les 500 signatures et ne décolère pas contre la publicité faite aux parrains tout en assurant que des pressions ont été exercées sur les élus pour les dissuader de le soutenir. Son ancien ami et désormais rival, Bruno Mégret, ne les a pas forcément non plus. Sans donner de chiffre précis, le président et candidat du Mouvement national républicain, affirme toutefois qu’il est en «bonne voie».

D’autres aussi peinent à atteindre les 500 parrainages, comme les deux écologistes, Brice Lalonde de Génération écologie et Antoine Waechter du Mouvement écologiste indépendant. La situation n’est guère meilleure pour l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala que ses propos sur Ben Laden risquent de desservir. Le promoteur de la semaine de quatre jours, Pierre Larrouturou de Nouvelle donne, stagne manifestement autour des 400 signatures. Enfin, deux autres candidats pourraient les obtenir dont Jacques Cheminade qui les avait déjà eues en 1995 et Jean-Félix Vallat, représentant les rapatriés, qui dit avoir 750 promesses mais ne provenant pas de 30 départements différents.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 14/03/2002