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Proche-Orient

Le siège de la Nativité

L’encerclement par l’armée israélienne de l’église de la Nativité, à Bethléem, où sont réfugiés plusieurs centaines de personnes a provoqué une vive réaction du Vatican.
Les chars israéliens encerclaient ce mercredi l'Église de la Nativité à Bethléem, érigée autour de la grotte où, selon les Évangiles, Jésus serait né. Plusieurs centaines de personnes, entre 300 et 400 dont une centaine de combattants palestiniens, auraient trouvé refuge dans la basilique.

Les autorités israéliennes exigent la reddition des combattants palestiniens. Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, a indiqué que les Palestiniens qui, a-t-il affirmé, «ont jeté leurs armes», bénéficiaient du droit d’asile, car «une église est un lieu de refuge pour tout le monde, même pour des guerriers ou des combattants, pourvu qu’ils jettent leurs armes, et en ce cas, nous avons l’obligation de donner refuge, qu’il s’agisse de Palestiniens ou d’Israéliens». Le gouvernement israélien ne l’entend pas ainsi. L’un de ses porte-paroles, Raanan Gissin, estime que certains des réfugiés sont impliqués dans des activités terroristes. L’armée affirme que plusieurs d’entre eux ont tiré depuis la basilique sur les soldats israéliens mais M. Gissin précise que les soldats ont reçu l’ordre de ne pas tirer vers la basilique.

Le calvaire de Bethléeem

Dans la matinée, le patriarche latin qui tentait de se rendre à Bethléem en compagnie d’autres dignitaires chrétiens en a été empêché par les soldats qui bloquent l’accès de la ville. Au Vatican, les ambassadeurs d’Israël et des États-Unis ont été convoqués par le Saint-Siège. Tout en condamnant les attentats anti-israéliens, le Vatican a fait savoir que le pape Jean-Paul II rejetait «les injustices et humiliations imposées aux Palestiniens de même que les actions de représailles et de vengeance qui ne font que nourrir le sentiment de haine et de frustration». Lundi, le pape avait exhorté les fidèles rassemblés place Saint-Pierre à prier pour Bethléem qui «vit un véritable calvaire» et qui se trouve «en grave danger». Le cardinal Etchegarray a par ailleurs qualifié d’«inimaginable» l’hypothèse d’une expulsion de Yasser Arafat.

Sur le plan international, les ministres des Affaires étrangères européens devaient se rencontrer à Luxembourg dans la soirée de mercredi pour coordonner leurs positions. Avant même la rencontre, la proposition du président de la Commission européenne, Romano Prodi, de convoquer une conférence internationale a été rejetée par Israël. Quant au commissaire chargé des relations extérieures, Chris Patten, il a réitéré la demande européenne d’un cessez-le-feu et d’un retrait israélien des territoires palestiniens.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 03/04/2002