Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

France: présidentielle 2002

Le Pen trace «un avenir français»

Le programme électoral de Jean-Marie Le Pen prévoit, s’il était élu le 5 mai, le recours rapide au référendum sur plusieurs mesures significatives et radicales: la sortie de l’Union européenne et de l’euro, l’arrêt de l’immigration, la préférence nationale dans les domaines économique et social.
Les seize thèmes qui constituent le programme du candidat du Front national à la présidence de la république répondent à l’objectif affiché d’«un avenir français», susceptible de convaincre les 38% de chômeurs, 30% d’ouvriers et 20% de ruraux qui ont voté pour lui au premier tour, selon Ipsos.

Jean-Marie Le Pen s’est lui-même défini comme «socialement de gauche, économiquement de droite et nationalement français». Et, lors de sa première interview télévisée de l’entre-deux tours, il a adopté la posture du président élu et annoncé une série de consultations référendaires dont, la première, sur le retrait de la France de l’Union européenne et le rétablissement du franc comme monnaie nationale.

D’ailleurs, s’il était élu, Jean-Marie Le Pen entend bien faire du référendum un usage élargi aux questions portant sur l’immigration, le code de la nationalité, la priorité d’emplois aux Français, le rétablissement de la peine de mort et plus généralement les grandes réformes. Cela nécessite une révision de la Constitution et la loi fondamentale de la Ve République serait aussi amendée afin qu’y soit inscrit le principe de la préférence nationale.

«La loi et l’ordre»

Cette préférence nationale est entendue dans le programme du Front national comme une priorité donnée, dans le domaine économique et social, aux biens produits en France et aux personnes de nationalité française par filiation ou naturalisation liée au mérite. Ainsi, pour les produits notamment agricoles d’origine française, Jean-Marie Le Pen revendique un «nouveau protectionnisme» et le rétablissement des droits de douane.

Le logement, l’emploi et les aides sociales iraient d’abord aux Français, des caisses d’assurance maladie séparées étant instaurées pour les Français et les étrangers. Les nationaux seuls pourraient percevoir des prestations familiales. L’objectif clairement énoncé est l’arrêt puis le renversement des flux de l’immigration avec l’expulsion immédiate des clandestins, la fin du regroupement familial et la suppression de l’acquisition automatique de la nationalité française.

Dans le domaine économique le président du FN propose la limitation à 35% du taux des prélèvements obligatoires et la disparition en cinq ans de l’impôt sur le revenu du travail. Les droits de succession en ligne directe seraient également supprimés et les contraintes fiscales et réglementaires pesant sur les petites entreprises et les artisans allégées.

La sécurité, liée dans le discours du FN à l’immigration, est le thème majeur de la campagne de Jean-Marie Le Pen: renforcement des moyens de la justice, de la police et de la protection des frontières, application du principe de la tolérance zéro à la délinquance, démantèlement des bandes dans les banlieues, autant d’éléments de nature à rétablir, selon le FN, «la loi et l’ordre». Cela s’accompagne pourtant d’une réduction des dépenses de l’Etat que Jean-Marie Le Pen juge «pléthorique et écrasant».

Outre l’interdiction de l’IVG, la famille, pour peu qu’elle soit française, bénéficie de toutes les attentions du Front national: simplification de l’adoption, aides financières dont l’instauration d’un revenu parental de 1,5 fois le salaire minimum.




par Francine  Quentin

Article publié le 24/04/2002