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Pakistan

Le refuge des zones tribales

Des centaines de Taliban et de membres d'Al Qaïda auraient été tués lors de l’opération Anaconda. Mais certains pourraient avoir trouvé refuge dans les zones tribales pakistanaises…
En théorie, les zones tribales constituent des refuges parfaits pour des Taliban en déroute. Elles représentent une frontière très poreuse entre l'Afghanistan et le Pakistan, une frontière montagneuse truffée de grottes qui s'étend sur plus de 1 500 kilomètres.

Surtout, ces régions sont peuplées, comme les Taliban, en majorité de Pachtounes sunnites qui, depuis des décennies, vivent en semi-autonomie dans des hameaux fortifiés.

Ni les Anglais, ni les autorités d'Islamabad ne sont parvenus à imposer leurs lois à ces hommes, dont la vie est réglée par un code d'honneur très strict, le pashtounwali. L'hospitalité est l'une des principales règles en vigueur dans ces régions, les fuyards pourraient en bénéficier.

Les chefs de tribus rétribués

Un refuge naturel qui n'en reste pas moins aléatoire. Car une terre d'accueil pour les Taliban sur le sol pakistanais serait du plus mauvais effet pour le président Perwez Musharraf, qui semble déterminé à collaborer avec les États-Unis dans sa lutte contre le terrorisme.

Sous la pression de Washington, Musharraf a fait ce qu'aucun pouvoir n'avait osé avant lui : des dizaines de milliers de soldats sont déployés le long de la frontière depuis le mois de décembre, les chefs de tribus sont même rétribués pour d'éventuelles arrestations.

Certes, des centaines de combattants ont été arrêtés, mais des centaines d'autres sont bel et bien réfugiés dans les zones tribales. Islamabad affiche sa volonté de les y en chasser, en cas d'échec, les autorités pakistanaises évoqueront un manque de moyens… L'éventuel déploiement de troupes américaines au Pakistan serait alors à haut-risque pour Musharraf.



par Liza  Chaboussant

Article publié le 19/03/2002