Italie
La foule contre Berlusconi
La Confédération générale italienne du travail, CGIL, a organisé le 23 mars à Rome, une des plus grandes manifestations de son histoire. Elle a appelé à un rassemblement contre le terrorisme et la politique sociale du gouvernement de Silvio Berlusconi.
Grandiose, extraordinaire, du jamais vu, les qualificatifs manquaient aux commentateurs pour apprécier le succès de la manifestation, au Circo Massimo, arène de l’ancien stade antique de Rome. Très rapidement les organisateurs se sont rendus compte de l’ampleur de l’événement et ont appelé à une manifestation digne sans débordements. Très rapidement aussi les manifestants ont compris qu’ils étaient très nombreux et qu’ils ne pouvaient pas tous rentrer dans l’arène du Circo Massimo. Les squares, pelouses et autres espaces libres autour du stade étaient pris d’assaut par les manifestants. Alors qu’en début d’après midi la manifestation était officiellement terminée, des cars remplis de monde arrivaient encore de toute part, pour déverser dans Rome une foule de mécontents. Elle a été évaluée par la CGIL à près de trois millions de personnes, alors que la police l’estime à environ sept cent mille.
Mais à cette classique guerre des chiffres, il convient de prendre la mesure réelle du sentiment exprimé par les manifestants. Sergio Cofferati, le secrétaire général de la CGIL, avait souhaité placer cette manifestation sous le signe de la condamnation du retour du terrorisme dans les conflits sociaux et du rejet de la tentative de modification de l’article 18 de la convention de travail qui protège les employés contre un licenciement abusif. Sergio Cofferati a néanmoins condamné l’acte terroriste d’un groupe d’extrême gauche qui a revendiqué l’assassinat le 19 mars, de Marco Biagi, conseiller du gouvernement dans cette réforme contestée.
La peur de l’avenir
Les thèmes de la manifestation ont mobilisé des travailleurs de toutes les couches sociales qui avaient tout simplement peur pour leur avenir. Mais au delà des contestations ponctuelles, c’est aussi une condamnation en bloc de la politique conduite par le gouvernement Berlusconi qui s’est exprimée dans les rues de Rome. Certains manifestants ont clairement demandé la démission du gouvernement, en faisant un parallèle avec la manifestation de novembre 1994 qui a conduit à la chute du premier gouvernement Berlusconi. La réforme, à l’époque, du système des retraite avait été fatale à la première expérience politique de l’homme d’affaires à qui tout réussissait.
L’ampleur de la manifestation, impressionnante selon tous les observateurs, n’a pas , pour l’instant ébranlé les convictions du gouvernement. Antonio Marzano, le ministre des activités productrices a réaffirmé que le gouvernement Berlusconi «ne modifiera pas sa position». Sergio Cofferati, le secrétaire général de la CGIL et maître d’œuvre du gigantesque rassemblement, a quant à lui réitéré ses menaces de grève générale si le gouvernement ne prend pas en compte «le mécontentement largement exprimé par les Italiens» dans les rues de Rome. Le conflit quitte le terrain social et devient politique.
Mais à cette classique guerre des chiffres, il convient de prendre la mesure réelle du sentiment exprimé par les manifestants. Sergio Cofferati, le secrétaire général de la CGIL, avait souhaité placer cette manifestation sous le signe de la condamnation du retour du terrorisme dans les conflits sociaux et du rejet de la tentative de modification de l’article 18 de la convention de travail qui protège les employés contre un licenciement abusif. Sergio Cofferati a néanmoins condamné l’acte terroriste d’un groupe d’extrême gauche qui a revendiqué l’assassinat le 19 mars, de Marco Biagi, conseiller du gouvernement dans cette réforme contestée.
La peur de l’avenir
Les thèmes de la manifestation ont mobilisé des travailleurs de toutes les couches sociales qui avaient tout simplement peur pour leur avenir. Mais au delà des contestations ponctuelles, c’est aussi une condamnation en bloc de la politique conduite par le gouvernement Berlusconi qui s’est exprimée dans les rues de Rome. Certains manifestants ont clairement demandé la démission du gouvernement, en faisant un parallèle avec la manifestation de novembre 1994 qui a conduit à la chute du premier gouvernement Berlusconi. La réforme, à l’époque, du système des retraite avait été fatale à la première expérience politique de l’homme d’affaires à qui tout réussissait.
L’ampleur de la manifestation, impressionnante selon tous les observateurs, n’a pas , pour l’instant ébranlé les convictions du gouvernement. Antonio Marzano, le ministre des activités productrices a réaffirmé que le gouvernement Berlusconi «ne modifiera pas sa position». Sergio Cofferati, le secrétaire général de la CGIL et maître d’œuvre du gigantesque rassemblement, a quant à lui réitéré ses menaces de grève générale si le gouvernement ne prend pas en compte «le mécontentement largement exprimé par les Italiens» dans les rues de Rome. Le conflit quitte le terrain social et devient politique.
par Didier Samson
Article publié le 24/03/2002