Proche-Orient
Sharon: «L’armée ira au bout de sa mission»
Ignorant toujours les appels de la communauté internationale et notamment les injonctions du président américain Bush, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a déclaré lundi devant la Knesset que «l’armée ne se retirera que lorsque sa mission sera terminée». Pour le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, l’offensive israélienne signifie «la fin du processus de paix, la fin des accords d'Oslo et la fin de l'Autorité palestinienne».
Mettant à exécution les menaces israéliennes, des hélicoptères israéliens ont tiré lundi des roquettes sur le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, en Cisjordanie, après le refus de ses habitants d'évacuer leurs maisons et se rassembler sur la place centrale, selon des témoins. Les hélicoptères ont tiré 25 roquettes sur ce camp, sans qu’il soit possible d’évaluer les dégâts. Les soldats israéliens avaient auparavant demandé par haut-parleurs aux habitants de quitter leurs maisons et de se rassembler sur la place centrale, faute de quoi l'aviation allait pilonner le camp. Ce camp, peuplé de 11000 habitants, est situé à l'ouest de la ville de Jénine. Il fait partie des secteurs déclarés «zones militaires fermées» par les autorités israéliennes dans le cadre de l'offensive militaire massive en Cisjordanie déclenchée le 29 mars. Il a été le théâtre ces derniers jours de très violents combats.
Etablir un bilan des affrontements restait difficile lundi, en raison des informations parcellaires et d’une situation qui évolue rapidement. Mais à la mi-journée dimanche, le chef d’état-major israélien Shaul Mofaz, estimait à 200 le nombre de Palestiniens tués par l’armée depuis le début de l’opération. Lundi, deux Palestiniens, dont un enfant de 12 ans, ont été tués par des tirs israéliens dans le camp de réfugiés d'Askar, à Naplouse, en Cisjordanie, selon des sources hospitalières palestiniennes. Un peu plus tôt, les corps de trois Palestiniens tués dans des affrontements avec l'armée israélienne avaient été découverts dans la vieille ville de Naplouse.
«Cela vous apportera la destruction»
«L'opération est une opération provisoire, mais les objectifs n'ont pas encore été atteints», a dit Ariel Sharon, ignorant les pressions du président américain George W. Bush qui l’a sommé de mettre fin à l'offensive militaire israélienne et d’évacuer les villes de Cisjordanie réoccupées. «L’armée ne se retirera que lorsque sa mission sera terminée». Ariel Sharon a par ailleurs lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle exhorte les activistes palestiniens retranchés dans l'église de la Nativité à Bethléem à se rendre aux forces israéliennes. L'enceinte a été le théâtre d'une fusillade et d’explosions lundi matin. Un policier palestinien aurait été tué et deux soldats israéliens blessés. L'armée israélienne, selon Ariel Sharon, ne lèvera le siège de la basilique de la Nativité à Bethléem qu'une fois que les «terroristes» palestiniens qui s'y sont retranchés auront été arrêtés. Le Vatican a appelé lundi Israël a respecter le statu-quo des lieux saints et a demandé des explications sur la situation à Bethléem. De son côté, le président Jacques Chirac a appelé solennellement «au respect de tous les lieux de culte saints, qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans», après avoir reçu lundi à l'Elysée l'ambassadeur d'Israël Elie Barnavi et s'être entretenu par téléphone avec la déléguée générale de Palestine en France, Leïla Shahid.
Ecartant, sans le nommer, Yasser Arafat de tout dialogue futur, Ariel Sharon a déclaré que «la paix dépendra du fait que dans les zones que nous allons évacuer, nous trouverons en face de nous une direction palestinienne responsable qui prenne la responsabilité du pouvoir et s'engage à empêcher l'utilisation de ces territoires pour organiser des attentats contre ses voisins». Se déclarant prêt à rencontrer des dirigeants arabes «modérés et responsables» pour parler de paix au Proche-Orient, le Premier ministre israélien a ajouté qu'il discuterait de cette initiative avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, attendu dans la région en fin de semaine après des consultations avec des dirigeants arabes et européens. Le diplomate américain, dont le voyage tente de mettre un terme à l'escalade dans ces combats, s'est montré très prudent sur les résultats escomptés de son périple. «Je ne reviendrai pas de ma mission avec un traité de paix en mains (...) je ne suis même pas sûr d'obtenir un cessez-le-feu», a-t-il déclaré avant son départ de Washington. Lundi, au Maroc, il a rappelé qu'Israël doit quitter la Cisjordanie «maintenant» en mettant en garde contre les problèmes «significatifs et sévères» créés par les opérations en cours.
En réponse à l’intensification de l’opération israélienne et aux déclarations du chef du gouvernement israélien, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré lundi sur la chaîne de télévision américaine CNN. qu'Israël a recommencé son «occupation» des territoires palestiniens, ce qui signifie «la fin du processus de paix, la fin des accords d'Oslo et la fin de l'Autorité palestinienne» . Il avait auparavant dénoncé le discours du Premier ministre israélien comme «le plus désastreux (qu'il ait) entendu», et qualifié l'annonce du prochain établissement de zones de sécurité en Cisjordanie de «reprise officielle de l'occupation (...)Cela ne vous apportera pas la paix, a encore dit le responsable palestinien, à l'adresse du peuple israélien. Cela vous apportera la destruction». Il a qualifié M. Sharon d’«assassin de la paix», et a demandé aux Israéliens de l’«arrêter».
Les derniers développements au Proche-Orient suscitent une réprobation de plus en plus vive à travers le monde, y compris dans des pays traditionnellement amis d’Israël. Ainsi, le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller, a vigoureusement critiqué lundi Israël qui «a nettement dépassé les limites», selon lui, dans son offensive militaire contre les Palestiniens. «On dit qu'on pourchasse les terroristes, mais on laisse apparemment toute une population civile en payer le prix», a-t-il déclaré, dénonçant «le comportement de l'armée israélienne qui tire sur les ambulances et empêche les secours humanitaires d'arriver sur les lieux des affrontements».
A Bruxelles, Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a appelé lundi Israël à retirer ses troupes des zones récemment occupées en Cisjordanie et le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, à «dénoncer clairement tous les actes de terrorisme». Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a «imploré» lundi Israël de répondre à l'appel au retrait des territoires palestiniens lancé par le président américain.
Parmi les pays arabes et musulmans, l’Irak a décidé lundi de suspendre ses exportation de brut pendant un mois. L’Iran, le Soudan et la Libye avaient lancé un appel en ce sens aux membres de l’Organisation de la conférence islamique. Mais un ministre algérien a annoncé lundi que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) rejetait officiellement l’utilisation du pétrole comme une arme.
Etablir un bilan des affrontements restait difficile lundi, en raison des informations parcellaires et d’une situation qui évolue rapidement. Mais à la mi-journée dimanche, le chef d’état-major israélien Shaul Mofaz, estimait à 200 le nombre de Palestiniens tués par l’armée depuis le début de l’opération. Lundi, deux Palestiniens, dont un enfant de 12 ans, ont été tués par des tirs israéliens dans le camp de réfugiés d'Askar, à Naplouse, en Cisjordanie, selon des sources hospitalières palestiniennes. Un peu plus tôt, les corps de trois Palestiniens tués dans des affrontements avec l'armée israélienne avaient été découverts dans la vieille ville de Naplouse.
«Cela vous apportera la destruction»
«L'opération est une opération provisoire, mais les objectifs n'ont pas encore été atteints», a dit Ariel Sharon, ignorant les pressions du président américain George W. Bush qui l’a sommé de mettre fin à l'offensive militaire israélienne et d’évacuer les villes de Cisjordanie réoccupées. «L’armée ne se retirera que lorsque sa mission sera terminée». Ariel Sharon a par ailleurs lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle exhorte les activistes palestiniens retranchés dans l'église de la Nativité à Bethléem à se rendre aux forces israéliennes. L'enceinte a été le théâtre d'une fusillade et d’explosions lundi matin. Un policier palestinien aurait été tué et deux soldats israéliens blessés. L'armée israélienne, selon Ariel Sharon, ne lèvera le siège de la basilique de la Nativité à Bethléem qu'une fois que les «terroristes» palestiniens qui s'y sont retranchés auront été arrêtés. Le Vatican a appelé lundi Israël a respecter le statu-quo des lieux saints et a demandé des explications sur la situation à Bethléem. De son côté, le président Jacques Chirac a appelé solennellement «au respect de tous les lieux de culte saints, qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans», après avoir reçu lundi à l'Elysée l'ambassadeur d'Israël Elie Barnavi et s'être entretenu par téléphone avec la déléguée générale de Palestine en France, Leïla Shahid.
Ecartant, sans le nommer, Yasser Arafat de tout dialogue futur, Ariel Sharon a déclaré que «la paix dépendra du fait que dans les zones que nous allons évacuer, nous trouverons en face de nous une direction palestinienne responsable qui prenne la responsabilité du pouvoir et s'engage à empêcher l'utilisation de ces territoires pour organiser des attentats contre ses voisins». Se déclarant prêt à rencontrer des dirigeants arabes «modérés et responsables» pour parler de paix au Proche-Orient, le Premier ministre israélien a ajouté qu'il discuterait de cette initiative avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, attendu dans la région en fin de semaine après des consultations avec des dirigeants arabes et européens. Le diplomate américain, dont le voyage tente de mettre un terme à l'escalade dans ces combats, s'est montré très prudent sur les résultats escomptés de son périple. «Je ne reviendrai pas de ma mission avec un traité de paix en mains (...) je ne suis même pas sûr d'obtenir un cessez-le-feu», a-t-il déclaré avant son départ de Washington. Lundi, au Maroc, il a rappelé qu'Israël doit quitter la Cisjordanie «maintenant» en mettant en garde contre les problèmes «significatifs et sévères» créés par les opérations en cours.
En réponse à l’intensification de l’opération israélienne et aux déclarations du chef du gouvernement israélien, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré lundi sur la chaîne de télévision américaine CNN. qu'Israël a recommencé son «occupation» des territoires palestiniens, ce qui signifie «la fin du processus de paix, la fin des accords d'Oslo et la fin de l'Autorité palestinienne» . Il avait auparavant dénoncé le discours du Premier ministre israélien comme «le plus désastreux (qu'il ait) entendu», et qualifié l'annonce du prochain établissement de zones de sécurité en Cisjordanie de «reprise officielle de l'occupation (...)Cela ne vous apportera pas la paix, a encore dit le responsable palestinien, à l'adresse du peuple israélien. Cela vous apportera la destruction». Il a qualifié M. Sharon d’«assassin de la paix», et a demandé aux Israéliens de l’«arrêter».
Les derniers développements au Proche-Orient suscitent une réprobation de plus en plus vive à travers le monde, y compris dans des pays traditionnellement amis d’Israël. Ainsi, le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller, a vigoureusement critiqué lundi Israël qui «a nettement dépassé les limites», selon lui, dans son offensive militaire contre les Palestiniens. «On dit qu'on pourchasse les terroristes, mais on laisse apparemment toute une population civile en payer le prix», a-t-il déclaré, dénonçant «le comportement de l'armée israélienne qui tire sur les ambulances et empêche les secours humanitaires d'arriver sur les lieux des affrontements».
A Bruxelles, Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a appelé lundi Israël à retirer ses troupes des zones récemment occupées en Cisjordanie et le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, à «dénoncer clairement tous les actes de terrorisme». Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a «imploré» lundi Israël de répondre à l'appel au retrait des territoires palestiniens lancé par le président américain.
Parmi les pays arabes et musulmans, l’Irak a décidé lundi de suspendre ses exportation de brut pendant un mois. L’Iran, le Soudan et la Libye avaient lancé un appel en ce sens aux membres de l’Organisation de la conférence islamique. Mais un ministre algérien a annoncé lundi que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) rejetait officiellement l’utilisation du pétrole comme une arme.
par Philippe Quillerier-Lesieur (avec AFP)
Article publié le 08/04/2002