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Afghanistan

Les pavots refleurissent en Afghanistan

«Dans certaines vallées du sud de la province, les paysans ont recommencer à planter des pavots. Nos missions ont pu le constater sur place.» Christian Bosson, responsable du CICR dans la province de Ghor dans l’ouest de l’Afghanistan, est affirmatif. Dans de nombreuses régions du pays, notamment dans le sud de Ghor, où le climat le permet mais aussi dans les provinces de Helmand et Badghis, les paysans afghans ont de repris la culture du pavot.
De notre envoyé spécial à Tchagcharan

Signe de la reprise de cette culture mais aussi de l’augmentation du trafic de la drogue, le prix de l’opium qui avait fortement augmenté ces derniers mois en Iran, en raison d’une certaine pénurie, a de nouveau baissé. Ainsi, à Machad, principale ville du Nord est de l’Iran, située à environ deux cent kilomètres de la frontière afghane, un kilo d’opium coûte actuellement environ 600 euros contre 800 il y a encore deux mois. L’augmentation des prix avait poussé les revendeurs à mélanger les doses d’héroïnes avec d’autres produits. Ces derniers mois, à Téhéran mais aussi dans les autres grandes villes du pays, la police a découvert le corps de plusieurs centaines de toxicomanes morts après avoir injecté de l’héroïne coupée avec d’autres produits.

L’Iran, principal pays de transit

En tout cas, les forces de sécurité iranienne multiplient les saisies le long de la frontière. «Les saisies d’opium par tonne entière ont repris le long de la frontière avec l’Afghanistan», s’inquiétait récemment Antonio Mazzitelli, responsable du programme des Nations unies pour la lutte contre la drogue (UNDCP) à Téhéran. En effet, selon les Nations unies, les stocks de drogue constitués en Afghanistan sous les Taliban suffisent à alimenter l’Europe pendant trois ans. Après la fin des bombardements, les trafiquants, qui avaient un moment arrêté l’envoi d’opium et d’héroïne, ont recommencé à envoyer des quantités importantes de drogues vers l’Iran. Surtout, la reprise de la culture du pavot est une menace encore plus grande.

Depuis de nombreuses années, l’Iran est le principal pays de transit vers l’Europe et les pays arabes. Une partie de cette drogue est également consommée en Iran, où selon les chiffres officiels, il y a plus de deux millions de toxicomanes et environ autant de consommateurs irréguliers. Pour Christian Bosson, si la communauté internationale n’aide pas les paysans afghans à choisir des cultures de substitution, dans quelques mois il sera trop tard pour stopper une nouvelle vague de trafic d’opium et d’héroïne vers les marchés européens mais aussi arabes.



par Siavosh  Ghazi

Article publié le 08/03/2002