Proche-Orient
Des humanitaires israéliens en appellent à l’Europe
Des associations humanitaires israéliennes, actives dans les territoires occupés auprès des Palestiniens, lancent un appel à la communauté internationale et, particulièrement, à l’Union européenne afin qu’elle intervienne fermement dans le conflit israélo-palestinien.
La situation dans les territoires palestiniens occupés par Israël est dramatique, affirment des représentants d'ONG israéliennes venus en Europe pour démontrer qu’il existe une autre position que celle du gouvernement Sharon. Nimrod Amzalak de l’organisation B’Tselem, qui diffuse des informations sur la violation des droits de l'homme, Dalia Kerstein dont l’association Hamoked apporte une aide juridique et administrative aux Palestiniens et Noam Lubell de Médecins pour les droits humains en Israël, dénoncent la désinformation sur la situation réelle dans les territoires occupés.
Ainsi, le sort des détenus palestiniens, rassemblés et déplacés lors d’opérations de l’armée israélienne dans les villages, n’est plus soumis à aucune règle et Dalia Kerstein fait état de témoignages de tortures sans qu’il soit possible de préciser s'il s'agit d'actes isolés ou d'une attitude généralisée. Dans ce contexte l’action des humanitaires est rendue particulièrement difficile, souligne-t-elle, «car nous n’avons plus le soutien de l’opinion publique, ni des médias, ni même de la Cour suprême israélienne qui, habituellement progressiste, se retranche quand il est question des territoires occupés derrière l’état de guerre.»
Dans le domaine sanitaire, le droit à la santé et aux soins médicaux, déjà précaire avant la réoccupation des villes autonomes palestiniennes, est désormais un rêve lointain. Les ambulances sont prises pour cible, l’accès aux hôpitaux quasi impossible en raison du blocus et du couvre-feu instaurés par l’armée israélienne. L’organisation Médecins pour les droits humains en Israël a déposé un recours devant la Cour suprême estimant que si médecins et hôpitaux palestiniens n’ont pas le droit d'exercer leur activité, c’est à Israël en tant que puissance occupante que revient la responsabilité des soins aux palestiniens.
Intervenir sans attendre
Ces militants du dialogue israélo-palestinien affirment qu’il est de leur «devoir de citoyen israélien de protéger les droits de l’homme dans les territoires occupés et de dénoncer le gouvernement quand il les viole.» Et c’est pourquoi ils lancent un appel pressant à l’Union européenne afin qu’elle fasse pression sur les deux parties pour faire cesser le bain de sang. Ils s’étonnent de la faiblesse des réactions lorsque, par exemple, des journalistes européens ont été tués dans les territoires occupés et déplorent le peu d’accès aux médias européens des partisans de la paix.
Ils exhortent l’Europe «à ne pas attendre que les autorités israéliennes les y invitent pour intervenir et le fasse de son propre chef ». Cette intervention devrait prendre, selon eux, la forme de l’envoi d’observateurs dans les territoires occupés et que, sur la base des rapports effectués, des pressions très fortes soient exercées pour que l’aide humanitaire puisse parvenir aux Palestiniens. Pour nombre d’Israéliens, originaires d’Europe et qui y ont de la famille, plaident ces représentants associatifs, le Vieux continent représente beaucoup et il doit faire savoir que pour être associé au club européen il convient d’en respecter les règles, dont la première, le respect des droits de l’homme.
Du côté de l'Union européenne, il n'existe pas, pour l'instant, et à l’exception de protestations venues de certains Etats-membres, de consensus sur d'éventuelles sanctions communes à l'égard d'Israël. Et notamment, pas d’unanimité sur la suspension de l’accord d'association, entré en vigueur en 2000, qui lie l'Union européenne à l'Etat hébreu dans le domaine économique et du libre-échange.
Pour en savoir plus :
le site de l'éassociation de défense des droits de l'homme B'Tselem
Ainsi, le sort des détenus palestiniens, rassemblés et déplacés lors d’opérations de l’armée israélienne dans les villages, n’est plus soumis à aucune règle et Dalia Kerstein fait état de témoignages de tortures sans qu’il soit possible de préciser s'il s'agit d'actes isolés ou d'une attitude généralisée. Dans ce contexte l’action des humanitaires est rendue particulièrement difficile, souligne-t-elle, «car nous n’avons plus le soutien de l’opinion publique, ni des médias, ni même de la Cour suprême israélienne qui, habituellement progressiste, se retranche quand il est question des territoires occupés derrière l’état de guerre.»
Dans le domaine sanitaire, le droit à la santé et aux soins médicaux, déjà précaire avant la réoccupation des villes autonomes palestiniennes, est désormais un rêve lointain. Les ambulances sont prises pour cible, l’accès aux hôpitaux quasi impossible en raison du blocus et du couvre-feu instaurés par l’armée israélienne. L’organisation Médecins pour les droits humains en Israël a déposé un recours devant la Cour suprême estimant que si médecins et hôpitaux palestiniens n’ont pas le droit d'exercer leur activité, c’est à Israël en tant que puissance occupante que revient la responsabilité des soins aux palestiniens.
Intervenir sans attendre
Ces militants du dialogue israélo-palestinien affirment qu’il est de leur «devoir de citoyen israélien de protéger les droits de l’homme dans les territoires occupés et de dénoncer le gouvernement quand il les viole.» Et c’est pourquoi ils lancent un appel pressant à l’Union européenne afin qu’elle fasse pression sur les deux parties pour faire cesser le bain de sang. Ils s’étonnent de la faiblesse des réactions lorsque, par exemple, des journalistes européens ont été tués dans les territoires occupés et déplorent le peu d’accès aux médias européens des partisans de la paix.
Ils exhortent l’Europe «à ne pas attendre que les autorités israéliennes les y invitent pour intervenir et le fasse de son propre chef ». Cette intervention devrait prendre, selon eux, la forme de l’envoi d’observateurs dans les territoires occupés et que, sur la base des rapports effectués, des pressions très fortes soient exercées pour que l’aide humanitaire puisse parvenir aux Palestiniens. Pour nombre d’Israéliens, originaires d’Europe et qui y ont de la famille, plaident ces représentants associatifs, le Vieux continent représente beaucoup et il doit faire savoir que pour être associé au club européen il convient d’en respecter les règles, dont la première, le respect des droits de l’homme.
Du côté de l'Union européenne, il n'existe pas, pour l'instant, et à l’exception de protestations venues de certains Etats-membres, de consensus sur d'éventuelles sanctions communes à l'égard d'Israël. Et notamment, pas d’unanimité sur la suspension de l’accord d'association, entré en vigueur en 2000, qui lie l'Union européenne à l'Etat hébreu dans le domaine économique et du libre-échange.
Pour en savoir plus :
le site de l'éassociation de défense des droits de l'homme B'Tselem
par Francine Quentin
Article publié le 09/04/2002