Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Tunisie

Le réveil de la société civile

L’impossible procès du dirigeant communiste Hamma Hammami, début février, a révélé la crispation du pouvoir tunisien mais aussi la prise de parole par une frange croissante de l’opposition.
Ecouter Reporteur
Alain Renon, 27/02/2002, 15 min

Le 2 février 2002, 4 militants du parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT, interdit), dont son dirigeant, Hamma Hammami, sortaient de 4 années de clandestinité, comme il l'avaient annoncé -sur RFI notamment-, quelques semaines auparavant. Ce geste politique avait deux objectifs principaux: appuyer «la combativité de plus en plus grande des démocrates tunisiens» et «mettre à l'épreuve le discours du pouvoir sur les libertés et les droits de l'Homme», selon les propres termes de Hammami.

Cette journée du 2 février, de fait, a mis en évidence un double constat: la crispation politique totale du pouvoir tunisien et le réveil de la société civile, et, dans son sillage, d'une frange croissante de l'opposition. Le tout, dans un lieu hautement symbolique: le palais de justice de Tunis, où Hamma Hammami et deux de ses camarades se sont présentés, librement, pour s'opposer au jugement prononcé contre eux par contumace en juillet 1999 -ils avaient alors été condamnés à 9 ans et 3 mois de prison, pour appartenance au PCOT.

L'impossible procès de ces opposants, la foule présente à l'audience -sans précédent pour un procès politique-, la ferme réaction des avocats face aux multiples et flagrantes violations des droits de la défense dans ce dossier, ont permis de mesurer la revendication croissante des liberté d'opinion et d'expression en Tunisie, de même que la reconstruction en cours d'une opposition décidée à réinvestir le champs politique, sur fond de réforme constitutionnelle visant à permettre au président Ben Ali de briguer un nouveau mandat en 2004.

Comment s'articule cette réappropriation du droit à la parole et à l'action? C'était l'objet de «Reporteur», le magazine de la rédaction de RFI, diffusé le 27 février.




par Alain  Renon

Article publié le 04/03/2002