France: présidentielle 2002
Chirac-Le Pen : le duel télévisé n'aura pas lieu
Lors de son meeting de Rennes, le 23 avril, Jacques Chirac a annoncé qu’il n’acceptait pas de débattre avec Jean-Marie Le Pen avant le second tour car «face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible», a-t-il asséné. Jean-Marie Le Pen a, quant à lui, accusé le président sortant de «se dégonfler».
C'est non ! Il l’a annoncé le 23 avril au soir, Jacques Chirac refuse catégoriquement le débat télévisé - traditionnel de l’entre-deux tour institué depuis 1974 - face à son adversaire de toujours, Jean-Marie Le Pen. Pas de «transaction» et pas de «compromission» avec le Front national (FN), ainsi en a décidé le président sortant, lors de son premier meeting de second tour, tout en affichant une attitude intransigeante à l’égard de Jean-Marie Le Pen, qu’il refuse toujours de rencontrer. Simple intérêt électoral et politique ou réelle répugnance morale à débattre avec le leader du FN, comme Jacques Chirac l’a toujours fait par le passé ? Jacques Chirac a choisi : il a refusé, une fois de plus, de légitimer Jean-Marie Le Pen au risque de paraître refuser la confrontation.
« Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible», a lancé Jacques Chirac devant quelque 8 000 personnes réunies au Parc des expositions de la capitale bretonne, où s’était déplacée Alain Madelin, le président de Démocratie libérale. «Pas plus que je n’ai accepté dans le passé d’alliance avec le Front national, et ceci quel qu’en soit le prix politique, je n’accepterai demain de débat avec son représentant», a-t-il affirmé, le ton grave, sous des tonnerres d’applaudissements. «Ce combat est le combat de toute ma vie. C’est un combat au nom de la morale et d’une certaine idée de la France» a même martelé Jacques Chirac. Le président-candidat qui s’est posé en défenseur des valeurs de la République face à Jean-Marie Le Pen a tenu à rappeler : «Tous, nous sommes réunis (…) par le refus de l’extrémisme, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie». Jacques Chirac n’a eu de cesse de s’en prendre au Front national et à son leader, sans jamais pourtant le citer nommément.
Près de sept Français sur dix souhaitent pourtant ce débat
Aussitôt ces mots prononcés par Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen, invité du journal télévisé de 20h de France 2, dénonçait une « piteuse dérobade», en affirmant que le refus de son adversaire montrait tout simplement que ce dernier avait «peur de la vérité». «C’est une atteinte insupportable, inadmissible» aux règles républicaines et démocratiques, un «véritable scandale» a renchéri le président et candidat du FN. Les Français en «tireront les conclusions» au second tour le 5 mai, a-t-il même menacé. «Il se dégonfle», «Ce n’est pas la qualification de Jean-Marie Le Pen qui est un scandale, c’est le fait que le président de la République sortant refuse de débattre avec l’adversaire que le peuple lui a choisi», a-t-il poursuivi.
Le débat télévisé, qui devait être le moment fort de la campagne de Jean-Marie Le Pen n’aura donc pas lieu, à son grand désarroi mais à la plus grande joie d’autres hommes politiques. A gauche, Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand a donné raison à Jacques Chirac. Laurent Fabius, ministre de l’Economie a pour sa part estimé que «visiblement Jacques Chirac ne sentait pas ce débat, il a craint que cela renforce plutôt Le Pen, il s’en est expliqué et je n’ai pas de commentaire à faire». A droite, Alain Juppé a approuvé le refus de Jacques Chirac en considérant que cette rencontre aurait risqué de «se transformer en sorte de match de catch» avant d’ajouter : «Cela aurait été sympathique pour ceux qui aiment le spectacle, mais contre-productif sur le plan politique». Roselyne Bachelot, porte-parole du candidat Chirac a expliqué que ce refus allait de soi «pour l’honneur et la dignité de la France». Malgré toutes ces prises de position, 69% des Français se sont déclarés pour que ce débat ait lieu, selon un sondage CSA pour Le Parisien, effectué par téléphone le 23 avril. 26% ne le souhaitent pas et 5% ne se prononcent pas.
« Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible», a lancé Jacques Chirac devant quelque 8 000 personnes réunies au Parc des expositions de la capitale bretonne, où s’était déplacée Alain Madelin, le président de Démocratie libérale. «Pas plus que je n’ai accepté dans le passé d’alliance avec le Front national, et ceci quel qu’en soit le prix politique, je n’accepterai demain de débat avec son représentant», a-t-il affirmé, le ton grave, sous des tonnerres d’applaudissements. «Ce combat est le combat de toute ma vie. C’est un combat au nom de la morale et d’une certaine idée de la France» a même martelé Jacques Chirac. Le président-candidat qui s’est posé en défenseur des valeurs de la République face à Jean-Marie Le Pen a tenu à rappeler : «Tous, nous sommes réunis (…) par le refus de l’extrémisme, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie». Jacques Chirac n’a eu de cesse de s’en prendre au Front national et à son leader, sans jamais pourtant le citer nommément.
Près de sept Français sur dix souhaitent pourtant ce débat
Aussitôt ces mots prononcés par Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen, invité du journal télévisé de 20h de France 2, dénonçait une « piteuse dérobade», en affirmant que le refus de son adversaire montrait tout simplement que ce dernier avait «peur de la vérité». «C’est une atteinte insupportable, inadmissible» aux règles républicaines et démocratiques, un «véritable scandale» a renchéri le président et candidat du FN. Les Français en «tireront les conclusions» au second tour le 5 mai, a-t-il même menacé. «Il se dégonfle», «Ce n’est pas la qualification de Jean-Marie Le Pen qui est un scandale, c’est le fait que le président de la République sortant refuse de débattre avec l’adversaire que le peuple lui a choisi», a-t-il poursuivi.
Le débat télévisé, qui devait être le moment fort de la campagne de Jean-Marie Le Pen n’aura donc pas lieu, à son grand désarroi mais à la plus grande joie d’autres hommes politiques. A gauche, Robert Badinter, l’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand a donné raison à Jacques Chirac. Laurent Fabius, ministre de l’Economie a pour sa part estimé que «visiblement Jacques Chirac ne sentait pas ce débat, il a craint que cela renforce plutôt Le Pen, il s’en est expliqué et je n’ai pas de commentaire à faire». A droite, Alain Juppé a approuvé le refus de Jacques Chirac en considérant que cette rencontre aurait risqué de «se transformer en sorte de match de catch» avant d’ajouter : «Cela aurait été sympathique pour ceux qui aiment le spectacle, mais contre-productif sur le plan politique». Roselyne Bachelot, porte-parole du candidat Chirac a expliqué que ce refus allait de soi «pour l’honneur et la dignité de la France». Malgré toutes ces prises de position, 69% des Français se sont déclarés pour que ce débat ait lieu, selon un sondage CSA pour Le Parisien, effectué par téléphone le 23 avril. 26% ne le souhaitent pas et 5% ne se prononcent pas.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 24/04/2002