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France: présidentielle 2002

Le «Che» espère relancer sa campagne

Jean-Pierre Chevènement a présenté de nouveau son «projet républicain pour la France», en insistant sur les trois grandes orientations de sa campagne et sur ses vingt engagements. Au programme, notamment : augmentation du budget de la défense, de la recherche, du SMIC et assouplissement des 35 heures.
Ce n’est pas la première fois que Jean-Pierre Chevènement présente son programme aux Français : déjà le 9 septembre 2001, lors de son discours à Vincennes, il avait décliné quelques unes de ses orientations pour la France, puis le 5 mars dernier, lors d’un meeting à Paris, il les avait à nouveau précisées. Aujourd’hui, il semblerait que cette nouvelle présentation ait été faite pour espérer relancer sa campagne mais aussi pour marquer ses différences avec Lionel Jospin et Jacques Chirac dont il qualifie les programmes de «projets du déclin programmé» ou encore de «projets politiques de chiens crevés au fil de l’eau».

Le «projet républicain pour la France» qui comporte trois grandes orientations : «La France retrouvée, le citoyen relevé et le travail revalorisé» est décliné en vingt mesures-clés. «A un moment où les Français ne voient pas la différence entre ce que proposent Chirospin», le candidat du Pôle républicain a jugé utile de se démarquer, une fois encore, de ses deux autres adversaires. «Le projet que je présente fait réellement contraste avec le programme commun de Jacques Chirac et de Lionel Jospin», a-t-il déclaré.

Des augmentations en rafale

S’agissant des mesures, Jean-Pierre Chevènement propose notamment sur le plan européen, la création d’une seconde chambre représentant les parlements nationaux ainsi qu’une réforme des statuts de la Banque centrale européenne. Concernant la défense, il prévoit de porter le budget à 3% du PIB afin de «garantir l’autonomie stratégique» de la France. En matière de sécurité, il propose le vote d’une loi de programmation pour la police et la gendarmerie dès le mois de juillet 2002, au lendemain des législatives. Le candidat souverainiste se déclare également favorable à une refonte de l’ordonnance de 1945 sur les mineurs, à la création de 60 centres de retenue fermés pour les délinquants et multirécidivistes mineurs et à un «décrassage» de la loi Guigou sur la présomption d’innocence.

Dans le domaine social, l’ancien ministre propose une augmentation du SMIC de 25% sur cinq ans, un assouplissement des 35 heures, la possibilité de prendre sa retraite avant 60 ans si l’on compte 40 années de cotisation. En revanche, le candidat s’est déclaré hostile à la mise en place de fonds de pension qui, a-t-il dit, risqueraient de «cannibaliser» le système actuel de répartition. Dans le domaine économique, il propose une baisse des impôts de 10 milliards d’euros avec notamment une réduction à 5,5% du taux de TVA pour la restauration (elle est aujourd’hui à 19,6%). En outre, le «Che» prévoit de porter l’effort national de recherche à 3% du PIB avec la mise en place d’un grand ministère du développement technologique.

Une plaquette de 6 pages résumant les propositions de Jean-Pierre Chevènement sera tirée à plusieurs millions d'exemplaires puis distribuée dans la France entière, au cours des meetings et réunions publiques que le candidat tiendra quotidiennement jusqu'à l'élection. Dans le même temps, a été présenté un volumineux rapport de 218 pages rassemblant les rapports de tous les experts du Pôle républicain qui ont planché pour leur candidat.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 22/03/2002