Congo démocratique
La paix dépend des voisins
La paix en République démocratique du Congo dépend de ses voisins. Impliqués à différents niveaux dans le conflit qui divise la RDC, tous ces Etats se rendent compte également qu’ils participent à la déstabilisation de toute l’Afrique centrale et australe. Au sein de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dans laquelle ces pays se retrouvent, certaines rivalités entraînent des blocages et trouvent leurs origines dans le conflit congolais. Le dialogue inter-Etats devrait aussi faciliter le dialogue inter-congolais.
Au début du conflit en 1998, lancé par les combattants Banyamulenge (congolais tutsis d’origine rwandaise), à l’est de la République démocratique du Congo, les revendications avaient un aspect identitaire et s’inscrivait aussi dans une suite des guerres ethniques au Rwanda et au Burundi. Après le génocide perpétré par les Hutus contre les Tutsis, ces derniers revenus au pouvoir avaient un leitmotiv «plus jamais ça». Et en aidant Laurent-Désiré Kabila à chasser du pouvoir Mobutu Sese Seko de l’ex-Zaïre, ils voulaient prendre une part active dans le jeu politique de la région des grands lacs. Mais les intérêts divergent assez vite entre les anciens alliés, avec l’apparition d’organisations rebelles qui engagent des luttes armées contre le pouvoir centrale de Kinshasa. Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) est soutenu par le Rwanda, alors qu’une dissidence apparaît tout aussi vite soutenue par l’Ouganda, le mouvement de libération du Congo (MLC).
L’Ouganda et le Rwanda justifiaient leur soutien aux mouvements rebelles pour des raisons de «sécurité» à leurs frontières respectives. Mais l’absence de l’Etat dans un pays très vaste a rapidement conduit à des zone de non droit sous l’autorité des rebelles. Le «hasard» a aussi voulu que les zones occupées par les rebelles et des armées régulières ougandaise et rwandaise soient des régions riches en minerais et en diamants. Tout l’est du Congo, du nord au sud échappait à l’administration centrale de Kinshasa. L’effort de guerre des uns et des autres était donc aisément rétribué par différents trafics. Pour de nombreux observateurs il y avait pour certains un avantage à ce que le conflit perdure. Plusieurs missions des Nations Unies dépêchées fin 2001 en République démocratique du Congo, avaient conclu à un pillage des ressources de ce pays. Jean-David Levitte, représentant permanent de la France aux Nations–Unies a rendu un rapport expliquant que «l’exploitation illégale des ressources de la RDC n’est pas compatible avec l’avancement du processus de paix».
Signaux de bonne volonté
Ces constats ont conduit à l’instauration d’un moratoire obligatoire sur certaines ressources et à des contrôles plus sévères de filières de vente du diamant par exemple. Ces mesures ont rapidement été suivies d’effet puisqu’un changement notoire est apparu dans les différents rounds de négociations sur la paix au Congo. Les accords de Lusaka, signés en juillet 1999, ont aussi trouvé un début d’application. L’Ouganda et le Rwanda ont commencé par rapatrier des contingents entiers de soldats par milliers de la RDC. Paul Kagame, le président rwandais a annoncé que ses troupes au nombre de 20 000 lors de la signature des Accords de Lusaka sont aujourd’hui moins de 10 000 sur le sol congolais. Les mouvements rebelles ont aussi donné des signaux de bonne volonté en opposant plus des fins de non recevoir aux différentes invitations de Kinshasa. La Namibie qui soutient le gouvernement de Kinshasa a entièrement retiré ses troupes en septembre 2001 alors que l’Angola reprenait l’initiative diplomatique.
José Eduardo dos Santos, le président angolais, renouvelant en décembre dernier son soutien à son homologue congolais Joseph Kabila, a reconnu avoir échoué dans sa tentative de réunir autour d’une table tous les pays impliqués dans la guerre en RDC. «Nous continuerons à déployer efforts et consultations avec toutes les parties concernées pour parvenir à la paix et à la stabilité au Congo et dans la région», avait-il déclaré. Effectivement, quelques semaines plus tard il recevait à Luanda le 9 janvier 2002 le président rwandais Paul Kagame. «Nous avons pris note des préoccupations concernant la sécurité présentées par Paul Kagame», avait affirmé le président angolais. Il a par ailleurs redoublé d’initiatives, depuis la mort de Jonas Savimbi, pour conquérir une place centrale dans la stabilité politique et militaire en Afrique australe. C’est également sous sa houlette que se tient à Lusaka la première réunion des pays impliqués dans le conflit congolais, qui essaient de parvenir à un accord d’entente cordiale pendant que les Congolais entre eux à Sun City négocient la paix et l’unité de leur pays.
L’Ouganda et le Rwanda justifiaient leur soutien aux mouvements rebelles pour des raisons de «sécurité» à leurs frontières respectives. Mais l’absence de l’Etat dans un pays très vaste a rapidement conduit à des zone de non droit sous l’autorité des rebelles. Le «hasard» a aussi voulu que les zones occupées par les rebelles et des armées régulières ougandaise et rwandaise soient des régions riches en minerais et en diamants. Tout l’est du Congo, du nord au sud échappait à l’administration centrale de Kinshasa. L’effort de guerre des uns et des autres était donc aisément rétribué par différents trafics. Pour de nombreux observateurs il y avait pour certains un avantage à ce que le conflit perdure. Plusieurs missions des Nations Unies dépêchées fin 2001 en République démocratique du Congo, avaient conclu à un pillage des ressources de ce pays. Jean-David Levitte, représentant permanent de la France aux Nations–Unies a rendu un rapport expliquant que «l’exploitation illégale des ressources de la RDC n’est pas compatible avec l’avancement du processus de paix».
Signaux de bonne volonté
Ces constats ont conduit à l’instauration d’un moratoire obligatoire sur certaines ressources et à des contrôles plus sévères de filières de vente du diamant par exemple. Ces mesures ont rapidement été suivies d’effet puisqu’un changement notoire est apparu dans les différents rounds de négociations sur la paix au Congo. Les accords de Lusaka, signés en juillet 1999, ont aussi trouvé un début d’application. L’Ouganda et le Rwanda ont commencé par rapatrier des contingents entiers de soldats par milliers de la RDC. Paul Kagame, le président rwandais a annoncé que ses troupes au nombre de 20 000 lors de la signature des Accords de Lusaka sont aujourd’hui moins de 10 000 sur le sol congolais. Les mouvements rebelles ont aussi donné des signaux de bonne volonté en opposant plus des fins de non recevoir aux différentes invitations de Kinshasa. La Namibie qui soutient le gouvernement de Kinshasa a entièrement retiré ses troupes en septembre 2001 alors que l’Angola reprenait l’initiative diplomatique.
José Eduardo dos Santos, le président angolais, renouvelant en décembre dernier son soutien à son homologue congolais Joseph Kabila, a reconnu avoir échoué dans sa tentative de réunir autour d’une table tous les pays impliqués dans la guerre en RDC. «Nous continuerons à déployer efforts et consultations avec toutes les parties concernées pour parvenir à la paix et à la stabilité au Congo et dans la région», avait-il déclaré. Effectivement, quelques semaines plus tard il recevait à Luanda le 9 janvier 2002 le président rwandais Paul Kagame. «Nous avons pris note des préoccupations concernant la sécurité présentées par Paul Kagame», avait affirmé le président angolais. Il a par ailleurs redoublé d’initiatives, depuis la mort de Jonas Savimbi, pour conquérir une place centrale dans la stabilité politique et militaire en Afrique australe. C’est également sous sa houlette que se tient à Lusaka la première réunion des pays impliqués dans le conflit congolais, qui essaient de parvenir à un accord d’entente cordiale pendant que les Congolais entre eux à Sun City négocient la paix et l’unité de leur pays.
par Didier Samson
Article publié le 03/04/2002