Développement
A Monterrey, des ONG sans illusions
Les Nations Unies organisent un sommet sur les problèmes financiers qui affectent le développement mondial. Il y a quelques mois, elles ont chargé l’ancien président mexicain Ernesto Zedillo de préparer un document. Ce texte, connu sous le nom de «Consensus de Monterrey» doit servir de base à la Conférence Internationale sur le Financement du Développement des pays du Sud qui se tient du 18 au 22 mars au nord du Mexique, dans la ville de Monterrey. Ce «consensus» est fortement critiqué pour son caractère néolibéral.
De notre correspondant au Mexique
A une semaine de l’ouverture de la Conférence internationale sur le financement du développement à laquelle assisteront près de 60 chefs d’Etat, l’ambiance n’est pas très bonne. Les ONG qui seront nombreuses à y participer, environ 3000, dénoncent en choeur l’absence de débat sur les conclusions du «Consensus de Monterrey», ceci afin d’assurer la présence de George W. Bush à la conférence. Qu’elles soient françaises, suisses, japonaises, espagnoles ou brésiliennes, les ONG ne cachent pas leur pessimisme et annoncent un échec programmé. Concernant les grands thèmes de la conférence internationale, les ONG savent pertinemment que les pays riches n’ont aucunement l’intention de réduire de 50% la pauvreté mondiale d’ici 2015, ni d’offrir de nouvelles ressources pour les programmes de développement, pas plus qu’ils ne tenteront de résoudre les problèmes de dettes extérieures ou de réforme du système financier international.
Un peu partout, l’écho des participants est le même : les Etats-Unis ont confisqué le débat en centrant leur position sur la lutte contre le terrorisme et non contre la pauvreté. Quant à l’Union européenne, trop divisée et trop faible, personne ne pense qu’elle puisse jouer un rôle de contre-poids.
Les spoliés de la Banque
Le premier forum alternatif a débuté mardi 12 mars. Le «Barzon» qui regroupe les spoliés de la crise financière de 1994 au Mexique a invité 800 associations similaires d’Argentine, d’Equateur et d’autres pays d’Amérique latine pour discuter du moratoire des dettes extérieures, dénoncer les méfaits des politiques libérales qui, en 20 ans, ont fait surgir 130 crises bancaires dans le sous-continent et ont généré le paiement de 1220 milliards de dollars d’intérêts sur une dette globale de 817 milliards.
Ce premier forum, sans doute le plus radical, dénonce la collusion entre les gouvernements corrompus et les institutions financières internationales qui accordent des prêts en sachant pertinemment la destination frauduleuse des fonds. Un forum très contestataire qui devrait se terminer par une grande manifestation, de 20 000 à 30 000 personnes le jour de l’ouverture de la conférence internationale.
Mais c’est le forum sur le «Financement du droit à un développement réel et équitable», du 14 au 16 mars, attire l’essentiel des grandes ONG de solidarité internationale (Médecins du Monde, Care, CCFD, Solagral) ou les anti-mondialistes comme Attac, Via Campesina, Sud. Toutes viennent sans illusion mais «feront le déplacement pour dénoncer le néolibéralisme de la conférence internationale et faire connaître les propositions concrètes et réalistes qui auraient pu être prises». Elles sont préoccupées par l’attitude du gouvernement mexicain et craignent la présence de provocateurs, de casseurs, comme à Gênes en Italie, ce qui donnerait aux autorités mexicaines responsables de la sécurité des chefs d’Etat invités qui ont mobilisé 3 000 soldats et 6 800 policiers, la possibilité de contrecarrer la tenue des forums sous le prétexte du maintien de l’ordre et de la sécurité. Elles réclament donc de ne pas être assimilées aux manifestants violents antiglobalisation qui ne devraient pas manquer.
Toutes ces ONG voudraient battre en brèche la théorie ambiante selon laquelle c’est au secteur privé de s’investir dans l’aide au développement. Elles voudraient contraindre les Etats à respecter l’engagement pris il y a 30 ans de consacrer 0,7% de leur richesse nationale à l’aide au développement.
A une semaine de l’ouverture de la Conférence internationale sur le financement du développement à laquelle assisteront près de 60 chefs d’Etat, l’ambiance n’est pas très bonne. Les ONG qui seront nombreuses à y participer, environ 3000, dénoncent en choeur l’absence de débat sur les conclusions du «Consensus de Monterrey», ceci afin d’assurer la présence de George W. Bush à la conférence. Qu’elles soient françaises, suisses, japonaises, espagnoles ou brésiliennes, les ONG ne cachent pas leur pessimisme et annoncent un échec programmé. Concernant les grands thèmes de la conférence internationale, les ONG savent pertinemment que les pays riches n’ont aucunement l’intention de réduire de 50% la pauvreté mondiale d’ici 2015, ni d’offrir de nouvelles ressources pour les programmes de développement, pas plus qu’ils ne tenteront de résoudre les problèmes de dettes extérieures ou de réforme du système financier international.
Un peu partout, l’écho des participants est le même : les Etats-Unis ont confisqué le débat en centrant leur position sur la lutte contre le terrorisme et non contre la pauvreté. Quant à l’Union européenne, trop divisée et trop faible, personne ne pense qu’elle puisse jouer un rôle de contre-poids.
Les spoliés de la Banque
Le premier forum alternatif a débuté mardi 12 mars. Le «Barzon» qui regroupe les spoliés de la crise financière de 1994 au Mexique a invité 800 associations similaires d’Argentine, d’Equateur et d’autres pays d’Amérique latine pour discuter du moratoire des dettes extérieures, dénoncer les méfaits des politiques libérales qui, en 20 ans, ont fait surgir 130 crises bancaires dans le sous-continent et ont généré le paiement de 1220 milliards de dollars d’intérêts sur une dette globale de 817 milliards.
Ce premier forum, sans doute le plus radical, dénonce la collusion entre les gouvernements corrompus et les institutions financières internationales qui accordent des prêts en sachant pertinemment la destination frauduleuse des fonds. Un forum très contestataire qui devrait se terminer par une grande manifestation, de 20 000 à 30 000 personnes le jour de l’ouverture de la conférence internationale.
Mais c’est le forum sur le «Financement du droit à un développement réel et équitable», du 14 au 16 mars, attire l’essentiel des grandes ONG de solidarité internationale (Médecins du Monde, Care, CCFD, Solagral) ou les anti-mondialistes comme Attac, Via Campesina, Sud. Toutes viennent sans illusion mais «feront le déplacement pour dénoncer le néolibéralisme de la conférence internationale et faire connaître les propositions concrètes et réalistes qui auraient pu être prises». Elles sont préoccupées par l’attitude du gouvernement mexicain et craignent la présence de provocateurs, de casseurs, comme à Gênes en Italie, ce qui donnerait aux autorités mexicaines responsables de la sécurité des chefs d’Etat invités qui ont mobilisé 3 000 soldats et 6 800 policiers, la possibilité de contrecarrer la tenue des forums sous le prétexte du maintien de l’ordre et de la sécurité. Elles réclament donc de ne pas être assimilées aux manifestants violents antiglobalisation qui ne devraient pas manquer.
Toutes ces ONG voudraient battre en brèche la théorie ambiante selon laquelle c’est au secteur privé de s’investir dans l’aide au développement. Elles voudraient contraindre les Etats à respecter l’engagement pris il y a 30 ans de consacrer 0,7% de leur richesse nationale à l’aide au développement.
par Patrice Gouy
Article publié le 15/03/2002