Eglise catholique
Jean-Paul II très affaibli
Pour la première fois depuis le début de son pontificat, Jean-Paul II n’est plus physiquement en mesure de célébrer pleinement les nombreux rites de la semaine de Pâques. Bien qu'il soit apparu en meilleure forme dimanche, les interrogations sur l’avenir se multiplient.
De notre correspondant au Vatican
Dimanche 24 mars, à l’occasion de la traditionnelle messe des rameaux, les fidèles avaient été surpris de voir le pape présider la cérémonie, sans célébrer personnellement. C’est son vicaire, le cardinal Ruini, qui officiait à l’autel. On attendait donc les célébrations pascales comme un véritable test sur son état de santé. Le bilan, pour l’heure, est visiblement préoccupant. Jeudi après-midi, pour la première fois, le pape n’a pas célébré le rite du lavement des pieds qui, chaque jeudi saint, évoque le geste accompli par le Christ le jour de la dernière cène. Dans la matinée il n’avait pu que présider, là encore assis à l’écart de l’autel, la messe faisant mémoire de l’institution de l’eucharistie, point culminant dans la vie d’un prêtre. Manifestement très fatigué, Jean-Paul II n’est plus en mesure de se déplacer. De façon temporaire ou définitive? C’est toute la question.
Depuis le début du mois de mars, son entourage a fait savoir que le pape souffre d’une douleur persistante au genou droit, provoquée par de l’arthrose. A près de 82 ans, qu’il fêtera le 16 mai prochain, ce nouveau problème de santé n’a rien d’exceptionnel, mais il vient se greffer sur un état général passablement affaibli. Depuis l’attentat de 1981, Jean-Paul II a été opéré à six reprises, notamment du col du fémur où une prothèse lui a été implantée. On le sait atteint de la maladie de Parkinson. Son élocution, en raison probablement des puissants traitements thérapeutiques auxquels il est soumis, est souvent approximative. De nombreux témoins affirment que sa lucidité est totale tout comme sa volonté de fer de passer outre les recommandations des médecins. Son corps, en revanche, montre chaque jour davantage des signes d’épuisement.
Avec Karol Wojtyla «tout est possible»
Aussi, dans les couloirs du Vatican et chez les observateurs toujours attentifs aux moindres signes, les interrogations sur l’avenir se multiplient. Cette incapacité à marcher est-elle passagère? Comment le pape pourra-t-il respecter le programme de voyages très chargé dans les mois à venir (Bulgarie, Azerbaidjan, Canada, Mexique, Guatemala, Pologne)? Pourra-t-il récupérer une motricité si manifestement compromise? Son entourage devra-t-il recourrir à une chaise roulante? Le quotidien italien La Repubblica, dans son édition du 29 mars, annonce qu’un fabriquant du nord de l’Italie a remis, le 27 février dernier, une chaise de ce type au Vatican. Le bruit circule à Rome depuis quelques mois. Il pourrait devenir une réalité tangible dans les prochaines semaines.
Au-delà, deux autres questions, plus substantielles, alimentent les commentaires. Que se passerait-il si le pape perdait sa lucidité? L’hypothèse d’une démission, ou plus exactement d’un renoncement, est parfois évoquée, bien que le Code de Droit Canon ne stipule rien de précis en la matière. Jean-Paul II a toujours déclaré que son sort était entre les mains de Dieu, «il n’y a pas de place dans l’Eglise pour un pape retraité», confia-t-il un jour à l’un de ses médecins, ne laissant ainsi aucun crédit explicite à ces hypothèses. Certains cardinaux proches du pape affirment toutefois qu’avec Karol Wojtila «tout est possible». En cas de renoncement, un triumvirat composé de trois cardinaux (son vicaire, le cardinal Ruini, son secrétaire d’Etat le cardinal Sodano et le camerlingue, le cardinal Martinez Somalo) serait chargé d’assurer la direction de l’Eglise, du Saint-Siège et du diocèse de Rome. Ce n’est qu’une hypothèse, et le pape a tenu, vendredi midi, à confesser quelques fidèles dans la basilique Saint-Pierre, comme il en a instauré lui même la coutume. Rien ne laisse cependant prévoir une amélioration de l’état de santé de Jean Paul II dont le pontificat, en durée, vient de devenir en ce vendredi saint le sixième pontificat le plus long de l’histoire.
Dimanche 24 mars, à l’occasion de la traditionnelle messe des rameaux, les fidèles avaient été surpris de voir le pape présider la cérémonie, sans célébrer personnellement. C’est son vicaire, le cardinal Ruini, qui officiait à l’autel. On attendait donc les célébrations pascales comme un véritable test sur son état de santé. Le bilan, pour l’heure, est visiblement préoccupant. Jeudi après-midi, pour la première fois, le pape n’a pas célébré le rite du lavement des pieds qui, chaque jeudi saint, évoque le geste accompli par le Christ le jour de la dernière cène. Dans la matinée il n’avait pu que présider, là encore assis à l’écart de l’autel, la messe faisant mémoire de l’institution de l’eucharistie, point culminant dans la vie d’un prêtre. Manifestement très fatigué, Jean-Paul II n’est plus en mesure de se déplacer. De façon temporaire ou définitive? C’est toute la question.
Depuis le début du mois de mars, son entourage a fait savoir que le pape souffre d’une douleur persistante au genou droit, provoquée par de l’arthrose. A près de 82 ans, qu’il fêtera le 16 mai prochain, ce nouveau problème de santé n’a rien d’exceptionnel, mais il vient se greffer sur un état général passablement affaibli. Depuis l’attentat de 1981, Jean-Paul II a été opéré à six reprises, notamment du col du fémur où une prothèse lui a été implantée. On le sait atteint de la maladie de Parkinson. Son élocution, en raison probablement des puissants traitements thérapeutiques auxquels il est soumis, est souvent approximative. De nombreux témoins affirment que sa lucidité est totale tout comme sa volonté de fer de passer outre les recommandations des médecins. Son corps, en revanche, montre chaque jour davantage des signes d’épuisement.
Avec Karol Wojtyla «tout est possible»
Aussi, dans les couloirs du Vatican et chez les observateurs toujours attentifs aux moindres signes, les interrogations sur l’avenir se multiplient. Cette incapacité à marcher est-elle passagère? Comment le pape pourra-t-il respecter le programme de voyages très chargé dans les mois à venir (Bulgarie, Azerbaidjan, Canada, Mexique, Guatemala, Pologne)? Pourra-t-il récupérer une motricité si manifestement compromise? Son entourage devra-t-il recourrir à une chaise roulante? Le quotidien italien La Repubblica, dans son édition du 29 mars, annonce qu’un fabriquant du nord de l’Italie a remis, le 27 février dernier, une chaise de ce type au Vatican. Le bruit circule à Rome depuis quelques mois. Il pourrait devenir une réalité tangible dans les prochaines semaines.
Au-delà, deux autres questions, plus substantielles, alimentent les commentaires. Que se passerait-il si le pape perdait sa lucidité? L’hypothèse d’une démission, ou plus exactement d’un renoncement, est parfois évoquée, bien que le Code de Droit Canon ne stipule rien de précis en la matière. Jean-Paul II a toujours déclaré que son sort était entre les mains de Dieu, «il n’y a pas de place dans l’Eglise pour un pape retraité», confia-t-il un jour à l’un de ses médecins, ne laissant ainsi aucun crédit explicite à ces hypothèses. Certains cardinaux proches du pape affirment toutefois qu’avec Karol Wojtila «tout est possible». En cas de renoncement, un triumvirat composé de trois cardinaux (son vicaire, le cardinal Ruini, son secrétaire d’Etat le cardinal Sodano et le camerlingue, le cardinal Martinez Somalo) serait chargé d’assurer la direction de l’Eglise, du Saint-Siège et du diocèse de Rome. Ce n’est qu’une hypothèse, et le pape a tenu, vendredi midi, à confesser quelques fidèles dans la basilique Saint-Pierre, comme il en a instauré lui même la coutume. Rien ne laisse cependant prévoir une amélioration de l’état de santé de Jean Paul II dont le pontificat, en durée, vient de devenir en ce vendredi saint le sixième pontificat le plus long de l’histoire.
par Laurent Morino
Article publié le 30/03/2002